« Le temps est un grand maître, dit-on. Le malheur est qu'il tue ses élèves » H. BERLIOZ « Gardez-vous de demander du temps : le malheur n'en accorde jamais » MIRABEAU « En apprenant à connaître les maux de la nature, on méprise la mort ; en apprenant à connaître ceux de la société, on méprise la vie » CHAMFORT « Les hommes sont toujours sincères. Ils changent de sincérité, voilà tout » T. BERNARD L'A.M.T en A.G Ce dimanche, à Hammamet, se tiendra l'Assemblée Générale de l'Association des Magistrats Tunisiens. Les rapports moral et financier seront d'un second intérêt dans la mesure où les débats porteront, essentiellement, sur la situation générale de la magistrature, le projet du fameux Comité provisoire « indépendant » et celui de la déontologie proposé par le ministère. La colère (visible) des magistrats devant le blocage fortement ressenti de leurs doléances risque de se traduire au cours de cette A.G qui sera très « chaude ». Laisser-aller ? Dans certains tribunaux, des jugements rendus l'année judiciaire écoulée ne sont pas prêts (?) ; ils ne sont même pas résumés alors qu'ils ont été rendus par des magistrats qui... ne font plus partie de ces tribunaux car promus ailleurs !!! Dans d'autres tribunaux, les jugements rendus en matière de référé (c'est-à-dire dans l'urgence) attendent plus d'un... mois avant d'être préparés ! Quant aux audiences qui commencent après la « grâce-matinée » (à 11 heures !), il vaut mieux ne plus en parler... Le comble ! L'avocat du Président déchu va porter plainte contre l'Etat Tunisien auprès de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève, suite aux déclarations de M. Farhat Rajhi qui a considéré que les images des liasses de billets au Palais Sidi Dhrif étaient une pièce de théâtre. Certes chacun a le parfait droit de porter contre et devant qui il veut, mais en matière de Droits de l'Homme, le comble est de voir un fuyard (terme juridique) se cacher derrière des droits qu'il a bafoués ! Attaques et contre-attaques ! Les institutions des avocats, très soucieuses de la protection de l'immunité et de l'image des robes en noir, sont, en même temps, un peu gênées par une certaine dérive des avocats eux-mêmes qui s'affichent un peu trop et jouant même aux provocations. Un appel à la retenue et au calme est nécessaire, car on ne peut défendre un corps qui lui-même se permet d'attaquer les autres. Une « régulation » est urgente pour un retour à la sagesse.