Jamais, la compétition du championnat national n'est tombée si bas, et ce, à tous les niveaux. D'ailleurs, c'est un championnat moribond, point de vue technique et qualité du jeu, à telle enseigne que les rencontres même dites à grand enjeu, n'intéressent plus les amoureux de la balle ronde. Il suffit de voir les gradins occupés beaucoup plus par des gamins, pour se bagarrer que par des adultes qui avaient l'habitude de sacrifier les dimanches après-midi, pour assister aux matches. Ceci est dû, à notre avis, à un environnement stérile où la formation des jeunes talents, dans les clubs laisse à désirer. Le recours aux joueurs étrangers ne fait qu'enfoncer le clou, car, les joueurs recrutés ne répondent point au profil requis. Normalement, un joueur étranger doit être supérieur à l'autochtone, autrement, il ne pourrait servir à rien, sauf à faire de l'obstruction aux jeunes locaux et à bénéficier de l'argent (en devises). Concernant les joueurs étrangers évoluant en Tunisie, et à part le Ghanéen de l'Espérance, Afful, aucun joueur n'est titulaire à part entière dans la sélection de son pays, pis encore, la majorité écrasante d'entre eux n'a jamais arboré le maillot national, de son pays. Le cas échéant, nous sommes en train de creuser, inconsciemment la tombe de notre football qui agonise depuis déjà belle lurette. La responsabilité revient, d'abord, à cette décision « politique » d'instaurer très prématurément, le professionnalisme, en Tunisie. Une décision considérée à juste titre, comme un des fossoyeurs de notre sport-roi. Car, elle n'était nullement réfléchie, mais seulement, à faire plaisir, à des personnes influentes qui faisaient le beau et le mauvais temps, du sport tunisien en général et de notre football, en particulier. A ce propos, cette décision prise à la hâte, n'a été basée sur aucune étude rationnelle pour répondre aux exigences du professionnalisme, le vrai !! Les bâtisseurs du professionnalisme en Tunisie, doivent avoir, aujourd'hui, quelque chose sur la conscience. Car, ils ont rendu des services à des personnes sans servir loyalement et honnêtement les intérêts et les perspectives de notre football. Des pays beaucoup plus riches que la Tunisie, hésitent encore aujourd'hui à emprunter cette voie. Car, entre les textes à rédiger et la réalité de la vie quotidienne, la différence est bien énorme. Le professionnalisme exige, a priori, une indépendance, voire une autonomie financière totale des clubs, pour gérer leur quotidien, tout en ayant leurs propres terrains et leurs propres infrastructures. Tout club doit avoir un conseil d'administration, en s'appuyant sur ses propres ressources de financement. Comment peut-on parler du professionnalisme, en Tunisie, alors que tous les clubs sans exception, bénéficient des subventions accordées annuellement par la Tutelle. C'est un non sens ! C'est de l'hypocrisie pure et simple. Il ne faut pas omettre de signaler, en revanche, qu'il s'agit là, de l'argent public. Et puis, c'est l'argent du fisc, retenu du salaire du simple citoyen qui va garnir les comptes des joueurs royalement payés (on parle des salaires à coup des dizaines de millions !!!). Non, c'est injuste. Cette situation ne doit pas éternellement durer. Car, cet argent, justement, doit servir à colmater d'autres brèches dans des secteurs névralgiques de l'économie, plutôt que de le dilapider, à droite et à gauche, sans résultat perceptible, au final, se trouvant dans l'incapacité de résister à ce courant, plusieurs clubs qui étaient le vivier du football national et de véritables écoles de formation de jeunes, ont, malheureusement, disparu. Quant à la formation ou les centres de formations dans les grands clubs (sic), c'est la chasse gardée, d'une couche sociale aisée. Le talent, on s'en fout, pourvu que les parents payent ou occupent un poste bien rémunéré. Cette vérité n'échappe plus à personne, mais nous n'avons pas peur de la dénoncer vertement et de partager l'amertume et la frustration des jeunes écartés par ces responsables censés veiller à ces centres, car ils sont pauvres et desservis par leur statut social. C'est de la ségrégation dans sa plus ignoble image. On inculque aux jeunes, et depuis leurs très bas âge, la différence de classes d'une communauté vivant dans une même société et soumise aux mêmes lois !! En vérité, il s'agit d'un dossier aux multiples volets qui exige un temps énorme pour qu'il soit minutieusement et consciemment étudié, et non pas en quelques lignes. Revenons à la compétition, pour signaler qu'elle a été disputée, cette saison, beaucoup plus à travers les journaux et les émissions TV, que sur les terrains. Le véritable match, c'est dans les émissions TV, avec des déclarations et contre déclarations, allant jusqu'à la diffamation, des disputes, des insultes ici et là, où le respect, l'éthique, le fair-play et l'esprit sportif sont carrément vidés de leur sens et de leur signification. Autrefois, les présidents des clubs imposaient le respect, parce qu'ils savaient, de part leur comportement, leur conduite et leur discipline, comment se faire respecter. Or, du moment, qu'aujourd'hui, présidents, dirigeants, arbitres, joueurs, public, sont tous emportés par cette débandade ravageuse, on ne doit plus s'étonner, désormais, de plus rien ! Les vrais responsables imbibés de valeurs ont préféré s'éclipser depuis un bon moment. Ils l'ont fait par sagesse. Ils ont raison !!