Douchka, ou Douchka Bojidarka Esposito de son vrai nom, était l'ambassadrice de Disney en France depuis 1984 avec la sortie de son single “Mickey, Donald et moi” vendu quand même à 418 000 exemplaires. Sa magique faisait rêver les enfants pour devenir non moins magique vingt-ans plus tard. Rapidement, elle a pu remonter et construire sa vie de nouveau. Aujourd'hui, tout est derrière elle et elle tient à être à nouveau numéro un. Elle lève le voile dans cet entretien qu'elle nous a accordé à Mahdia sur son enfance, sa carrière musicale, sur sa vie dans une autobiographie intitulée Mes ailes brûlées. Elle parle de son passage à Walt Disney, de son album, de ses parents et de son futur. Tout d'abord ne pensez-vous pas que votre père Giant Esposito chanteur et poète et votre mère Pascale Petit comédienne, ont beaucoup influé sur votre carrière artistique ? Bien sûr, mon père m'a donné de la force et de la vie. Malheureusement j'ai perdu mon papa alors que j'étais jeune. Tout comme ma mère qui m'a forgée. Grâce à mes parents je suis née artiste et la passion de chanter s'est révélée très tôt dans ma vie. A 12 ans , vous étiez mannequin chez Elite ? Très jeune j''ai opté pour ce métier tout en poursuivant mes études. C'était plus pour gagner un argent de poche. J'étais heureuse de pouvoir concilier mes études, défilé et voyage. Ce n'était pas ma passion. C'était mon job de jeunesse. J'ai fait de la musique trop petite avec mon papa car il interprétait à l'époque des chansons des années 60 et 70. C'est un lointain souvenir mais les instants de vie que j'ai partagés avec lui sont tellement intenses. Finalement le temps n'a pas eu d'emprise. C'est la qualité qui reste gravée et ce partage musical qui m'a donné l'envie de faire ce métier. J'ai compris finalement l'engagement de ma vie au moment où j'ai touché à l'écriture Au commencement était le verbe. Le son ne meurt jamais dans l'univers. Ces mots sont restés gravés dans mon cœur et dans mon âme. Je me suis mise à écrire et là j'ai retrouvé l'âme de mon père. C'est quelque chose de très profond. Comptez –vous rendre un hommage à votre père avec votre album « Au Fond du cœur » ? En 2014 ce sera les 40 ans de la disparition de mon père Giani Esposito. J'ai voulu lui rendre hommage et j'ai enregistré un album « Au fond du cœur » avec des chansons les plus mélodiques avec des textes d'une incroyable modernité. Ma mère Pascale Petit participe à cet album en enregistrant des poèmes et viendra sur scène interpréter les plus beaux textes des chansons « Rive Gauche » . Vous étiez à 19 ans, ambassadrice de la firme américaine Walt Disney ? Oui j'ai commencé à peine. J'ai passé mon baccalauréat. J'étais destinée à être chanteuse lyrique. J'étais emportée par cet appel au succès qui m'était donné . J'ai abandonné mon rêve de chanteuse lyrique pour devenir l'égérie de la firme américaine. Ma maman qui n'était pas fan d'opéra ne m'a pas tellement soutenue dans ma démarche. Aujourd'hui, elle regrette un peu quand elle m'entend chanter. C'est un univers qui ne fait pas de cadeau. Le showbiz est très difficile. J'ai pensé pouvoir évoluer aux Etats Unis. En France c'était trop difficile même car c'est le pays où on met les artistes dans les cases. Je me suis essoufflée dans ma carrière malgré les disques d'or et les 10 millions de disques vendus. Quand je me suis arrêtée, j'ai voulu avoir une cellule familiale. Je me suis mariée. J'ai eu trois enfants. Je suis restée à l'ombre durant plusieurs années car je devais m'occuper d'eux. J'ai fait le choix et je me suis dite que je repartirai plus tard avec une chance de plus. C'était difficile. Il faut batailler fort et j'ai mis des années pour me construire. J'ai poursuivi ma carrière de chanteuse entre plateaux télé et galas notamment avec TF1 où j'ai participé à l'émission de téléréalité « Première Compagne » en 2005 et Télé shopping aux côtés de Laurent Cabrol en 2006. Ceci dit, je pense que les moments forts de ma carrière étaient la naissance de mes enfants et bien-sûr l'avènement de mon succès avec Disney. Ce sont quand même des heures formidables, tout comme lorsque j'ai pu regagner ma vie après avoir tout perdu. Ce sont des moments forts. Et puis quand je suis sortie de l'adolescence avec des disques d'or et la frénésie du succès, c'était formidable. Si vous nous présentiez votre album « Bojidarka », sorti en 2007 ? Mon album s'intitule BOJIDARKA qui signifie en bulgare Don de Dieu. C'est le vrai prénom de cette éblouissante jeune femme, née de l'amour de deux grandes étoiles : PASCALE PETIT, actrice aux 45 films et GIANI ESPOSITO, acteur (35 films), dessinateur, poète et chanteur. C'était un album de Pop music où les textes sont d'une grande beauté et merveilleusement bien écrits. Les musiques sont très touchantes et prennent au cœur. J'exprime ma vraie personnalité de femme, de mère et de « guerrière samouraï ». La musique est signée Laura Marciano, compositeur à succès, avec qui s'opère une véritable alchimie artistique. Etes-vous passionnée de théâtre ? J'ai besoin de toucher à tout pour me construire. C'est important, c'est comme une mosaïque ! J'ai joué au théâtre en 209 aux côtés de Patrik Topaloff dans une pièce intitulée « Le phénix » où j'incarne le premier rôle féminin. J'ai aussi exprimé mon talent de comédienne dans la série « Le jour où tout a basculé » sur TF1. J'ai même chanté le rôle d'Alice Belle Etoile dans la comédie musicale « Il était une fois ». Que raconte –t- elle, votre première autobiographie « Mes ailes brûlées » ? C'est pour clore un chapitre de ma vie, tourner vraiment la page et raconter tout ce qui m'est arrivé dans ma vie d'artiste. Je n'étais pas d'accord avec ce titre. J'ai voulu l'intituler « Renaitre par le feu ». Je n'ai pas eu la force de m'imposer par rapport à mon éditeur. J'ai bien regretté après, parce que je n'ai pas pu défendre ce livre car il y a un message spirituel dans ce bouquin qui disait que dans l'épreuve, on trouve des perles, comme l'huitre par ce grain de sable qui rentre dans sa coquille, ça le dérange et elle l'entoure de l'acre. Aujourd'hui, j'ai retrouvé le panache de ma voix, j'ai la force de continuer ma carrière aux multiples facettes. Comment s'annonce le futur pour vous ? Je dirais que le pire est derrière, et que le meilleur est à venir. Je prépare mon album « Au fond du cœur » qui sortira chez « Universal » en 2014 où je rends un vibrant hommage à mon père. Propos recueillis par : Kamel Bouaouina