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Il était une fois... les « Destouriens » !
Publié dans Le Temps le 02 - 03 - 2016

Les universitaires disposent d'une thérapie naturelle pour dépasser leur « difficulté d'être » comme le disait Michel Foucault, se remettre en question et avancer dans leurs recherches, il s'agit de « l'année sabbatique », celle qui permet à un universitaire de ne pas dispenser de cours pendant une année afin de soutenir une thèse ou publier un ouvrage, etc... Les politiques devraient en user à leur tour, pour s'arrêter de discourir, à flots, et faire le bilan de leur véritable apport au pays et à la Nation, au lieu de continuer tête baissée à naviguer dans « l'infaillible » dérisoire et illusoire !
A tout seigneur tout honneur commençons par les « Destouriens » qui héritent de la résistance de plusieurs générations de patriotes sincères contre le colonialisme, puis de l'apport du « Bourguibisme » à créer un Etat national moderne capable de relever, les défis et quels défis à une époque où tout était à faire et où la scolarisation n'atteignait pas les 20% des familles tunisiennes et où la femme n'avait pour vocation que de faire des enfants et obéir aux volontés de son mari et de son environnement.
Aujourd'hui, nous écoutons des appels à « unir » les « destouriens » par ceux-là même qui ont mis en pièce le « Néo-Destour » du temps de Ben Ali, pour occulter toute l'œuvre de Bourguiba, ses pairs et les élites destouriennes courageuses qui ont bâti cet Etat pierre par pierre, mètre carré, par mètre carré et qui ont été mis au bord de la route par cette nouvelle machine, recyclée du « RCD », sculptée sur mesure pour aboutir à quoi... à la déconfiture morale de l'Etat et la colère populaire du 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011.
Il y a 82 ans, à l'aube du 2 Mars 1934, les Bourguiba, Dr. Materi, Bahri Guiga , Tahar Sfar, Slimane Ben Slimane et leurs camarades militants avaient-ils en tête de prendre le pouvoir et en avoir l'usufruit... ! Leur seule et grande ambition était de libérer le pays, éduquer le peuple et faire en sorte que la Tunisie soit leader dans le monde arabe et musulman en termes de rationalisme et du savoir-faire.
Les « destouriens » d'aujourd'hui, n'ont pas encore, pour la plupart, compris que seul un retour aux sources du 2 Mars 1934 et aux valeurs du « Bourguibisme » ascendant et aspirant au commandement politique est capable de les remettre en scelle.
Un « destourien » n'a pas et n'a jamais eu pour vocation d'être un « sous-système » de l'Islam politique ou d'un quelconque autre mouvement idéologique, ni de se positionner comme « petit satellite » gravitant autour d'un projet de société plus proche de l'Orient rétrograde et médiéval, que du monde qui compte et qui vit au rythme de la terre !
Si les « Destouriens » d'aujourd'hui, veulent réellement refaire surface, ils n'ont qu'à commencer par se libérer de la peur et de la culpabilité qui leur ont été imposées par des forces politiques rivales et revanchardes qui avaient et ont encore pour objectif d'envoyer aux oubliettes toute l'œuvre grandiose des aînés qui ont fait la Tunisie moderne. Les destouriens peuvent s'adosser aujourd'hui, au socle impérissable d'une culture de progrès et de libération de l'homme, mais aussi d'une culture pratique de la politique et du pouvoir qui est basée essentiellement sur la « raison » constructive et non la « passion » destructrice et hallucinée, pour émerger à nouveau comme force avant-gardiste et non de dépendance.
Ceci nous amène aux autres mouvements politiques qui ont été catapultées aux sommets du pouvoir et de l'Etat après un acharnement systématique sur « l'Etat-destourien », « l'ancien régime », la « dégénérescence de Bourguiba », et ses conséquences sur l'avènement du 7 novembre 1987. Sont-ils prêts aujourd'hui à aller en année « sabbatique » pour se regarder dans un miroir et voir ce qu'ils ont fait réellement de ce pays !
