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Moncef Cheikhrouhou dans le discours de la méthode
Thema: A la Fondation Temimi
Publié dans Le Temps le 22 - 05 - 2013

Il n'était pas en compagne mais il a conquis l'assistance. Sa conférence était autant un programme politique qu'un cours magistral. Moncef Cheikhrouhou était dans son élément d'autant que son expérience en tant que constituant l'a davantage aguerri dans le contact humain, le mettant indistinctement à l'aise face aux éloges comme devant la critique. A l'évidence, la politique lui a suggéré d'opter pour une conférence participative qui a l'intérêt de maintenir la concentration, de susciter l'adhésion par le biais d'une interaction savamment dosée.
Le thème est sans aucun doute mobilisateur : le programme économique et politique de l'opposition
En filigrane, l'aptitude de cette opposition à constituer une alternative crédible. Et là, ce ne sont pas les idées qui peuvent manquer pour ce vieux routier de l'université, des finances et des médias pour ne citer que ces secteurs combien chargés de défis et concentrant une part du pouvoir invisible.
Après un bref aperçu sur les composantes du paysage politique, l'orateur a présenté la typologie du tissu économique qui a révélé des chiffres hallucinants : environ 80% des sociétés sont unipersonnelles tandis que 97% des entreprises tunisiennes emploient de un à cinq personnes et regroupant 60% des actifs. A l'évidence cela constitue un handicap majeur auquel il faut adjoindre un taux d'encadrement très faible ce qui explique le nombre inquiétant des diplômés au chômage. Or c'est à l'entreprise que se crée la valeur, la synergie collective, la notion de la citoyenneté, etc.
Les pré requis du décollage économique n'ont pas nécessité un long développement tant la question est évidente et l'auditoire suffisamment édifiée sur la question. Mais c'est la méthodologie qui exigeait une vision et des moyens. Et là Moncef Cheikhrouhou n'a pas été équivoque : la révision de la Caisse de compensation s'impose dans l'urgence d'autant que 80% de ses fonds ne sont pas destinés à ceux pour qui elle a été créée, c'est-à-dire les ménages démunis. Or la Caisse représente aujourd'hui 8% du PIB et une refonte de son affectation dégagerait une économie de l'ordre de 6% du PIB, soit un énorme gisement pour l'investissement, donc pour la création de la valeur et son corollaire, l'emploi.
L'emploi a lui aussi son secteur sous jacent : la formation. Le procès de l'Université ne pouvait échapper en la circonstance à Moncef Cheikhrouhou tant la diplômabilité l'avait emporté sur l'employabilité rendant la rentabilité approximative et la compétitivité aléatoire. La question aurait pu connaître d'autres développements pour aborder la notion de la praticité de l'enseignement, notamment depuis l'émergence des technologies didactiques capables de suppléer partiellement les écoles supérieures et d'alléger leurs programmes.
Citant De Gaulle « on peut ignorer l'histoire, jamais la géographie », le conférencier dut déplorer l'extrême faiblesse des échanges économiques au Maghreb et au sein du monde arabe ce qui nous pénalise de trois points de croissance. Associés aux deux points perdus pour déficit de gouvernance, corruption comprise, cela finit par peser lourd. Or la Tunisie a besoin d'une croissance de 7% annuellement pour sortir à terme de cette situation préoccupante. A la condition d'opter pour l'économie réelle et non virtuelle, celle de la financiation dont les dégats sont cycliques.
Moncef Cheikhrouhou peut alors enchaîner avec la défaillance des contribuables qui privent l'Etat d'une manne importante de l'impôt, avec la complicité des pouvoirs publics qui constatent sans réagir la mainmise du secteur informel. A l'évidence la paupérisation des villes ne semble pas interpeller la conscience de quiconque, ce qui constitue une bombe à retardement car la facture à payer pour réparer les dégâts, au cas où cela s'enclenchera, sera très lourde.
Au sujet de la Justice transitionnelle, la position de Moncef Cheikhrouhou s'est inspirée de sa rencontre avec Nelson Mandela en 2000 à Tunis. L'emblématique dirigeant sud-africain lui avait en effet démontré que malgré les haines viscérales entre les Noirs et les Blancs, il y avait une réalité incontournable de la présence de deux races condamnées à cohabiter et à coopérer, d'où l'irréalisme d'un procès collectif ou d'une exclusion au nom de l'appartenance ethnique ou politique. Il est vrai que « tout événement est lié au passé par un lien de causalité ou de permanence ». Moncef Cheikhrouhou a toutefois préconisé de poursuivre tous les actes individuels justiciables et d'en finir avec cette épée de Damoclès suspendue sur la tête des hommes d'affaires ce qui ne sert les intérêts de personne et prive le pays de la salvatrice dynamique de la croissance.
Reste l'ingénierie gouvernementale qui tarde, selon le conférencier, à convaincre et à s'imposer. Au-delà des questions politiques, ce sont les retards économiques qui révèlent le fossé entre les promesses et les réalisations. C'est le nœud de la question et là le débat restera ouvert jusqu'à une improbable alternance.


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