Le coût initial de l'infrastructure sera toujours un problème pour les villes car les investissements requis pour les différents projets dépassent largement le budget de la plupart des municipalités. Mais comment privilégier et renforcer la solvabilité des municipalités. Cette solvabilité peut reposer sur les flux de trésorerie provenant des redevances et taxes payées par les utilisateurs et, si nécessaire, sur les recettes générées par des actifs à effet de levier. On peut aussi faire appel aux marchés des capitaux, soit en émettant des titres obligataires soit en empruntant auprès d'établissements ou d'intermédiaires financiers spécialisés. Ce financement des projets a suscité un grand débat à Nabeul. Il s'est avéré que certaines municipalités refusent le recours à des prêts bancaires. C'est le cas de certains membres de la délégation spéciale de Nabeul qui ont refusé de signer un document en vertu duquel la municipalité demandait un prêt à la Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivités Locales (CPSCL). Au cours d'un point de presse, Chiheb Ghalel Président de la délégation spéciale de Nabeul a expliqué pour sa part que l'affaire a pris un tournant politique et qu'il n'a jamais été question de refuser le prêt pour des raisons religieuses. « Je n'ai jamais justifié mon refus par le fait qu'une telle signature allait à l'encontre des préceptes de l'Islam et de la Chariaâ qui interdit l'usure. Nous sommes pour la bonne gouvernance qui est, avant tout, une culture que nous voulons instaurer. Il ne s'agit pas d'un slogan, il faut l'appliquer. Le critère principal de bonne gouvernance d'une municipalité donnée est la transparence de ses comptes réels et la manière avec laquelle elle gère leur communication. Le conseil ne s'est pas encore prononcé sur le prêt. La municipalité de Nabeul, endettée jusqu'en 2027, se serait retrouvée à rembourser un prêt avec un taux d'intérêt de 8.5%.La prochaine réunion du 31 mai tranchera sur cette affaire qui a secoué tout Nabeul et notamment les partis politiques et les associations civiles qui au cours d'un point de presse tenue le vendredi ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette procédure suivie par la délégation spéciale de Nabeul. Hichem Ben Hemida du parti El Jamhouri a précisé que le blocage du schéma du financement actuel de la mairie risque de faire tomber les 22 projets programmés. Ce refus de signature n'a pas permis à la municipalité de dépenser son budget annuel. Sur un total de 10 MDT, elle n'a dépensé qu'1MDT. La municipalité de Nabeul risque de se priver d'une enveloppe de 5,4MD d'ici le 22 juin. Abdelmajid Jaouadi de l'UGTT a déploré «cet amalgame entre les convictions personnelles et la gestion de la chose publique. Najoua Kedidi a parlé d'une absence d'une vision claire et d'un vrai dialogue à la délégation spéciale de Nabeul. Ahmed Bettaieb a appelé s'occuper des affaires de la cité à la veille de la haute saison touristique car dit-il Nabeul ne peut pas supporter cette polémique qui n'aide pas la ville à aller en avant. Jinane Limam d'El Massar a estimé que la Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivités Locales (CPSCL) existait depuis 1902 et que son rôle est d'aider les municipalités à financer leurs projets « Nabeul est sans budget. Elle ne peut investir. Elle est paralysée. L'action communale ne doit pas être otage de calculs partisans.Nous estimons que le ministère de l'Intérieur, en constatant que la ville est toujours en situation de blocage, doit user des pouvoirs que lui confère la charte communale et intervenir pour que cette belle ville retrouve sa splendeur » Dans cette ambiance de crise avoue Raouf Rekik de Nida Tounes s'impose alors le consensus . Il s'agit de concessions consenties dans le but d'établir de nouvelles régles dans une société en crise de références et de confiance. Le consensus, aura pour objectif de mettre en évidence les valeurs communes aux différentes tendances politiques et culturelles. De ce consensus, nous déboucherons sur un système politique global qui servira de cadre où les différentes tendances se reconnaîtront et agiront en paix . Cette démarche, renforcera la cohésion sociale nécessaire à tout projet politique et assurera la stabilité. Il y va de l'intérêt de tout Nabeul. Clôturant ce point de presse, Nooman Fehri député d'Al Jamhouri a déclaré que huit députés sur 13 de l'ANC ont décidé de saisir le ministère de l'Intérieur ainsi que l'ANC car Nabeul ne pourra pas continuer à souffrir longtemps. On doit redorer le blason de cette belle ville à la veille de la haute saison estivale » L'heure de vérité a sonné. Il s'agira en fait de doter la ville de Nabeul d'institutions qui garantiront sa pérennité quels ques soient les hommes qui seront appelés à la gouverner.