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C'est quoi être «Destourien», aujourd'hui ?
Publié dans Le Temps le 02 - 06 - 2013


Par: Khaled Guezmir
On parle beaucoup, en ce moment, « d'héritage » destourien qui ferait l'objet de convoitises de tous les prédateurs politiques sans exception.
L'expression est quand même bien triste car lorsqu'on parle « d'héritage » c'est qu'il y a derrière un « défunt » et pour le cas de figure c'est un parti prestigieux qui n'est pas rien dans l'histoire politique de ce pays. C'est même l'une des plus grosses mécaniques jamais créée par l'accumulation de la pensée et de l'action réformistes bien avant Kheïreddine Pacha Attounsi et qui aura duré près de deux siècles.
En fait, jusqu'à l'avènement de la Révolution et la chute de la dictature, ce parti était le doyen de ses homologues dans le monde arabe, et a contribué largement à sculpter « l'homme » et la société tunisienne par ce transfert de la manière d'être qui reste quand même dominante encore aujourd'hui.
On pourrait toujours revenir à la sagesse de Paul Valéry et son « Regard sur le monde actuel », où il prédisait que « Nous autres civilisations savons que nous sommes mortelles », mais personne n'aurait imaginé que ce parti tomberait aussi facilement qu'un château de cartes.
Maintenant, la structure est désintégrée par ce premier décret de mise à mort, mais le mouvement persiste et sommeille dans une grande partie de l'électorat qui refuse l'hégémonie d'une autre « manière d'être » de l'islamisme politique radical, en plus véhiculée par des corps étrangers à ce pays : Les prédicateurs (Douaât) d'Orient qui ont élu domicile dans ce pays au nom d'une nouvelle conquête (Fath) savourée et célébrée par le Cheikh Karadhaoui, en personne, sur la terre de Hannibal, d'Ibn Khaldoun, de Chebbi et de Tahar Haddad !
Maintenant, les choses étant ce qu'elles sont devenues, y a-t-il un avenir possible à un parti « destourien » comme par le passé !
Je ne le pense pas, voici pourquoi. J'aimerais remonter à l'institutionnalisation du Néo-Destour en 1934 pour l'expliquer en me faisant aider par ce grand auteur politiste américain Right Mills et sa théorie des élites politiques sujet de son ouvrage clef « Elits and the Power ». Le maître divise les élites en deux catégories : Les « élites ascendantes » et les élites descendantes ou « déclassées ». Les premières sont celles qui aspirent au commandement politique, alors que les deuxièmes sont celles qui n'ont plus cette ambition mais continuent quand même à survivre avec l'espoir d'une intégration à une coalition dirigée par un parti dominant et ascendant.
Bourguiba et ses pairs feu Bahri Guiga, Mahmoud Materi, Tahar Sfar, Slimane Ben Slimane et bien d'autres, réunis à Ksar Helal, ont impulsé l'action et la structuration de ce qui est appelé, désormais, le « vieux destour » vers l'option de l'ascendance. Les élites nouvelles en créant le néo-destour voulaient affirmer leur vocation d'élites qui aspirent au « commandement » et après des décades de luttes frontales avec le protectorat colonial, elles ont été portées au pouvoir de la 1ère République tunisienne.
Aujourd'hui, les choses ont bien changé et de l'eau, beaucoup d'eau, a coulé sous les ponts de la Medjerda !
L'ascendance a changé de camp et l'aspiration au « commandement » aussi.
J'ai senti j'espère me tromper que le discours des anciennes élites destouriennes qui étaient en charge du gouvernement réagissent comme par dépit d'amour propre blessé et par volonté « conservatrice » des anciennes positions plutôt que de remettre à nouveau le « destour » dans une trajectoire de « pôle ascendant ».
Comme on dit, en football, malheureusement, « le destin de l'équipe perdante n'est plus entre ses mains… » !
L'ascendance et l'ambition ardente du « commandement » sur, le long terme, et par tous les moyens, se trouve maintenant, du côté des islamistes et de leur pôle au gouvernement : La Nahdha.
Par conséquent, s'inscrire dans une perspective « d'alliance » en position minoritaire, avec la centrale islamiste, c'est reconnaître son nouveau statut de formation « périphérique » déclassée. La Troïka en est la démonstration la plus frappante.
Reste « Nida Tounès ». A notre humble avis, c'est la seule formation proche du « modèle » - bourguibien – qui a osé s'affirmer comme pôle qui aspire au commandement politique parce qu'il a intégré en son sein des élites ascendantes de la gauche et du centre démocratique et libéral et qui étaient marginalisées voire même réprimées par l'establishment de l'ancien régime surtout du temps de Ben Ali.
M.Béji Caïd Essebsi qui ne cache pas son admiration pour le « Zaïem Al Jalil » Bourguiba qu'il considère comme son père spirituel est allé puiser à Ksar Helal, l'inspiration et la voie de son nouveau parti qui aspire au commandement sans être « destourien » à 100%.
La combinaison entre la gauche, le centre démocratique et la droite libérale progressiste semble parfaitement réussir et les sondages sont là pour le dire. Reste à le confirmer aux prochaines élections.
Finalement le vieux routier a su puiser dans le véritable testament de Bourguiba : une modernité en harmonie avec notre identité musulmane, une alliance heureuse entre le monde ouvrier et du travail avec les forces de production et la bourgeoisie nationale en un mont toute l'alchimie qui a fait la transcendance du mouvement national tunisien à deux têtes : Bourguiba et Farhat Hached !
A méditer, en se posant enfin, une question de taille : pourquoi s'acharne-t-on à vouloir décapiter par tous les moyens « Nida Tounès » ! Non, le destour ne doit pas finir comme le Wafd en Egypte ! Il peut encore inspirer bien des générations !


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