Et Dieu créa la Femme, Bourguiba et Tahar Haddad l'ont libéré et «Hraïer Tounès», les plus grands remparts contre l'obscurantisme ont encore une fois sauvé la Tunisie en pesant de tout leur poids aux dernières élections de 2014, après avoir campé des nuits entières au Bardo pour défendre notre véritable identité tunisienne millénaire ! Sans elles, Nida Tounès aurait eu le même sort que d'autres partis démocratiques comme Ettakatol ou le CPR, mais fortement pénalisés pour avoir laissé faire à sa guise Ennahdha du temps de la Troïka, au risque de dénaturer le modèle sociétal et identitaire tunisien. Evidemment, cette masse électorale féminine et féministe, capable de renvoyer pas mal d'acteurs politiques aux vestiaires à leurs premières activités civiles, ne peut pas être ignorée par les rivalités partisanes qui aspirent au commandement politique. Alors, du coup, on s'arrache sa sympathie en multipliant les précautions de sauvegarde des « acquis de la modernisation », y compris du côté de l'Islam politique tout en voile noir tressé sur les têtes de nos nombreuses citoyennes. Par conséquent, opportunité ou opportunisme, lisez le comme vous voulez, M. Mohsen Marzouk et une partie de son état-major des « 32 », est allé courtiser la fédération des femmes nidaïstes à Hammamet, pour soutenir sa « rébellion » contre l'Establishment du parti soutenu discrètement et en apparence par les pouvoirs publics au sommet. Cette fois, M. Marzouk n'y est pas allé par le bout de la cuillère , et a dénoncé une stratégie de récupération de Nida Tounès, éventuellement par Ennahdha qui aurait infiltré par « ses chevaux de Troie » à l'intérieur de la citadelle « bourguibienne » de Béji Caïed Essebsi, et ce, pour reprendre le pouvoir... tout le pouvoir aux prochaines élections comme au bon vieux temps de la Troïka ! Donc, le débat interne au sein du Nida a franchi une nouvelle étape en passant de la rivalité personnelle entre MM. Marzouk et Caïed Essebsi Junior, à l'affrontement de deux « projets », l'un coopératif et allié d'Ennahdha, mais dans quelle proportion et qui mène réellement la danse et qui la subit, et l'autre, attaché aux fondamentaux du Nida et la combinaison du courant libéral destourien avec la social-démocratie de la gauche syndicale et nationaliste, héritée du grand leader Farhat Hached, fondateur de l'UGTT. Pour la vérité, disons que cette approche est celle de M.Mohsen Marzouk et certains de ses « lieutenants » radicaux à la limite, en la personne de M. Lazhar Akremi et M. Mondher Belhaj. Mais, pour le moment, nous n'avons pas encore entendu la réplique de l'autre bord qui se réclame aussi des mêmes « valeurs » tout en semblant plus ouvert à une alliance stratégique avec Ennahdha dans le cadre d'un consensus permanent « libéral » dans un avenir proche. Mais, comme la politique est déterminée par le rapport des forces, essentiellement des deux « lectures » du Nida qui vont naturellement vers la scission, nous pouvons déjà avancer qu'Ennahdha est en bonne voie de prendre le leadership du pays, parce que tout simplement, le « garde-fou » et le contrepoids, qu'était le Nida aura perdu sa crédibilité et ses « griffes » d'ici là ! Certes, il reste une autre voie, mais qu'il faut prendre avec beaucoup de prudence et même de scepticisme, celle de l'évolution possible d'Ennahdha, qui pioche en ce moment du côté de la CDU allemande de Mme Angela Merkel, pour rassurer la société tunisienne et l'Occident sur une séparation toute aussi possible du « religieux » et du « civil » au sein de la central islamiste. Un « Workshop » a été organisé dernièrement par Ennahdha en collaboration avec la Fondation allemande Hanns Seidel, pour pénétrer les « voies du seigneur » et voir comment le CDU (Parti démocrate chrétien) a fait pour devenir le premier parti d'Allemagne. Là, évidemment, les conclusions ne sont pas multiples et pour y arriver, Ennahdha doit tout simplement opter pour la « laïcité musulmane » équivalente à la « laïcité chrétienne » de la CDU allemande et des partis de la Démocratie « chrétienne » en Europe. Pour ces partis, tout passe par une condition sine-qua-non, celle de la séparation de la Religion et de la politique. Or, Ennahdha tient mordicus à protéger ses acquis politiques grâce à l'espace religieux, c'est son capital et sa « marbouhia » comme dans la finance islamique ! Le jour où Ennahdha et ses leaders cheikh Rached Ghannouchi, Bhiri, Laârayedh, Jebali, Mourou, Dilou, Zitoune et compagnie, condamneront d'eux-mêmes, et sans pression de nulle part de « Hraïer Tounès » et des partis civils et démocratiques, comme El Massar ou même Nida Tounès, les imams extrémistes politisés jusqu'à l'os comme M. Ridha Jaouadi, Béchir Belhassen, Khmis El Majeri etc...etc, le jour où Ennahdha demandera au ministre des Affaires religieuses, M.Othman Battikh, le limogeage de ces imams, et la fermeture des mosquées « hors la loi », qui embrigadent nos jeunes par le lavage systématique des cerveaux et les préparent à la dérive terroriste conséquence directe de la prédication religieuse extrémiste, le jour, enfin, où Ennahdha demandera d'elle-même, la fermeture des écoles dites « coraniques » qui volent leur enfance à nos mômes fragilisés. Ce jour-là nous pourrons dire qu'Ennahdha est en bonne voie vers le modèle « CDU » allemand ! Mais, ce que je lis dans la presse, y compris les déclarations du cheikh libéral et réformateur, Rached Ghannouchi, n'ont rien à voir avec cette démarche, bien au contraire ! Une campagne vigoureuse est engagée par Ennahdha pour limoger (ce sera la deuxième) le ministre honnête et très bon musulman, l'ancien mufti de la République et remarquable cheikh Othman Battikh ! Le pauvre, on ne lui pardonnera jamais d'avoir assimilé le « jihad ennikah » à la prostitution déguisée ! Le mot de la fin... rien n'est clair en ce moment à part « la manœuvre », celle de ceux et celles qui veulent récupérer le pouvoir au détriment des intérêts majeurs de la Nation et de la Tunisie ! Allah yahmi Tounès.... Min ouledha (Dieu protège la Tunisie... de ses enfants) ! K.G