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Le mode opératoire d'Al Qaïda
Attaques contre les policiers, assassinats politiques, embuscade contre les militaires....
Publié dans Le Temps le 04 - 08 - 2013

Mais les Djihadistes actifs en Tunisie viennent de plusieurs horizons. De surcroît, l'Aqmi fait au Chambi ce qu'elle a fait en Algérie, il ya 20 ans
La Tunisie risque-t-elle de devenir une nouvelle base arrière des terroristes d'Al Qaïda? La question est désormais sur toutes les lèvres. Et pour cause: coincée entre l'Algérie et la Libye, deux eldorados des réseaux terroristes et du crime organisé, la Tunisie semble désormais devenir une cible de choix de la nébuleuse terroriste créée par Oussama ben Laden. C'est du moins ce qui ressort des déclarations du ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou.
Le 26 juillet, ce ministre a déclaré que des tests balistiques effectués suite à l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi montraient que la même arme avait été utilisée pour tuer Chokri Belaïd , un autre leader de gauche tué le 6 février, et que les deux attentats avaient été commis par une cellule liée à Al-Qaïda.
M. Ben Jeddou a même donné le nom du meurtrier présumé: Boubaker El-Hakim, un djihadiste franco-tunisien connu des services de renseignement.
Même s'il est difficile de savoir si le djihadiste est vraiment lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), il est établi que Boubaker El-Hakim a incontestablement des liens avec le milieu djihadiste. Ce franco-tunisien a grandi à Paris, où il avait fait partie de la filière irakienne, un réseau qui, entre 2004 et 2009, a recruté des jeunes pour participer à la « guerre sainte » en Irak. Son frère, Radhouène a été d'ailleurs tué en juillet 2004 sous les bombardements américains, alors qu'il combattait dans les rangs d'Al-Qaïda à Fellouja.
Selon le ministre de l'Intérieur, une autre cellule d'Al-Qaïda, en l'occurrence Jound Assad Ibn Al-Fourat, est impliquée dans l'embuscade qui a coûté, le 29 juillet, la vie à huit soldats à Djebel Chaâmbi. Cette zone proche de l'Algérie fait l'objet d'une chasse à l'homme intense par l'armée, qui tente de neutraliser les groupes terroristes qui s'y cachent depuis décembre 2012. En mai 2013, plusieurs soldats ont été blessés ou tués par des engins explosifs cachés dans la région.
Horizons divers
Outre ces actes terroristes dont la responsabilité a été imputée explicitement par le gouvernement à Al-Qaïda, des tentatives de fabrication ou de pose d'engins explosifs ont eu lieu ces derniers jours.
Islamologue spécialiste des mouvements terroristes, Mathieu Guidère s'est intéressé de près aux salafistes tunisiens et aux autres groupes terroristes qui ont émergé récemment en Tunisie. Ce natif de la Tunisie note que les djihadistes actifs en Tunisie viennent de plusieurs horizons. « Il y a d'abord des membres d'une des cellules de la brigade «Tarek Ibn Ziad » qui était dirigée par Abou Zeïd, un des chefs d'AQMI tué dans l'intervention française au Mali. Sa brigade a été pratiquement décimée, mais une section (une trentaine de personnes) a fui, il y a six mois, le nord du Mali vers la frontière algéro-tunisienne et a rejoint un certain nombre de salafistes tunisiens qui étaient déjà en train de s'installer dans ces montagnes du Mont Chaâmbi. Avec de nombreux Algériens qui viennent de la ville de Batna, ville algérienne proche de la frontière tunisienne et qui est un centre d'activité d'Aqmi », précise-t-il. Et d'ajouter : « j'ai appris aussi lors de mon séjour en Tunisie que des Tunisiens chassés de Syrie après avoir voulu y faire le djihad sont revenus au pays et ont rejoint ce djebel ».
Notant que « la Tunisie est devenue un nouveau front pour AQMI, M. Guidère précise que ces « ces brigades embryonnaires sont en train de faire à Djebel Chaâmbi exactement ce que fait AQMI contre les forces de sécurité algériennes depuis près 20 ans ».
«Occasion historique»
Les actes terroristes enregistrés en Tunisie après la Révolution ont commencé en mai 2011 quand un colonel et un soldat de l'armée tunisienne ont été tués à Rouhia (gouvernorat de Siliana) dans des échanges de tirs avec des hommes armés appartenant à Al-Qaïda.
En février 2012, un groupe arm a été neutralisé à Bir Ali Ben Khelifa, près de Sfax, suite à des accrochages avec les forces de l'ordre. Douze personnes ont été, d'ailleurs, arrêtées dans la foulée des accrochages, dont certains avaient déjà été jugés pour des actes de terrorisme, selon les ministères de l'Intérieur et de la Défense. Le ministère de l'Intérieur avait, alors, expliqué que l'objectif de ces jeunes était de stocker les armes en vue de «penser à la fondation d'un émirat islamique en Tunisie», soulignant que ce groupe est lié à l'organisation d'El Qaïda.
Selon certains experts, les djihadistes tentent de répondre à un appel lancé par leur mentor Oussama Ben Laden de saisir l'occasion historique du printemps arabe pour ressusciter le califat islamique.
Peu avant son assassinant par un commando américain, le 2 mai 2012, le milliardaire saoudien a salué les révolutions en Tunisie et en Egypte et appelé les musulmans à tirer avantage de cette «rare opportunité historique», dans un message audio capté par le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE).
Ben Laden a notamment recommandé la mise en place d'un Conseil chargé de donner des conseils révolutionnaires et de décider du meilleur moment pour répandre la révolte dans le monde musulman «Tout retard pourrait provoquer la perte de cette opportunité et la déclencher avant l'heure exacte augmenterait le nombre de victimes», a-t-il affirmé, notant que « les vents du changement vont souffler sur l'ensemble du monde musulman avec la permission d'Allah».
Risque de pourrissement
En juin 2012, des télégrammes découverts en Irak ont appelé les dirigeants et les combattants d'Al-Qaïda en Mésopotamie à se diriger vers la Tunisie pour y établir le 6ème Califat islamique, selon l'agence de presse Bagdad Adaoulya, qui a cité des sources de renseignements irakiens.
Y a-t-il un risque d'engrenage terroriste en Tunisie, comme on a pu le voir en Algérie durant la décennie noire (1991-2002)? « Un scénario à l'algérienne est pour l'instant peu envisageable car les terroristes n'ont pas l'assise populaire qu'ils avaient en Algérie, malgré la crise économique et sociale qui sévit en Tunisie. En Algérie, à un moment, il y avait plus de 25.000 combattants dans le maquis ! », souligne Mathieu Guidère.
Selon lui, le risque de pourrissement n'est pas, toutefois, à écarter complètement. «Les terroristes occupent bien le Mont Chaâmbi en mettant des engins explosifs, ils ont des abris et s'y entraînent. Ils descendent petit à petit dans les bourgades autour, dans le gouvernorat de Kasserine. Si le gouvernement tunisien ne met pas en place une stratégie sérieuse, réelle et globale pour cette région, s'il n'envoie pas des troupes de l'armée, et des policiers qui ne sont pas issus de cette région, je crains effectivement que dans les prochains mois la zone ne devienne un foyer à l'algérienne. Non pas qu'une guerre civile est à craindre mais un terrorisme résiduel est imaginable. C'est un potentiel foyer d'instabilité et de déstabilisation pour le pays », indique M. Guidère, qui a été tour à tour professeur résidant à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, puis professeur de veille stratégique multilingue à l'université de Genève, avant d'être nommé professeur d'islamologie à l'université de Toulouse II - Le Mirail.


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