Je n'ai jamais voulu trop écrire sur la « justice » estimant, pour ma part, que la meilleure justice c'est celle qui se fait par les hommes de loi en leur âme et conscience, en interprétant les lois non pas à la lettre mais selon une éthique plus large et plus conforme à la protection des droits mais aussi à l'évolution. C'est que la réalité dépasse souvent les faits et actes prévus par les lois qui subissent elles aussi une certaine usure du temps. L'éthique devient le seul correctif qui permet au juge de rendre la bonne justice. Par conséquent, les problèmes innés de la philosophie du droit mettent souvent les juges devant des « colles », juridiques et d'interprétation, que dire quand il s'agit de la justice « exceptionnelle » ou de « transition » que beaucoup d'esprits agités par l'idéologie veulent canaliser vers « la justice révolutionnaire » ! Dans ma jeunesse, j'ai été marqué par des événements historiques que l'oubli « salutaire » au sens de Pascal ne peut effacer et qui vous apprennent à relativiser toutes ces « vérités immuables » des agitateurs de toutes les « Révolutions ». J'allais souvent fouiller dans les vieux livres et les vieilles illustrations faites à la main pour revivre l'intensité de ce cri de Zola éternisé par son « j'accuse » paru ce fameux jeudi 13 janvier 1898 dans le journal « L'Aurore » où il dénoncait un déni de justice qui a failli coûter la vie et la guillotine à ce capitaine Alfred Dreyfus pour avoir « trahi la patrie » en remettant des documents « secrets » aux allemands ! C'était la 3ème République française et depuis j'ai appris que la manipulation de la justice, ne peut la rendre et encore moins la servir. Notre pays a réalisé un grand rêve : Une Révolution pacifique avec si peu de moyens et finalement une violence réduite à sa plus simple expression au vu de l'événement majeur qui a abouti à déclasser une dictature et donner l'espoir d'un changement qualitatif pour un système politique, social et culturel, démocratique et participatif. Il est, par conséquent, normal de vivre quelques dérapages après avoir vécu un tel « cataclysme » institutionnel de l'ordre ancien. Mais, jour après jour, au lieu de positiver et d'aller de l'avant, les acteurs politiques assoiffés de « revanche » et de rédemption se sont installés dans « l'accusatif ». Accusations et contre-accusations fusent de partout et touchent tous les domaines de la vie aussi bien matérielle que morale et même familiale et intime. Pour les uns, vous serez un « contre-révolutionnaire », un « corrompu » ou un « immoral », pour les autres, vous serez un « enturbanné » , « rétrograde, un opportuniste, arriviste avide de nouvelles réussites et de statuts sociaux privilégiés ! Pour le uns, vous êtes un allié de l'ancien régime ou un de ses résidus (Azlam). Pour les autres, vous êtes un « valet » du Qatar et du sionisme etc… etc… C'est la kermesse ou l'hypermarché de ceux qui veulent détruire ce pays, si facile à vivre, à condition d'y promouvoir la raison et d'y mettre en veilleuse le passionnel négatif et excessif. Tout le monde s'improvise « procureur » de la nation, porteur de la vertu et surtout défenseur et « protecteur de la Révolution ». En vérité, tout cela n'est que vanité très mal placée de quelques aventuriers nouvellement arrivés à la politique et qui ne comprennent pas que la « politique » depuis la Grèce antique « polis » est un phénomène lié à une certaine « urbanité », donc, conciliateur positif et pacifique. Le mot pour la fin : laissez la justice faire son travail sereinement. Nous avons toujours eu depuis Carthage, de bons magistrats et il y a déjà deux ministères qui ont vocation pour rendre la justice que nous attendons tous pour panser les blessures et réunir les cœurs des Tunisiennes et des Tunisiens : la justice à visage humain ! Les « Robespierre » appartiennent à une autre époque, celle de la Révolution française où le sang a coulé en rivières au-delà des débits de la Seine et de la Garonne » ! Alors, aimons-nous les uns les autres, car savoir pardonner c'est l'art suprême des vrais dirigeants et des peuples civilisés.