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L'art de la diversion
Chronique
Publié dans Le Temps le 13 - 06 - 2012

Au lendemain de la « « Révolution » après de nombreuses épreuves traversées et une liberté d'expression retrouvée, l'affaire du moment qui agite l'opinion publique c'est : les anciens directeurs de Tunisair arrêtés pour une affaire d'emplois fictifs. Loin de prétendre détenir la vérité ou le juste dans cette affaire, il serait intéressant de se demander pourquoi est-ce que celle ci ressort spécialement aujourd'hui ?
La diversion est une technique connue et reconnue qui permet à qui l'emploie de gagner du temps et de contrôler les masses.

Le contrôle social par la diversion

Cette double réalité, celle qui fait l'actualité et celle qui est latente, s'exécute par le biais de désinformation, propagande et d'actions ciblées. Les violences politiques, conséquences directes de ces stratégies mises en place, de diversion, sont apparues à chaque fois qu'un événement politique important faisait l'actualité. Par exemple, les événements de la Manouba sont apparus en même temps que le projet de loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics, on se souvient également des sit in devant la chaine de télévision nationale ainsi que toutes les attaques physiques et psychologiques formulées à l'encontre des personnalités publiques, intellectuels et membres de la société civile. Les différents événements qui se sont déroulés dans le pays dernièrement en rapport avec les salafistes, eux-mêmes peuvent être des moyens détournés, afin de faire oublier la perte de deux crans de la note tunisienne, les grèves à la pelle qui sévissent dans le pays, les procès en cours, le chômage, la pauvreté croissante.

Les objectifs de la Révolution, occultés

Gagner du temps, faire diversion, sont des techniques gouvernementales habituelles pour noyer le poisson, pour que l'on fasse abstraction du bourbier dans lequel on évolue et que l'on s'attarde sur un fait d'actualité qui agit hors contexte. La justice est un des fondements même d'une démocratie, vouloir prendre la défense de toutes malversations ne serait pas concevable, cependant, inscrire ces affaires (Tunisair) comme sujet central des médias, est une manipulation qualifiée.
L'heure est à la réalisation des objectifs de la révolution, à la croissance, à la lutte contre le chômage et l'insécurité et non à ériger un buzz qui somme toute n'en est pas un. A l'heure où le tourisme devrait être au centre des préoccupations, et que plusieurs centaines de milliers d'emplois sont directement et indirectement menacés, l'on s'attarde sur un fait de second ordre. Le tourisme est pourtant la première source de rentrée de devises, qu'on se le dise.
Poussons le raisonnement à l'extrême, prenons pour hypothèse que les personnes mises en examen soient coupables, est-ce vraiment un scoop que de savoir que sous le régime Ben Ali des emplois fictifs ont été créés ? Y a t il la de quoi en faire une affaire d'Etat ? Que tous les médias, intellectuels, café de commerce, en parlent ?
La capacité du gouvernement à faire diversion est impressionnante.

L'institution juridique en question

Est ce que la justice devrait servir de paravent, de leurre ? Est ce que la Tunisie en est réduite à subir un procès qui accuse un homme de ne pas avoir dénoncé au régime kleptocratique de Ben Ali un emploi fictif de la famille Ben Ali ? La logique semble t elle adaptée a la situation ? La justice saura faire jaillir la vérité sur cette affaire ainsi que toutes les autres en cours, car elle est « indépendante ». N'est ce pas ce que l'on ne cesse de répéter ? La confiance en l'institution doit-elle être remise en cause ? C'est une question qui peut se poser. En tout cas, l'utilisation qui en est faite par le gouvernement est un jugement qui s'impose.
Ceci étant dit, que doit on penser d'un Samir Dilou, ministre des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle, qui déclare à la radio : « Vous avez une liberté que je n'ai pas. Le jour où je démissionnerai ou qu'on me limoge du gouvernement, je parlerai en toute liberté, mais là j'ai une obligation de réserve. Le responsable qui se respecte ne commente pas. »Son comportement et ses propos détonnent du reste de ses collègues, ce qui dénote une position intéressante.


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