« The Heritage Foundation » vient de publier le classement 2016 de 178 économies de par le monde selon leur degré de liberté économique. Sans surprise aucune, la Tunisie s'accoutume de perdre de la place et se classe cette année au 114 ème rang mondial juste avant Kenya et après la Hondouras et 11ème régional. L'économie tunisienne se voit logée dans le clan des pays ayant une économie quasiment fermée selon le rapport. Des améliorations ont été toutefois observées notamment en matière de liberté commerciale, de liberté monétaire et de maîtrise des dépenses budgétaires. Beaucoup de travail reste à entreprendre en matière de l'édification de l'Etat de droit et des institutions, de liberté financière, de liberté d'investissement et s'agissant surtout de venir à bout de la corruption. « Malgré les tensions politiques et sociales élevées et l'instabilité sécuritaire, l'économie tunisienne a préservé la stabilité macroéconomique. Diverses mesures de réforme, y compris la réduction des subventions, la réforme du secteur public, et l'amélioration de l'efficacité réglementaire, ont été entreprises, mais le suivi a été inégal. Le Parlement a approuvé la recapitalisation des trois plus grandes banques appartenant à l'Etat dans une première étape vers la réforme tant attendue du secteur bancaire», souligne le rapport qui met en évidence la fragilité de l'économie nationale, la rigidité du marché de l'emploi et le manque de transparence du cadre réglementaire. « La Tunisie poursuit sa difficile transition vers une démocratie stable et l'établissement de la primauté du droit. Un cadre juridique solide et des pratiques systématiques pour lutter contre la corruption ont encore à prendre forme. Les droits de propriété ne sont pas protégés efficacement », ajoute le même rapport. Au niveau des échanges commerciaux, Heritage Foundation met l'accent sur les obstacles rencontrés dans certaines importations agricoles et le niveau très élevés des taxes douanières appliquées en Tunisie, soit une moyenne de 13.9%. « Les entreprises publiques faussent l'économie. Les investissements étrangers dans certains secteurs sont soumis à un contrôle du gouvernement. La faiblesse du secteur financier est due à sa fragmentation et sa domination par l'Etat. L'accès au crédit reste limité et les marchés financiers sont sous-développés. Le gouvernement envisage de vendre ses participations minoritaires dans huit banques », conclut la même source. Ainsi Heritage Foundation ou encore le laboratoire d'idées et lobby américain basé à Washington incite le gouvernement tunisien à se désengager totalement de toutes les activités économiques, question d'être « libre » ou encore classée sous libertée conditionnelle.