Le complexe sportif du Bardo est un espace très mal exploité. Le club phare de la ville, le Stade Tunisien n'y joue pas ses matchs officiels. Pourquoi ? Ensuite dans cet espace, et particulièrement, les superficies conséquentes et hors d'usage intéressent des opérateurs privés, et pourraient être source de créations d'emplois divers, d'autres types d'activités et d'animation... Mais depuis trente ans il n'y a eu aucune volonté pour faire vivre sérieusement cette enceinte... La ville du Bardo et les pouvoirs publics doivent se poser la question de savoir si elles veulent garder le contrôle de cette arène sportive et cela va leur coûter très cher sur le plan des finances, ou tenter l'expérience de confier sa gestion au club qui l'exploite. Un peu partout dans le monde il ressort que les stades gérés par les clubs qui en profitent ont une meilleure situation financière que ceux gérés par le secteur public... Cette solution est à recommander puisqu'elle semble favoriser la rentabilisation des stades. Les stadistes toutes classes confondues propagent ces derniers jours haut et fort que personne ne veut du bien à leur club. Selon bon nombre de ses proches abordés, aucune bonne volonté ne veut aider le Stade Tunisien à poursuivre sa mission, à s'occuper convenablement des jeunes de la localité du Bardo et de toutes les cités avoisinantes qui lui font ceinture. Tous les gouvernants et les décideurs, toujours selon eux, ferment les yeux, voire font la sourde oreille à leur appel unanime, celui d'ouvrir le complexe sportif du Bardo aux compétitions officielles. Lorsqu'on voit que dans toutes les autres villes les autorités régionales ou locales, les élus... les sensibilités toutes confondues s'impliquent pour aider leurs clubs phares à jouer dans leurs arènes sportives, et quand on voit la solitude du Stade Tunisien, effectivement, on peut finir par croire qu'il est le dernier de leurs soucis et qu'il y en a même qui lui veulent la dérive. Pourquoi le Stade Tunisien ne joue pas encore dans son complexe sportif pourtant inauguré en fin de saison dernière par un match officiel? Le Stade Tunisien a non seulement continué de servir la jeunesse depuis l'indépendance, mais chose que beaucoup de politicards et ordonnateurs de cette ère ignorent, ce prestigieux club a beaucoup donné au football national. Pourtant il n'a récolté que l'indifférence en contre partie. N'est-il pas encore le seul club de l'élite sans terrain fixe ? A-t-on peur qu'il retrouve son hégémonie des dix premières années de l'indépendance ? Il n'a jamais été aussi fort que lorsqu'il évoluait chez lui dans son ancien stade là où a été érigé aujourd'hui un mastodonte en béton très mal conçu et combiné qu'on baptise Bardo centre. N'y-a-il pas peint ses plus beaux tableaux sportifs ? C'est l'histoire qui le dit en tous les cas. Aujourd'hui hélas, l'équipe de football du Stade Tunisien n'est que le reflet des misères d'une localité abandonnée à elle-même, livrée à son sort... Allez voir l'état des routes, l'occupation illicite des trottoirs, les constructions anarchiques, les chaînes de montagnes d'ordures ménagères... C'est désespérant ! L'agglomération, désertée par les investisseurs, se meurt et ses habitants pleins d'amertume ne vivent que grâce à la nostalgie du passé. Ce fut un temps où on disait fièrement loger au Bardo bel air, fief du club des beys, club qui a sauvé bien des jeunes, club qui a évité à bien d'entre eux les psychotropes, club qui en a soustrait beaucoup des extrémismes et des violences... En deux mots : le Stade Tunisien a perdu toute son envergure depuis qu'il ne joue lus chez lui. Pourquoi l'en priver ? Pourquoi priver la localité du Bardo et ses habitants d'éventuelles joies sportives ? Bref, aujourd'hui le Stade Tunisien est cornaqué par un homme qui est prêt à tout pour redorer l'image de son club, celui de sa cité, Ghazi Ben Tounès. Ce qu'il a fait en ce mercato de réparation est unique. Jamais on n'a dépensé autant que lui. Avez-vous jamais vu un ancien président, à l'exception de Mohamed Déouiche, puiser de sa poche et