C'était dans l'euphorie générale que la séance d'ouverture du Festival de Poésie eut lieu, vendredi, dans le patio de la Mairie de Sidi Bou Saïd, en présence des poètes invités ainsi qu'un public entiché de la poésie et de sa magie. Le Festival qui se tient pour la première fois en Tunisie, a déjà eu lieu dans d'autres pays méditerranéens auparavant. Le choix de Sidi Bou Saïd, ce cadre de rêve et d'inspiration, plaira sans doute à tous les participants étrangers qui nous ont fait part de leur satisfaction et de leur admiration à cette ville et au pays en général. C'est M. Raouf Dakhlaoui, maire de la ville, qui prit d'abord la parole pour souhaiter la bienvenue à tous les poètes, tunisiens et étrangers tout en évoquant son bonheur de voir Sidi Bou Saïd animée durant deux jours par les poètes, musiciens et conteurs de Voix Vives, venus de quatorze pays. Tout de suite après, ce fut une courte allocution de M. Salah Stétié (franco-libanais), Président d'honneur du Comité International de Coordination, dans laquelle il a remercié les organisateurs de leur hospitalité chaleureuse. « Je suis très heureux d'être à Sidi Bou Saïd pour ce festival de poésie : « c'est l'occasion de la sensibilité, de l'imagination et de la langue qui s'offre aux poètes, hommes et femmes, et une invitation à la création, dans ce magnifique cadre méditerranéen » Après quoi, ce fut Maïthé Vallès-Bled, Directrice du Festival, qui prononça son discours où elle a remercié tous ceux qui ont contribué à l'organisation de ce festival de poésie où qu'ils se trouvent, en France ou en Tunisie: « c'est l'occasion, dit-elle, de découvrir pendant deux jours une parole poétique issue d'une culture qui nous est commune à tous, celle de la Méditerranée. Une parole sans cesse en quête de vérité, qui s'adresse à chacun dans ce qu'il a de plus authentique... ». Maïthé Vallès-Bled fait savoir que la poésie n'a jamais été la chasse gardée d'une élite, mais elle appartient à tous, puisqu'elle s'adresse à tout le monde : les valeurs qu'elle évoque et les sentiments qu'elle exprime sont humains, universels. Elle a ensuite invité le public à découvrir le programme de cette édition qui ménage à la fois des lectures poétiques, des lectures musicales, des débats sur des recueils récents ou sur la situation de la poésie d'aujourd'hui, dans un pays déterminé... La deuxième partie de cette séance d'ouverture fut consacrée aux lectures poétiques avec des préludes musicaux. Plusieurs poètes se sont relayés sur la scène pour déclamer leurs poèmes. La concentration du public a été remarquable, aussi bien lors de l'écoute d'un extrait dans sa langue d'origine que dans la version traduite, sachant que la traduction des textes lus se faisait simultanément. Les poètes qui ont déclamé leurs productions sont Sylvestre Clancier (France), Najwan Darwich (Palestine), Patrick Dubost (France), Tassos Galatis (Grèce), Mohamed Ghozzi (Tunisie), Ozdemir Ince (Turquie), Vénus Khoury-Ghata (Liban), Abdelwaheb Melaoueh ( Tunisie), Juan Carlos Mestre (Espagne), Amel Moussa (Tunisie), Ghda Nabil (Egypte), Salah Stétié (France-Liban), Enan Burgos (Colombie) et Moncef Ghachem (Tunisie) qui a lu un tendre poème en guise d'hommage à son frère Hechmi Ghachem, (homme de théâtre, critique d'art et plasticien) qu'il venait de perdre ; un poème imprégné de beaucoup d'émotions qui fut déclamé avec tant de souffrance et d'amertume.