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Doucement le matin, pas trop vite le soir !
Publié dans Le Temps le 05 - 07 - 2014

Il y a près d'une vingtaine d'années, le Président américain Georges W. Bush avait juré de ramener l'Irak de Saddam aux époques les plus reculées de l'Histoire humaine et d'œuvrer à son retour au niveau des nations les plus attardées de la planète. Aujourd'hui, c'est presque fait grâce aux militants de Daech qui viennent de proclamer fièrement le Califat dans certaines villes irakiennes. Leur projet ne s'arrêtera sûrement pas à ces cités, mais ils parlent même d'aider à accélérer l'instauration du même régime en Tunisie : la victoire est proche, lance leur chef aux jihadistes qui sèment la terreur sur notre sol et à l'adresse de leurs sympathisants qui nourrissent le même rêve d'en finir avec l'Etat civil et avec le régime républicain pour revenir au système totalitaire théocratique d'il y a des siècles. Et Dieu sait qu'il en existe beaucoup chez nous et qu'ils se font de plus en plus d'adeptes. Maintenant, nos terroristes locaux ont le soutien d'un mouvement intégriste triomphant, en plus des supporters intérieurs et régionaux. On s'attendait, il y a seulement quelque temps, à une percée terroriste libyenne après l'enlèvement des diplomates tunisiens ; mais voilà que la menace nous vient de plus loin. Car dans l'esprit des adeptes du Califat islamique, celui-ci doit être un empire surdimensionné ; du Machrek au Maghreb comme le pensaient à leur manière certains nationalistes arabes dans les années 50 et 60 du siècle passé. Comme si les puissances occidentales applaudiraient de tels desseins expansionnistes, elles qui, au contraire, s'évertuent depuis deux siècles à effriter la carte du monde et plus particulièrement celle du monde arabe. Mais alors comment convaincre les « mercenaires » de l'Occident néo-colonialiste du XXIème siècle qu'ils sont les dindons d'un scénario farcesque et les exécutants naïfs d'un projet diabolique qui vise leur « Oumma » en premier et eux-mêmes plus tard comme ce fut le cas lors de l'instrumentalisation américaine d'Al Qaïda de Ben Laden contre les Soviétiques en Afghanistan.
Le moment est bien choisi
Mais il semble que les récompenses que les « souteneurs » font miroiter devant les jihadistes irakiens, tunisiens, libyens ou africains soient si alléchantes que ces derniers en perdent toute lucidité intellectuelle, morale, religieuse, politique et même militaire. C'est, en définitive, à se demander si les jihadistes islamistes ont réellement la foi et croient vraiment aux valeurs de l'Islam, même celui dont ils se réclament, aux préceptes manifestement plus rigoureux que l'Islam modéré de leurs « adversaires-ennemis ». Ils militent et tuent pour une (ou des) causes dont la plupart sont incapables d'expliquer rationnellement. En fait, ils combattent presque tous pour reprendre le pouvoir temporel et spirituel (et les privilèges qui vont avec) des mains d'une partie de leurs compatriotes avec laquelle ils ont des divergences confessionnelles quelquefois dérisoires. En Tunisie, en Libye, en Syrie, et depuis peu en Irak, l'instabilité politique et la vulnérabilité sécuritaire favorisent la prolifération de groupes politisés et militarisés prêts à tout pour s'accaparer le pouvoir et prendre leur revanche (sanguinaire) sur leurs adversaires non moins cruels. En Egypte, le coup de force d'Essissi a momentanément écarté le danger d'une contamination par le virus du Califat, même si des poches de « résistance » intégriste s'activent sporadiquement à l'intérieur du pays ou sur ses frontières. Chez nous, l'été 2014 s'annonce déterminant pour la relève politique : les élections législatives et présidentielle sont en cours de préparation ; les dates de chaque scrutin sont annoncées et ne connaîtront – à défaut de force majeure- aucune modification ; des centaines de milliers de Tunisiens se sont déjà inscrits en vue du vote. Bref, tout semble prêt pour que la période de transition s'achève le plus démocratiquement possible et donc sans bain de sang !
Sans réelle stratégie
Or, le bain de sang a déjà coulé, lentement certes, au goutte à goutte si vous voulez, mais le terrorisme qui agit sous nos cieux est paraît-il bien préparé pour une guerre d'usure contre l'armée, la garde nationale et la police, en rendant coup pour coup à toutes ces forces sécuritaires mobilisées contre les jihadistes embusqués sur les hauteurs frontalières. Seulement, beaucoup de Tunisiens doutent que l'Etat tunisien actuel se soit convenablement préparé à cette guerre d'usure : tout récemment, on nous disait euphoriquement que le Mont Châambi était sécurisé à 90 %, qu'on pouvait bientôt s'y promener comme au zoo du Belvédère. On nous rassurait également sur la forte et efficace coopération tuniso-algérienne en matière de lutte anti-terroriste tout au long de nos frontières communes ; nous avons cru que les alentours des zones où agissaient les terroristes étaient déminées complètement et que nos forces ont retenu les leçons après les tragédies antérieures causées par les explosions de mines antipersonnels ou de bombes artisanales ; on nous dit chaque fois que notre armée et notre Garde nationale sont suffisamment équipées pour se prémunir contre les manœuvres astucieuses des jihadistes. Dernièrement, c'est le Ministre de la Défense qui annonce une opération de ratissage de grande envergure pour assaillir les hauteurs du Kef et de Jendouba à la poursuite des terroristes qui s'y cachent et s'y activent. Entre temps, des soldats et des gardes perdent la vie parfois bêtement, et l'on se contente de les pleurer, de les enterrer et de consoler les leurs. Apparemment et jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas encore de stratégie nationale bien définie pour affronter plus efficacement et sur l'ensemble du territoire le danger terroriste intégriste. Les jihadistes frappent un peu partout et semblent circuler sur les lignes frontalières plus aisément que les automobilistes sur nos autoroutes. Une fois, ils se pavanent à Kasserine, une autre fois, ils attaquent des postes-frontières à Ghardimaou et rentrent sains et saufs à leurs bases ; ils accomplissent aussi allègrement leurs randonnées khroumiriennes, ils plantent en toute sécurité leurs mines sur les sentiers escarpés de Ouargha ; bref, on dirait un métabolisme contre lequel on ne peut rien ; ou alors, il s'agirait d'un faux métabolisme qui bénéficie d'un appui intérieur qui lui donne cette apparence de cellule difficile à repérer voire insaisissable. Pour tout dire, il n'y a pas de fumée sans feu ; le terrorisme en Tunisie est soutenu de l'intérieur comme de l'extérieur et si l'on veut l'enrayer et s'épargner de nouvelles tragédies, il est urgent de « couper » le cordon qui lie ces réseaux entre eux ! Mais là non plus, nous ne croyons pas que l'Etat tunisien se soit bien préparé à une telle tâche délicate certes mais radicale dans la lutte anti-terroriste. Au contraire, il nous semble plus attentiste que réellement actif : c'est comme pour dire « doucement le matin, pas trop vite le soir » ! Pourquoi donc ? Allez savoir !


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