Le démarrage du projet intitulé: « L'écotourisme : outil de gestion des ressources naturelles et du développement communautaire aux Iles Kerkennah. », a, tout récemment, constitué pour l'Association Jeunes Sciences Kerkennah (AJSK) une opportunité propice à la présentation de son initiative mais surtout à la fédération des volontés en vue de mieux sceller l'engagement des différentes parties concernées par le développement durable de l'archipel dans la dynamique participative de mise en place d'activités touristiques vertueuses, productrices de ressources d'appoint, jalouses de la préservation de l'authenticité de l'héritage culturel et respectueuses du patrimoine naturel. Placé sous le slogan stimulateur, « Tnagem » qui signifie « Tu peux », le projet se veut une « contribution à l'introduction de la culture du tourisme écologique aux Iles Kerkennah, à travers une approche participative de la gestion de la pêche artisanale et la valorisation des produits du terroir », soulignent Sami Karâa et Zied Ezzeddine, respectivement secrétaire général de l'AJSK et membre de l'association, responsable du projet. Le projet en question présente deux composantes essentielles. Il se présente comme un moyen de développement économique tout en se voulant un outil de gestion saine et efficiente des ressources naturelles de l'archipel. En effet, l'écotourisme étant une alternative fiable et viable au tourisme balnéaire, il est en mesure de s'offrir comme source de revenus inépuisable, sans être considérable, qui peut assurer des recettes complémentaires aux insulaires. Son mérite majeur est de favoriser cet appoint de revenus non seulement sans préjudice pour le patrimoine culturel et naturel mais surtout en contribuant à sa sauvegarde, voire même à sa valorisation. Comme l'ont souligné les différents intervenants lors de la journée initiée par l'AJSK, Il y a là matière à faire valoir les arguments de revitalisation des pratiques traditionnelles de pêche de nature à favoriser la conserver la biodiversité marine, ainsi que le plaidoyer pour la valorisation des pêcheries traditionnelles et du patrimoine immatériel à l'exemple de la gastronomie locale, ainsi que la mise en valeur du savoir-faire ancestral que ce soit dans le domaine de la pêche ou dans des activités connexes. Autant de potentialités auxquelles s'ajoutent les exquis produits du terroir, des sites naturels pittoresques, un climat doux, un calme apaisant et une hospitalité innée. Conscients de la disproportion entre les moyens dont leur association dispose et l'ampleur de la tâche à entreprendre, les jeunes de l'AJSK, font preuve de lucidité, se gardant d'avoir des prétentions démesurées et irréalisables. Ils ont défini un plan d'action dont la faisabilité est plus ou moins à leur portée: une bonne part de leurs efforts portera sur la sensibilisation et la conscientisation, à travers des publications de différentes natures, le reste sera consacré à deux actions concrètes : l'aménagement d'une maison d'hôte et d'un circuit touristique, en plus de la formation d'éco-guides et de la labellisation des produits issus des pêcheries. Cependant, il serait injuste de ne pas rendre grâce à deux acteurs principaux voire même à deux piliers de l'économie et de la vie sociale à Kerkennah, à savoir, la femme et les marins-pêcheurs, deux intervenants dont dépendra en grande partie la réussite de ce projet éco-touristique. A ce propos, la participation remarquée de femmes aux travaux de la journée organisée par l'Association Jeunes Sciences à Kerkennah, est à la fois un signe de maturité intellectuelle, d'engagement dans le processus de développement durable escompté et d'affirmation du rôle de la femme en tant qu'élément entreprenant et réactif vis-à-vis de tout ce qui a trait au devenir de l'archipel. A noter la participation fort appréciée du commissaire régional au tourisme, Taoufik Gaied qui constitue un gage sérieux de soutien du ministère de tutelle audit projet. Non moins remarquables ont été les interventions des auteurs de communications de qualité, à savoir, Kaouthar Tliche Aloui, directrice générale de l'Agence de Protection et d'Aménagement du Territoire, Morsi Féki, président de l'AJSK, le professeur Mohamed Nejmeddine Bradaï, directeur du laboratoire de biodiversité et ressources aquatiques à l'Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, Naoufel Hadded, directeur de l'Agence de vulgarisation et de formation agricole, la professeure Soraya Hosni anthropologue, chercheuse et co-fondatrice du Centre de la Créativité et de l'Innovation, et enfin le représentant de la direction générale de l'environnement et de la qualité de la vie.