L'Amicale des présidents des clubs de la Ligue I a tenu hier un point de presse au cours duquel elle a jeté la lumière sur les circonstances qui ont amenés à ne pas disputer la première journée dont le coup d'envoi était prévu pour cet après-midi. L'Amicale était représentée à l'occasion par son président, Hédi Benzarti qui avait à ses côtés Abdelmajid Aoudni le coordinateur général du Club Sfaxien, Maher Issa, Adel Daâdaâ, Ahmed Belli et Kamel Senoussi les présidents respectivement de l'A.S.Marsa, du CSH-Lif, de l'U.S.Monastir et du S.Tunisien. Tarissement des recettes Les premiers responsables des clubs présents à la tribune ont pris tour à tour la parole, insistant sur les difficultés financières insoutenables auxquelles les clubs sont confrontées, difficultés qui se sont particulièrement aggravées durant les trois dernières saisons, postrévolutionnaires. Les clubs ont vu leurs revenus chuter considérablement au point qu'ils sont devenus incapables de poursuivre leurs activités. La mesure du huis-clos les a privés des recettes des stades (billets et abonnements). La crise économique que traverse le pays a poussé les gouvernants et les municipalités à couper ou au mieux à réduire sensiblement les subventions qu'ils accordaient aux clubs qui leur sont territorialement rattachés. Les revenus provenant du sponsoring se sont à leur tour réduits à leur plus simple expression. Sans recettes ou presque comment les clubs peuvent-ils honorer leurs engagements vis-à-vis des membres du staff technique, des joueurs et de leurs fournisseurs ? Il n'y a qu'à voir les volumes du déficit et des dettes accumulés par la quasi-totalité des clubs qui se chiffrent en millions de dinars pour certains clubs pour comprendre ce qu'endurent les présidents des clubs en particulier et les membres de leurs bureaux respectifs. Tous les présidents des clubs qui sont des volontaires au service de leurs couleurs et de la jeunesse de leurs régions se trouvent aujourd'hui plus que jamais dans de mauvais drap et le mot n'est pas fort. A ce rythme, il sera difficile aux clubs de trouver des présidents, dans un avenir très proche. Une décision prise à contre cœur Tous les clubs, sans exception, se sont durant l'intersaison, préparés d'arrache-pied pour le nouvel exercice. Ils ont consenti d'énormes sacrifices pour les recrutements, les stages et les paiements des salaires du cadre technique et des joueurs. Tout ceci pour pouvoir honorer les engagements vis-à-vis de la compétition et non pas pour répondre le jour « j » absent. Notre décision de reporter la reprise à une date ultime en attendant qu'on parvienne à des solutions acceptables n'a pas été prise de gaité de cœur. Cette décision nous l'avons prise en dernier lieu suite à l'attitude négative de la tutelle vis avis de nos doléances. Nous avons en effet adressé une première correspondance au ministère au début du mois de mars qui est demeurée sans réponse. Une seconde correspondance a suivi au mois d'avril. Elle a connu le même sort. Dans ces deux correspondances nous avons invité le ministère à l'établissement d'une feuille de route ayant pour finalité d'arrêter une série de mesures devant aider les clubs à sortir de l'impasse. Cette feuille de route a trait aux décisions portant sur le moyen terme (société du promosport, les droits TV, le plafonnement des salaires des joueurs entre autres. A court terme nous avons demandé que la subvention de 400 mille dinars qui nous revient cette saison soit majorée pour compenser le manque à gagner des clubs. Nous avons proposé un montant de 1 million de dinars qui reste négociable. L'essentiel c'est qu'on parvienne à une solution qui satisfait toutes les parties. Le ministère compréhensif Le ministre Tarak Dhiab, pour donner à César ce qui lui appartient a saisi le chef du gouvernement de notre doléance. Il faudrait que les services financières du ministère dressent un dossier justificatif de cette dépense exceptionnelle portant sur 15 millions de dinars. Et ces services qui ont été chargés par le ministre ne sont pas parvenus, après environ quinze jours, à achever leur travail sur ce dossier. Les présidents des clubs ont formulé le vœu que le championnat débute dans les meilleurs délais surtout qu'il y va de l'intérêt suprême de la sélection nationale qui joue sa qualification pour la phase finale de la coupe du monde 2014.