Les voyageurs entre Sfax et les Iles Kerkennah pourraient dorénavant être débarrassés du souci des perturbation des traversées, du moins, de celles dues aux sit-ins du personnel navigant de la Sonotrak, Société Nouvelle de Transport Kerkennah. D'abord, parce que les sit-ins anarchiques, arbitraires, illégaux et sans raison valable ne seraient plus tolérés. Ensuite, parce que ledit personnel n'a pas, du moins pour le moment de revendications salariales ou professionnelles et troisièmement parce que leur unique revendication portant sur la garantie de leur intégrité physique et morale vient d'être satisfaite avec des brigades spéciales du service d'ordre. En principe, le spectacle désolant de citoyens abandonnés à leur sort, de mamans aux abois avec des bébés hurlant à tue-tête sur les bras, de malades souffrant le martyr, de files interminables de véhicules transformés en fournaise sous l'effet d'un soleil de plomb, ne serait plus qu'un mauvais souvenir. C'est exactement le même calvaire enduré par les usagers des car-ferries, particulièrement à l'archipel où les abris sont rares. En effet, le trafic maritime a été paralysé avant-hier entre Sfax et les îles Kerkennah en raison de la grève des capitaines de bord des car-ferries, des membres d'équipages et des cadres de la Sonotrak, Société Nouvelle de Transport Kerkennah . Ce mouvement s'est traduit par l'annulation de dix voyages, à partir de 04h15 jusqu'à 16h30 , heure du départ du car-ferry « Tounis » plus un deuxième bac affecté en renfort, en direction de l'archipel, annonçant la fin des souffrances et du dépit des voyageurs . Entretemps, les Iles kerkennah étaient restées isolées, et les voyageurs dans les deux sens pris en otage, avec tous les préjudices que l'on devine . D'après des sources diverses, la grève du personnel navigant de la Sonotrak a été déclenchée pour protester contre l'insécurité qui régnait à bord des bacs. D'après nos interlocuteurs, les actes d'agression verbale et physique envers eux et envers les passagers s'étaient multipliés d'une façon intolérable, d'autant plus d'ailleurs que les agresseurs, souvent sous l'effet de l'alcool ou d'autres substances, étaient toujours assurés de l'impunité. Ils faisaient leur show, semaient la terreur et défiaient même les agents de la garde maritime présents à chaque traversée. Les interventions de ces derniers s'étaient avérées inopérantes faute d'instructions claires, assure-t-on. Cette situation a fini par exaspérer le personnel navigant au point de les pousser à décider la grève d'hier. Leur revendication, bien entendu, portait uniquement sur le rétablissement de la sécurité et la protection aussi bien des équipages que des citoyens. La réunion au siège du gouvernorat entre les autorités régionales, le secrétaire général du syndicat des cadres de la Sonotrak, le secrétaire général du personnel navigant et la direction générale de la société de transport, Sonotrak, en présence d'un représentant de l'UGTT régionale, a abouti à un accord qui a permis de débloquer la situation. En vertu de cet accord, des brigades spéciales accompagneront chaque traversée pour assurer la sécurité et la quiétude aussi bien du personnel navigant que celles des passagers.