«Nous sommes en train de réussir dans la lutte contre le terrorisme depuis que le Gouvernement a créé la cellule de crise», affirme Néji Jelloul «Les partis vainqueurs des prochaines élections doivent consolider la neutralité des ministères de souveraineté», estime Alaya Allani Il ne se passe pas un jour sans une information sur le terrorisme. Le groupe Katibat Okba Ibnou Nafaâ a déployé, dernièrement durant quelques heures, sur la Toile une vidéo pleine de menaces en forme de mise en garde contre les soldats et les agents de sécurité. Le lendemain une cellule terroriste composée de neuf membres assurant le soutien logistique aux djihadistes embusqués dans les montagnes de Jendouba a été démantelée, a annoncé le ministère de l'Intérieur(MI). Les services de la brigade des recherches et d'investigations du district de la garde nationale de Jendouba, ont réussi à appréhender les membres de cette cellule qui sont au nombre de 11, indique la même source. Des équipements et du matériel utilisés dans la fabrication des bombes ont été également saisis chez les suspects. Les menaces des terroristes sont-elles à prendre au sérieux ? Doit-on les prendre à la légère ? Les terroristes, peuvent-ils faire avorter le processus électoral ? Néji Jelloul, historien spécialiste des mouvements islamistes, estime que le groupe Okba Ibnou Nafaâ, fait une campagne de communication. Il l'explique dans une déclaration au Temps : « depuis 6 mois, il y a un constat sensible de progrès dans la lutte contre le terrorisme. Les terroristes sont également à l'agonie. D'ailleurs, je ne pense pas qu'Ansar Chariaâ et Daech soient ensemble. Daech est un phénomène local lié à un fait local se rapportant à la situation en Syrie et en Irak. Nous sommes en train de réussir dans la lutte contre le terrorisme depuis que le Gouvernement a créé la cellule de crise. Le phénomène terroriste va durer durant des années. Toutefois, il n'a plus la même ampleur qu'avant lorsqu'il allait diviser le pays. Les renseignements, en termes de collecte d'informations fonctionnent. Nous ne sommes plus au stade de l'amateurisme. Je ne pense pas que les élections sont menacées par le terrorisme. Elles peuvent être menacées par la mauvaise qualité et la médiocrité de la classe politique ». Néji Jelloul n'est pas le seul à penser que les terroristes n'ont plus les moyens de menacer les élections. Aleya Allani, spécialiste des mouvements islamistes, partage ce point de vue. Il précise dans une déclaration au Temps que la vidéo du groupe Okba Ibnou Nafaâ, vise trois objectifs. Le premier est la diffusion du sentiment de peur et de terreur dans l'opinion publique. C'est une stratégie connue chez les courants terroristes. Le second objectif est d'intimider et d'apeurer les militaires et les agents de sécurité. Le troisième est la déstabilisation du processus électoral. Par ailleurs, Aleya Allani, pense que « le message caché par la vidéo est que ce groupe veut montrer que le courant jihadiste en Tunisie est capable, à l'instar de Daech, de frapper la stabilité du pays. En approfondissant l'analyse du contenu de la vidéo, on aperçoit la faiblesse des courants jihadistes. Ils doutent de la réussite de leur plan préparé depuis longtemps visant à porter un coup aux élections en Tunisie. De coutume les terroristes frappent d'abord et parlent après et non l'inverse. « Doit-on dormir sur ses lauriers ? Pour notre expert, il ne faut pas sous-estimer les menaces, même si le climat électoral n'en sera pas affecté. Il en trouve plusieurs raisons. Il les détaille ainsi : « Les prédispositions sécuritaires et militaires se sont beaucoup améliorées, sous le Gouvernement actuel. L'efficacité est devenue évidente puisque plusieurs opérations terroristes ont été déjouées. Les rrestations dans les rangs des terroristes, devenues presque quotidiennes, confortent cette efficacité. L'infrastructure jihadiste a été démantelée à 70%. Par ailleurs, la communauté internationale, n'a jamais été autant unie dans la lutte contre Daech, Al-Qaïda et leurs alliés. Des projets sont en cours pour classer Ansar Chariaâ de la Tunisie et de la Libye, comme un mouvement terroriste international. C'est la raison pour laquelle le groupe Okba Ibnou Nafaâ se considère prochainement concerné par la guerre internationale contre le terrorisme. N'oublions pas que le ministre français des Affaires étrangères avait proposé au Conseil de sécurité, le classement d'Ansar Chariaâ de Libye, comme courant terroriste. Les Etas-Unis, avaient déjà classé Ansar Chariaâ de Tunisie, comme organisation terroriste depuis septembre 2013. Une bonne partie du terrorisme présent en Tunisie est le résultat de la coordination entre Ansar Chariaâ de Tunisie et Ansar Chariaâ de Libye ». Concernant les prochaines élections, notre spécialiste est certain qu'elles se dérouleront dans les délais et conseille les Tunisiens d'y participer en masse. Une grande participation aux élections enverra un message double. Un aux terroristes, en montrant que les Tunisiens toutes tendances confondues, sont d'accord pour combattre toute forme de terrorisme. Ils voteront pour celui qui garantira la sécurité de la Tunisie. Le second message sera dirigé aux investisseurs étrangers pour qu'ils tirent les conclusions de l'unanimité des Tunisiens dans la lutte contre le terrorisme. Aleya Allani, souhaite que les partis vainqueurs des prochaines élections consolident l'indépendance et la neutralité des ministères de souveraineté, quelle que soit leurs couleurs. Il s'agit des ministères de la Justice, l'Intérieur, les Affaires étrangères, la Défense et des Affaires religieuses. Il insiste sur l'inclusion du département des Affaires religieuses, parce que la réussite de l'institution sécuritaire, militaire, juridique et religieuse lors des cinq prochaines années permettra de fonder l'Etat de la citoyenneté, du droit et des institutions.