Après la montée du mouvement islamique Ennahdha au pouvoir, le terme finance islamique ne cesse d'être évoqué au cours des meetings évoqués lors des discours à caractères économiques et financiers. Responsables, politiciens et experts financiers prônent la vulgarisation de la finance islamique en Tunisie non seulement en tant que mécanisme de relance économique, mais surtout comme mécanisme qui réponde selon ses prédécesseurs aux principes de la Chariâa islamique !. Aujourd'hui les orientations économiques de la Tunisie semblent virer à 180° de tournure. Le mot Chariâa s'utilise à tout vent et est transposé comme terme galvanisateur à tort et à travers. Des manifestants du parti Ettahrir protestaient avant-hier contre la visite en Tunisie de Christine Lagarde, présidente du FMI et appelaient à l'instauration de la Chariâa. « Habib Khedher, rapporteur général de la Constitution a affirmé lors d'une interview accordée à Mosaïque Fm qu'il fallait se référer à la Chariâa comme source principale de législation », rapporte le site Tunisie Numérique. Langue de bois oblige, certains médias et organismes de presse ne cessent depuis la montée du mouvement Ennahdha au pouvoir de mettre en relief les vertus et les avantages de la finance islamique dans le nouveau modèle économique à asseoir par la Tunisie dite démocratique. La loi de finances complémentaire prévoit de nouveaux mécanismes de Plusieurs séminaires et rencontres ont été organisés-toujours après la révolution - spécialement pour la divulgation de ce thème. D'ailleurs, Une loi régissant la finance islamique sera prochainement promulguée. Ce n'est pas tout puisque la loi de finances : « va comporter de nouveaux mécanismes de la finance tels que : la « Moubadara », la « Moucharaka » et les « soukuk islamiques », rapporte l'agence TAP. Comme si le monde économique en Tunisie allait disposer de la baguette magique qui va changer d'un seul coup le cours du système financier en Tunisie et pouvant résoudre les maux séculaires du secteur. Espérons qu'après 18 mois, date des prochaines élections, les « pro » finance islamique ne changeront pas de « veste ». Diversifier les mécanismes de financement n'est pas un problème en soi. Sauf que le choix de la finance islamique comme mécanisme de relance économique au moment où le mouvement islamique tient les rênes du pouvoir, prête à équivoque et suscite bien des interrogations. Même si la finance islamique accumule les pétrodollars et certains pays européens en sont obnubilés et l'ont utilisé comme une sorte d'échappatoire et une issue de sortie de la crise des subprimes, ceci qu'elle ne voudra pas dire que la finance islamique n'a pas ses limites et pourrait ne pas trouver un franc succès en Tunisie. A chaque économie sa « spécificité». Yosr GUERFEL AKKARI