Un homme d'affaires de renommée. De part son métier il est constamment en contact avec certaines personnes de catégories différentes. Les honnêtes, les malhonnêtes, les bons et les moins bons. Une panoplie de gens avec qui il traite ses affaires et gère ses biens. Il a connu trois ans auparavant c'est-à-dire avant le déclenchement de cette affaire, une jeune fille avec qui il entretenait des relations amicales et peut-être plus poussées. Il la voyait de temps en temps. Voici le résultat de son dérapage. Le jour des faits, le 15 Août 2011, la jeune fille l'a contacté pour lui proposer une rencontre, occasion pour discuter de certains sujets. Un rendez vous a été fixé dans un café dans la capitale. En arrivant au lieu indiqué, il a trouvé son amie accompagnée d'une jeune fille (encore mineure). De sujet en sujet, il leur a proposé de l'accompagner du côté du chic quartier d'EL Manar pour grignoter quelque chose. Mais contre toute attente son amie lui proposa de les accompagner chez elle à son domicile situé à la cité périphérique de la capitale Cité ETTAHRIR. L'idée ne lui a pas déplu et ils se sont dirigés au domicile cité. Au mois d'Août, il faisait chaud. Dès qu'il a franchi la porte du domicile il s'est débarrassé de ses vêtements et s'est étendu sur un lit pour se mettre à l'aise. Mais après un court moment, deux individus frappent à la porte et font irruption. L'un prétendait qu'il était le fiancé de la fille, le deuxième a déclaré être son oncle. Armés de couteaux, ils l'ont menacé du pire s'il ne consente pas à exécuter ce qu'ils lui demandaient. Devant cette grave menace il n'avait qu'à obéir. Ils l'ont forcé à se dénuder complètement, de se mettre au lit en compagnie des deux filles. Ainsi à l'aide d'un téléphone mobile ils les ont photographiés dans des positions indécentes. Un film en entier a été enregistré. Une fois leur travail achevé, ils lui ont demandé, toujours sous la menace, de leur remettre la somme de cent mille dinars pour effacer les photos prises. Devant cette situation, il a préféré négocier cette somme. Il leur a proposé la somme de 5OOO Dinars et leur a promis de les aider à chaque fois où ils pourraient avoir besoin de lui. Ils se sont donc mis d'accord. Le lendemain il s'est dirigé vers sa banque où il a retiré la somme de trois mille dinars qu'il leur a remise et leur a fixé un rendez vous au lendemain pour leur verser le reste c'est-à-dire la somme de 2000 Dinars. Il l'ont libéré et, toujours sous la menace, lui ont rappelé qu'ils sont prêts à diffuser les photos sur Internet et d'informer sa famille si jamais il fait marche arrière. Une fois libre et après mûre réflexion, il s'est dirigé au poste de police de la banlieue du Bardo pour leur raconter sa mésaventure et déposer plainte. Un guet-apens a été préparé par les auxiliaires de la justice. Ils ont demandé à la victime de fixer rendez vous avec les concernés afin de leur remettre le reste de la somme C'est ainsi que le jeune homme ainsi que la fille ont été arrêtés en flagrant délit tandis que la mineure et le deuxième inculpé sont restés en fuite. Ils ont été traduits devant la 4ème chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre des graves accusations. Usurpation de biens sous la menace, détention et utilisation d'une arme blanche non autorisée dans le but de voler. Interrogée, la jeune fille a déclaré qu'elle était contrainte d'exécuter les ordres de l'inculpé en fuite. Elle a déclaré qu'il l'a photographiée dans des positions indécentes et sous la menace de publier ses photos sur Internet, il l'obligeait à chaque fois de faire ce qu'il lui demandait. Le deuxième inculpé a répondu qu'il n'a pas photographié le plaignant et n'a jamais utilisé ni porté une arme blanche. Tout ce qu'il a fait c'est de l'avoir menacé verbalement. L'avocat de la jeune fille a déclaré que sa cliente est considérée comme complice dans cette affaire, mais le tribunal doit prendre en considération le fait qu'elle a joué ce rôle sous la menace et la contrainte. Il a considéré que sa cliente est également victime des agissements de l'inculpé en fuite. Pour conclure, il a prié le juge d'infliger à sa cliente une peine assortie du sursis afin de lui permettre de ne pas perdre son travail à l'étranger. L'avocat du deuxième inculpé a prié le juge de considérer son client comme complice dans cette affaire et non le décideur et de lui infliger le minimum de peine. L'affaire a été mise en délibéré.