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“La gauche arabe coordonne son action et gagne du terrain contre le complot islamo-occidental" Eclairages Khaled Hadada, secrétaire général du Parti Communiste Libanais :
Il était l'invité, avant-hier, du Parti Unifié des Patriotes Démocrates et du Parti des Travailleurs, dans le local de ce dernier où il a tenu une conférence de presse. Il a commencé par préciser les objectifs principaux poursuivis par son parti. L'un est local : la lutte contre le sectarisme, l'autre a le monde arabe comme champ de manœuvre où les communistes libanais projettent de faire raviver l'action politique.
Défendre des intérêts de classe
Après cette petite introduction, il est passé au thème majeur, celui des actions menées par le peuple tunisien et quelques autres peuples arabes. Il a qualifié ces actions de mouvements révolutionnaires contre des régimes dépendants qui ont abandonné la cause palestinienne et les richesses nationales au profit des forces colonialistes et affamé leurs peuples respectifs. Cette situation déplorable a engendré le chômage et poussé plusieurs citoyens à choisir entre le stationnement devant les portes des ambassades en quête de visas et l'obédience au régime en place. Pour revenir à la situation actuelle issue des révoltes populaires, le secrétaire général du Parti Communiste Libanais a souligné que le nouveau pouvoir islamiste fait de la sécurité l'unique forme de l'autorité et s'appuie sur la bourgeoisie, les propriétaires fonciers et les forces étrangères pour réprimer les libertés, et que sa seule référence c'est sa position de classe.
Les slogans révolutionnaires scandés haut et fort pendant les révoltes populaires sont censés, d'après lui, faire recouvrer à l'homme sa dignité et à la cause palestinienne son importance. « Est-ce que ces revendications sont satisfaites ? A-t-on procédé à une réorientation de la boussole ? A-t-il questionné. Le peuple est en droit d'exiger des comptes et de rectifier le processus révolutionnaire moyennant des méthodes pacifiques. Le premier objectif de ma visite est de voir ce qui a été réalisé jusqu'à maintenant, a noté Hadada ». Par la suite, il a félicité le « Front Populaire » pour avoir réussi à unir les forces progressistes et démocratiques. Et il a rappelé, à ce propos, que la « Rencontre Progressiste Arabe » a appelé ces forces , dans son dernier congrès, à constituer des fronts et la nécessité de lutter contre le complot mené par les Américains dont le président, Obama, bien avant les révoltes arabes, au Caire, a mis en place un projet planifiant la mainmise sur le monde arabe par le biais des Islamistes, de pays européens et Israël. « Nous sommes vraiment étonnés de ce que prétendent certains qui soutiennent que ce dernier est l'ennemi principal et que les Etats Unis sont un pays avec lequel on peut négocier pour sermonner l'Etat sioniste et oublient ou plutôt font semblant d'oublier qu'il est en fait planté dans notre région par les Américains pour servir ses intérêts et veiller sur les richesses pétrolières comme un Etat gendarme, s'est indigné Hadada ». Avec le bouillonnement social sont le degré d'échauffement augmente de jour en jour, ces collusions prennent de l'ampleur et tentent de transformer ces mouvements populaires en anarchie, a-t-il poursuivi».
L'abolition de Sice-Pico : l'espoir !
Toujours dans ce contexte, il a évoqué la question syrienne en rappelant que le 2 Mars 2011, c'est-à-dire avant le déclenchement des événements, le 15 du même mois, le Parti Communiste Libanais a mis en garde le régime syrien contre la répression de la révolte et a essayé de le persuader de la nécessité de procéder à des réformes dans le cadre d'un Etat civil démocratique. Mais, comme tout le monde sait, les Baâtistes syriens ont fait la soude oreille et ont réprimé le mouvement contestataire qui a duré deux mois avant qu'il ne soit mis entre deux feux avec l'entrée en scène du « Conseil national » et « l'Armée Libre », des forces soutenues essentiellement par le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie, et on voulu introduire la Tunisie dans cette coalition déstabilisatrice à travers ce qu'on appelle le «Congrès des Amis de la Syrie » organisé dans notre pays, a indiqué Hadada. Il a, aussi, affirmé que le régime syrien est incapable de sauver la Syrie, ni d'assurer son propre salut, car le pays est en plein guerre civile. La solution, à ses yeux, est tributaire de l'abolition du fameux et honteux traité de « Sice-Pico » et la réorganisation du monde, et la crise structurale que vit, actuellement, le capitalisme permet un tel espoir. En attendant cette solution dont les contours commencent à se dessiner dans les horizons, selon lui, l'alternative à cette guerre civile c'est le dialogue national et le passage effectif vers la démocratie avec toutefois la sauvegarde de la position avant-gardiste de la Syrie dans la lutte arabo-sioniste. Cette mission consistant à instaurer un climat de dialogue incombe à la gauche arabe qui devrait servir d'intermédiaire entre les différentes parties constituées essentiellement des forces progressistes démocratiques et laïques de l'intérieur et de l'extérieur ainsi que des éléments éclairés du régime. « Nous nous sommes mis d'accord avec la gauche tunisienne de s'inscrire dans ce projet, a déclaré Hadada».
Le deuxième objectif de sa visite à notre pays c'est de discuter avec ses camarades tunisiens de la décision de la « Rencontre Progressiste Arabe » à propos des conditions de création de la chaîne de télévision « La Gauchiste » dont ils comptent faire celle des pauvres pour faire face à ces chaînes religieuses cultivant l'inculture et la résignation et ces autres chaînes défendant les forces capitalistes arabes enseignant l'aliénation. Le financement de cette chaîne de la gauche arabe sera assuré, principalement, par ses militants, a fait savoir Hadada.
Le troisième volet de la visite du premier responsable du parti « Communiste Libanais » consiste à mettre en place une coordination avec les partis tunisiens de gauche qui devraient, selon lui, donner de la consistance à leur action au sein de la société qui était déterminante dans le mouvement d'émancipation du 14 Janvier bien que d'une façon désordonnée. Cette gauche très active est partout et elle est donc invitée à organiser ses rangs pour une meilleure efficacité, toujours suivant lui. Concernant le Liban et pour établir un parallèle avec ce qui se passe chez nous, Hadada a soutenu qu'en tant que communistes bien qu'ils soient les alliés de « Hezbollah » dans la lutte contre l'ennemi sioniste et pour la préservation de l'unité du peuple libanais, ils soulignent leur divergence totale avec ce parti quant à la question relative à la conception du type social. Et pour finir, il a parlé de la constitution de fronts élargis qui ne devraient en aucune manière et sous aucun prétexte, d'après Hadada, renfermer des éléments ne croyant pas au slogan de la Révolution : « Travail, Liberté, Dignité Nationale ».