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Oudhna: des richesses inexploitées
Promenade dominicale
Publié dans Le Temps le 18 - 11 - 2012

Cette ville antique : Oudhna, située à quelques kilomètres au Sud de Tunis, nous paraît trop importante, à différents titres, pour que nous nous « contentions » des quelques lignes de cet article. Nous reparlerons d'Uthina.
Un peu d'histoire
Il semble que la ville importante appelée « Adys » ou « Adyn » prise par le consul romain Regulus lors de la première guerre punique en 256 avant J.C., dont parle l'historien grec Polybe, soit devenue l'Uthina romaine dont le nom moderne Oudhna n'est qu'une déformation.
D'après l'historien romain Pline, Uthina semble être une des plus anciennes colonies africaines. C'est sans doute l'empereur Auguste qui a fondé cette bourgade pour y installer des vétérans de la XIIIème légion, vers l'année 27.
Arrosées par différents cours d'eau, les terres fertiles aux alentours d'Uthina ont permis à la ville de grandir et de prospérer rapidement. La plupart de ses habitants étaient de riches propriétaires agricoles. Les carrières voisines et des fabriques locales de matériaux de construction ont permis d'édifier de très beaux monuments qui, malheureusement, ont été très abîmés par de grosses explosions survenues à plusieurs reprises parce que le site était occupé par l'armée française à partir de la campagne de Tunisie 1942-43 jusqu'à 1965.
Les fouilles d'Uthina ont toujours été sporadiques, voire anarchiques : les résultats de nombreux travaux n'ont pratiquement jamais été publiés, à part la Thèse de Monsieur Ben Hassen. Mais elles sont loin d'être achevées : une grande partie des monuments reste recouverte de plusieurs mètres de remblais. Elles ont été reprises depuis quelques années. Elles ont permis de dégager un bel amphithéâtre et un ensemble de grandes maisons, dont la « maison d'Ikarios », dite aussi maison de Laberii : du nom du propriétaire supposé.
La majorité des chambres étaient pavées de riches mosaïques qui représentaient des sujets empruntés à la mythologie romaine et à la vie réelle dans la campagne.
Puis on découvre les thermes publics dont le niveau souterrain et les grandes citernes laissent les visiteurs admiratifs. Et ce n'est pas fini. On ne regarde que rapidement le grand réservoir alimenté par un aqueduc dont des piliers subsistent encore, tant on est attiré, fasciné par un énorme monument appelé le Capitole. La reconstitution de l'escalier d'accès et des bases des colonnes de la façade est une réussite qui « met en condition » le visiteur. I
l découvre ensuite des salles énormes d'où partent des escaliers obscurs qui mènent à deux ou trois étages, encore souterrains, auxquels on peut accéder aussi par des entrées latérales.
Et on se prend à rêver à ce que pourrait être la visite de tels monuments si elle était commentée par des guides compétents, si au lieu d'errer dans des salles vides, on pouvait admirer quelques unes des mosaïques d'Uthina, qu'on nous dit si belles et qu'on ne verra qu'au musée du Bardo et si on pouvait acquérir quelques photos ou diapositives qu'il est interdit de prendre soi-même pour garder le souvenir de cette visite.
Jeux de piste
Les marcheurs impénitents peuvent, après avoir visité le site, s'offrir une petite randonnée jusqu'aux collines qui bordent Henchir Oudhna au Sud-Est à la recherche de l'un ou l'autre – ou les trois ! – des aqueducs qui alimentaient la ville en eau.
Le point de départ est évidemment l'énorme citerne du forum à proximité du capitole. Un aqueduc en sort et court sur environ 700 mètres. Là, on arrive à une construction dans laquelle les trois aqueducs se réunissaient. 50 mètres avant, on constate que l'aqueduc terminal reçoit, à droite, un autre aqueduc, appelons le « C », qui aboutit dans les collines 4,5 kilomètres environ plus loin près de la source Aïn Ennahl.
A la « patte d'oie » des trois aqueducs, on peut choisir de suivre celui qui se trouve le plus à l'Ouest, appelons-le « A » et qui va finir dans les collines à un peut plus de 3,5 kilomètres, près de la source Aïn Tagtaga, presque en ligne droite, vers le Sud / Sud-Ouest.
C'est un véritable jeu de piste que de suivre, entre les buissons, le tracé des aqueducs. Il faut retrouver les petits massifs de maçonnerie qui subsistent encore, parfois découvrir, dans les petits oueds à sec, les bases des piles des ponts permettant de les franchir. Le long de l'aqueduc « A », nous en avons trouvé cinq au moins.
On « bat la campagne » : on zigzague entre les thuya de Berbèrie, les lentisques, les touffes de romarin, de thym et celles, très épineuses, de calycotomes qui retrouvent leurs feuilles en ce moment. On erre tranquillement même si c'est déjà la saison de la chasse. Mais on attend les prochaines plues avec impatience : les escargots sont très nombreux en ces lieux et plus tard on reviendra cueillir de la « rouquette » qui pousse à profusion. Les pique-niques dans les collines réunissent des amateurs invétérés. Même sur le site, un casse-croûte à l'ombre d'un olivier dans la quiétude campagnarde ne manque pas d'intérêt.
Suggestions
Au terme d'une promenade à Oudhna, pourrions-nous suggérer que ce site – très intéressant, pensons-nous – soit traité spécifiquement en raison de sa situation à quelques minutes de Tunis.
Il devrait être considéré comme une « vitrine » de la Tunisie antique, un exemple de ce qui peut exister en matière de tourisme culturel. D'autant que, d'après ce que nous ont dit les « gardiens », sa mise en valeur bénéficie d'une coopération avec la Banque Mondiale.
Alors, que coûterait l'élaboration puis la publication d'abord d'un « dépliant » permettant de « faire connaissance » avec Uthina puis d'une monographie, qui sera à réviser au fur et à mesure des prochaines découvertes, plus complète, plus documentée que celle de l'historienne et archéologue tunisienne Mme Saïda Ben Mansour. Cette publication de l'Agence Nationale du Patrimoine date déjà des années 90 et ... les visiteurs ne la trouvent pas sur le site !
Certes il existe deux livres magnifiques à propos d'Uthina mais ... combien de visiteurs l'achèteront pour s'informer avant de venir voir la ville ? Nous pensons qu'il aura du succès auprès de ceux qu'une visite aura séduit.
Ensuite, une fois encore, mais il nous semble qu'à Oudhna, si proche de la Capitale, c'est encore plus nécessaire ici qu'ailleurs, nous avons cherché en vain un guide compétent. Naguère, nous avions été ravis d'être accompagnés par un étudiant mauritanien, boursier en Tunisie, aussi aimable que savant : Monsieur Sow Daouda !
Enfin, quitte à nous répéter, nous suggérons de développer la promotion d'Oudhna / Uthina.
Comment ? Les circonstances s'y prêtent : des dizaines de journalistes et de personnalités viennent en Tunisie régulièrement. Certes, on leur montre Carthage, Hammamet, La Médina de Tunis, Kairouan, etc. ... Mais, tous en avaient déjà entendu parler. Ils n'ont rien découvert. Tandis que Oudhna ... !!!
Il nous semble que le gouvernorat de Zaghouan, nous dirions toute la région, nous semble être « béni des dieux ».
C'est normal quand le point culminant est le Mont de Jupiter ! Elle rassemble des paysages et des biotopes extrêmement différents et de multiples sites historiques couvrant la totalité de l'histoire du pays, à proximité de quelques unes des plus belles plages de Tunisie, non loin d'agglomérations importantes. Ce nous semble être des atouts majeurs – encore – inutilisés.


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