Les bêlements sur les parkings, les rues et à tous les étages des immeubles ... le bal des ovins s'annoncera sous peu qu'on aura terminé avec la rentrée et ses frais. Le Tunisien se mettra encore une fois en frais pour la fête du mouton communément dite L'Aïd El Kébir ou encore la fête du sacrifice. Pour le sacrifice le Tunisien est prêt à sacrifier toute sa bourse quitte à s'endetter. Les faits se renouvellent à chaque année, mais jamais le Tunisien n'a pensé à revoir son comportement d'achat pour boycotter un produit objet de spéculation. Voici la nouvelle : le prix du mouton atteidra les mille dinars, cette année. Cela ne changera pas paraît-il le comportement du consommateur national qui s'adonnera pour bientôt à la frénésie habituelle de la consommation du mouton. Sans même y penser tout le monde suivra le mouvement, quitte à souscrire à des emprunts qui alourdissent la bourse familiale. « Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton. » dira Albert Einstein dans « Comment je vois le monde. » Et le Tunisien comment voit-il le monde avec l'envolée des prix des moutons ? Il voit rouge certes, son pouvoir d'achat étant de jour en jour à la baisse. Il râle, se plaint, pleurniche à longueur de journée et finit par acheter à un prix exorbitant pour être, au final, victime d'un vol manifeste. Sans pour autant penser à boycotter le produit en question. L'on se rappelle qu'au début du mois dernier, l'Union tunisienne des jeunes travailleurs a appelé au boycott des produits de base à prix élevés notamment les fruits. Malheureusement, l'initiative n'a été suivie que timidement par les Tunisiens qui continuent à cautionner le vol manifeste et la spéculation. Cela dit tout appel au boycott du mouton sera manqué surtout que certains Tunisiens croient à tort que le sacrifice est une prescription islamique majeure alors qu'elle ne l'est pas. Le musulman qui n'a pas les moyens de payer un mouton est tout juste appelé à célébrer la fête, à se réjouir entre amis et famille, mais pas forcément à sacrifier une bête. Rappelons dans la foulée, qu'en prévision de l'Aïd, les autorités concernées ont annoncé l'importation de l'Europe d'un lot supplémentaire de moutons à l'effet de réguler le marché comme ce fut le cas l'année dernière. Chose qui a créé un tollé auprès des affairistes qui n'attendent que ce genre d'occasions pour se remplir plein les poches. Le Tunisien malgré les appels des uns et des autres à boycotter le mouton et de célébrer la fête religieuse, finira par payer au plus cher son sacrifice au risque d'ébranler sa bourse familiale pendant des mois. Si jamais cela provoquera des cas d'insomnies, nous savons tous qu'il suffit de compter les moutons pour retrouver le sommeil. Et puis pour rester éveillé « il suffit de soustraire les moutons ». Ah, le mouton quand il devient une source d'inspiration !!