Une grève spontanée a été observée hier par les professeurs du lycée Magida Boulila, l'un des plus grands établissements du pays, suite à l'agression verbale de l'un de leurs collègues par un parent d'élève. A ce propos, un enseignant a déclaré : « En réalité, l'incident d'aujourd'hui n'est que la goutte qui a fait déborder le vase, tant la situation est sous tension en raison du laisser-aller de l'administration, à l'échelle du lycée et de l'absence de réaction de la part de la direction régionale vis-à-vis de nos doléances. Pour sa part, le délégué syndical, se faisant écho des protestations et des revendications des professeurs assure que la grève sera maintenue jusqu'à ce que des mesures concrètes et urgentes soient prises à l'encontre de l'agresseur au niveau administratif »
L'élément déclencheur de tout ce remue-ménage est l'outrage fait par un parent d'élève à un enseignant de l'établissement. En effet, d'après la version des enseignants, le parent d'un élève, s'est pointé hier lundi 05 novembre 2012, devant la salle de classe où le professeur d'histoire-géo de son fils donnait son cours. Le tuteur se serait alors répandu en invectives à l'adresse de ce dernier, ce qui provoqué la colère de ses collègues et en même temps l'arrêt des cours, durant le reste de la matinée. Cependant, selon nos interlocuteurs, il ne s'agit pas d'une réaction disproportionnée vis-à-vis d'un incident isolé mais le résultat de l'accumulation de faits précédents restés dans l'impunité. Comme sujets de plainte, ils évoquent le climat de laisser-aller dans le lycée : taux élevé d'absentéisme, avec notamment des cas d'absences collectives des élèves à certains cours, défaut de pointage par l'administration, d'autant plus que les registres d'appels ne sont toujours pas présentés, circulation libre d'intrus et autres énergumènes dans la cour de l'établissement avec en prime des agressions verbales perpétrées à l'encontre de ces derniers etc... « Le tout dans l'impunité »
A l'issue de la réunion, l'après-midi avec le directeur régional de l'Education, il a été convenu d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre du parent fautif aussi bien par la victime que par l'administration. L'arrêt des cours s'est toutefois poursuivi toute la journée en signe de solidarité avec l'enseignant agressé.