claquer une fortune gagnée honnêtement à la sueur de son front? Ben Tounès veut bien s'installer en Tunisie pour investir dans son pays, estimant qu'il a toutes les capacités pour lui rendre service. En prenant en mains le Stade Tunisien, un club à la traîne depuis des lustres, ce n'est seulement pas parce qu'il l'aime, mais surtout, principalement, pour aussi concourir à dompter un tant soit peu cette crise de chômage qui asphyxie les jeunes victimes d'un manque flagrant d'encadrement et d'intégration, victimes d'une insuffisance manifeste de repères identitaires, de valeurs sociales communautaires, culturelles, sportives et humaines . Dans ses valises, il a plein de projets pour d'abord rendre son Stade Tunisien totalement indépendant et ne plus attendre que tombent du ciel de petits morceaux de poulets rôtis dans sa bouche. Il veut en faire un club qui ne compte que sur lui-même, une véritable entreprise, en exploitant bien des espaces hors d'usage au complexe sportif. Malheureusement la politique générale est engagée dans d'autres domaines laissant ces nouvelles générations à la merci de l'inconnu. Il a tapé sur bien des portes exposant ses projets mais jusqu'à présent aucun signe fort n'est venu en ‘feed-back'. Les autorités locales, très actives dans d'autres villes, ne bougent pas le pouce pour le soutenir. Renversant. Aucune bonne volonté ne veut aider le Stade Tunisien à trouver une solution à ce complexe sportif une bonne fois pour toutes. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que toutes ces promesses de ministres, de gouverneurs et autres hauts cadres sont restées lettres mortes et finissent toujours par rejoindre le cimetière des demandes non suivies d'effets ? Lorsqu'on voit que dans toutes les villes du pays, tout le monde s'implique pour assister le sport dans leur ville respective, on constate avec beaucoup d'indignation que le Bardo n'intéresse personne. Pourquoi cette ville n'a pas encore son stade comme toutes ses semblables ? Les Stadistes crient à l'injustice et le font savoir via quelques manifestations pacifiques et via le net. Ils reprochent aux autorités beaucoup d'attentisme et affichent sans feinte tout leur soutien aux démarches du président de leur club. Triste présent pour un club qui était un fleuron de notre football. Aujourd'hui, si on ne résout pas cette question relative au complexe sportif il ne sortira jamais de cette déliquescence où il s'englue. Il faut, pour tous les clubs de notre cher pays, que le soleil luise kif-kif sur tout le monde, et cela le simple citoyen ne le voit pas, car la gouvernance (archaïque) régissant les arènes sportives vit encore dans la préhistoire. Elle ne veut pas admettre qu'aujourd'hui il y a de nouvelles réalités économiques, sportives, sociales, humaines, que le président du club du Bardo GBT détaille là où il passe. Ce dernier parle un autre langage, soit dont on a peur, soit encore qu'on ne comprend pas. Le complexe sportif doit être ouvert dans les plus brefs délais pour les matchs officiels stadistes. Et pourquoi ne pas trouver une issue juridique pour lui confier toute sa gestion aux fins que le Stade Tunisien devienne un club autonome, autosuffisant. Priver d'éventuels investisseurs de mettre la main à la pâte en matière d'économie, n'est-il pas contraire aux recommandations de l'Etat ? Pourquoi rogner les ailes des jeunes en quête d'emploi ? Au Bardo, tout laisse présumer que le salut du Stade Tunisien est à la merci de l'installation et l'intronisation d'une nouvelle culture de pilotage du champ sportif lequel répond aux nouvelles réalités sportives, économiques, sociales, une nouvelle culture qui place le football dans un palier plus haut sportivement il est entendu, et enchanteur, financièrement parlant, au point de se transformer en un authentique levier économique se portant garant sportif et social contre le chômage, la délinquance, et tous les extrémismes. Les habitants du Bardo rêvent de ce complexe sportif multifonctionnel convergeant compétitions officielles, plaisirs, shopping, et culture (festival d'été).