La démocratie politique dont on parle n'a jamais été la synthèse de ces mouvements messianiques qui ont des bases idéologiques et organisationnelles plus proche de l'absolutisme que de la liberté. Elle est plutôt une synthèse de l'arrivée à maturation d'un processus culturel et social qui n'admet plus l'appropriation de l'Etat, ni de l'économie nationale, par la classe politique au pouvoir. La Démocratie en Tunisie est finalement l'aboutissement de tout ce qui a été investi par l'Etat national moderne dan l'éducation, la culture et le savoir-faire technique et technologique des Tunisiennes et des Tunisiens sur plus d'un demi-siècle. Revenons aux documentaires filmés sur la Révolution du « jasmin » et essayons d'y trouver traces de mobilisation identitaire ou religieuse, de drapeaux noirs ou de main de Rabaâ la « sœur » musulmane... il n'y en a pas !
Alors, peut-on être en droit de demander un bilan honnête et réel des cinq dernières années de gouvernance « révolutionnaire » et de ce qu'elles ont fait de la Tunisie et de son économie !
Jamais, même aux premières années de l'indépendance, la Tunisie n'a été aussi mal fagotée, délabrée et presque sans âme... ni ambition... pourquoi ! parce que la culture développée par nos fameux nouveaux « révolutionnaires » intronisés après janvier 2011, a été une culture des conflits, de la mise en accusation systématique de tout et de rien, et de la culpabilisation à outrance du peuple et de ses élites dirigeantes. Tout est passé par là ! De la police, aux juges, aux hommes d'affaires, aux fonctionnaires, tous les aspects de la vie sociale, économique et politique, par extension, sont passés par cette volonté pernicieuse de démolir l'Etat national moderne, et le moral de la Nation.
Les uns pour le remplacer par un « Etat islamique » déguisé et maquillé aux goût de la démocratie libérale, les autres pour le renvoyer au années 50-60 et à l'Etat « providentialiste », où les citoyens n'ont que des « droits » mais pas de « devoirs » ! Résultat... un désastre économique.
Aujourd'hui même nos islamistes, qui ont le mérite de se remettre en question et de reconnaître leurs erreurs des cinq dernières années, ne reviennent jamais sur les conséquences de leur mobilisation pour une culture « salafiste frères musulmans » depuis la fin des années 70.
D'où cet acharnement à préserver le « Daâwique » (ou le prédicationnel) au sein de la société civile. Donc, toujours cette culture du « secret » qui pousse à l'islamisation politique de la société à travers ces grosses machines de lavage des cerveaux que sont devenues les associations, les écoles « coraniques » et même les jardins d'enfants, tous et tenez vous bien couverts, autorisés et bénis par la Constitution et les défenseurs naïfs, et hors du coup des droits de l'Homme. La séparation du « daâwique » et du « politique » n'est, en fait, qu'une grosse fable, par laquelle on veut faire croire aux Tunisiens que l'Islam politique va, désormais, se consacrer à l'Etat, en tant que parti civil, alors que l'encadrement identitaire intégral et religieux se fera dans ce « nouveau-ancien » circuit parallèle de la prédication du secret qui a fabriqué de toutes pièces les salafistes extrémistes.
Comment conclure ce dossier de toutes les ambiguïtés, si ce n'est de revenir encore une fois à M. Samir Dilou, haut dirigeant d'Ennahdha qui, dans un moment de courage et de grande lucidité, a dit, il y a quelque temps déjà : « La Tunisie n'est ni un pays de jihad ni de daâwa ». Oui, cher Si Samir, vous avez raison, la Tunisie est musulmane depuis 14 siècles, heureuse avec son Islam modéré, l'Islam du bonheur et non de la contrainte et du takfir !
Alors, S.V.P, appliquez à la lettre ce que vous dites et non ce que certains de vos collègues ne disent pas !
Au fait, qui a invité les « Wajdi Ghoneïm » et compagnie en Tunisie !
Avons-nous mesuré les dégâts opérés par ces « mécaniques » de la « prédication » lavage de cerveaux venues d'Orient, sur la jeunesse tunisienne et sur ces milliers livrés aux terrorismes, qui ont rejoint les fronts de Syrie, d'Irak et de Libye à Syrte, Derna et Sabrata ! Sommes-nous sûrs que les prédicateurs reconvertis par notre lumineuse constitution, ne créeront pas les salafistes « nouvelles » générations à l'horizon 2025-2030 !
Vous comprenez bien, maintenant, pourquoi je recommande « l'année sabbatique » à nos « leaders » politiques toutes tendances confondues !
Tiens, un grand ami de la Tunisie l'a fait... la gaulliste Alain Juppé. Il revient en grande forme pour reconquérir la France et l'Elysée !
K.G


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