En hommage à Olof Palme, la Galerie Saladin organise du 27 février au 31 mars une exposition réunissant des œuvres des grands maitres des arts plastiques ; des œuvres rares et d'une grande valeur artistique ornent les cimaises de cette prestigieuse galerie. L'initiative revient à un Tunisien résidant en Suède depuis quarante ans, fondateur d'une association portant le nom d'Olof Palme qui vise à asseoir un dialogue et des échanges culturels entre le Nord et le Sud, tout comme le préconisait cet ancien premier ministre de Suède qui défendait les causes humaines justes. Rappelons qu'Olof Palme « est né le 30 janvier 1927 et mort assassiné le 28 février 1986, c'est un homme politique socialiste réformiste suédois qui fut de 1968 à sa mort, dirigeant du Parti social-démocrate suédois des travailleurs et à deux reprises ministre d'Etat. » Les bénéfices provenant de la vente des œuvres exposées seront versés aux jeunes des quartiers défavorisés de Tunis. La galerie Saladin est devenue ainsi un musée d'art où le visiteur découvrira pour la première fois des œuvres d'art authentiques, soit par la signature de leurs propriétaires soit par un gaufrage qui authentifie l'œuvre de manière discrète et infalsifiable.Les artistes présents sont d'une grande pointure et de renommée mondiale, à savoir Pablo Picasso, Salvador Dali, Marc Chagall, Marie Tissot, Horace Vernet, Jean Miro, Paul Klee, Jean Dubuffet, Edvard Munch et Ali Ben Salem. L'exposition englobe plusieurs formes d'expression artistique : la tapisserie, les lithographies, la peinture et la porcelaine. Commençons par l'affiche de l'exposition où l'on peut voir ce portrait d'Olof Palme vêtu d'une Jebba, habit traditionnel tunisien, aux couleurs du drapeau suédois (le bleu et le jaune), souriant et brandissant un rameau d'olivier, symbole de la paix. Cet ouvrage est signé par Jamel Daoub. Voici un tapis turc en soie qui remonte à l'empire ottoman, tissé en fil d'or et dont on dit qu'il a servi à l'un des sultans pour faire sa prière ! Dans cette autre tapisserie murale de Paul Klee, on peut lire toute l'inspiration de l'artiste par la couleur et la lumière lors de son voyage en Tunisie, au début du siècle dernier. On découvre également le porte-folio de 32 lithographies de Guernica, des esquisses qui, une fois rassemblées, représentent cette œuvre grandiose de Picasso, aux dimensions considérables puisqu'elle mesure environ 3,50 m de hauteur et 7,80 m de largeur. On peut aussi contempler un porto-folio du même artiste composé de sept lithographies, numérotées et datées. On peut citer également les autres lithographies qui portent les titres de « Maternité » (1969), « La Colombe de la paix » (1949), « La Femme et l'Enfant » (1969)... Salvador Dali est présent avec son tableau « Don José and Carmen flee » et surtout avec ses huit lithographies, numérotées de 1 jusqu'à 8 et portant le titre de « Les amours de Cassandre », toutes créées en 1968, colorées à la main et sont de même dimension (38cmX28cm). Parmi ces œuvres rares, on peut voir également le portrait de Rembrandt en céramique, dont il n'existe que deux exemplaires dans le monde entier ! « Le Cri » est un autre ouvrage fait par Munch, ce grand peintre norvégien : il s'agit d'une impression sous verre qui rendit son auteur célèbre. Ce « Cri » tragique a été poussé dans la société scandinave, conformiste, puritaine et bourgeoise de la fin du XIXème siècle. Le tableau représente, au premier plan, un être hagard debout sur un pont, qui se serre les tempes à deux mains et crie sous un ciel sanglant (couleur rouge et orange). A sa gauche, un gouffre béant sur le point de l'engloutir. Chauve, le corps chétif et le teint fantomatique, il semble totalement déshumanisé par l'artiste, si bien qu'on pense à l'image d'une âme errante, malheureuse et tourmentée. On voit, au bout de la route, deux silhouettes d'hommes qui semblent complètement indifférents. On retrouve également trois lithographies de Chagall intitulées respectivement « Nuit arabe », « Composition III » et « Femmes et fleurs », dotées chacune d'un timbre à sec, ce qui atteste l'authenticité de l'œuvre. Marie Tissot, la seule peintre française encore vivante, parmi ces sommités de la peinture, est présente avec deux tableaux : « Mougins village » et « Vue sur Mougins », dans lesquels elle peint avec beaucoup de poésie son village natal en mettant en relief la beauté des paysages de cette localité. « La Chasse aux lions » est une toile peinte par Horace Vernet en 1836 et gravée par Jazet : une copie originale et de grande valeur représentant une scène de chasse où l'on voit des hommes munis de leurs armes et menant une bataille féroce contre des lions en vue de les capturer. Là encore, on peut voir un tableau original, datant de 1836, qui peut passer pour la pièce maitresse de cette exposition. Peint également par Vernet et gravé par Bourdet, il s'intitule « La prise de la Smala d'Abdelkader » : une véritable reproduction d'une bataille qui a opposé les colonisateurs français aux résistants algériens. Cette pièce a été offerte en 1855 par le Roi de Suède à un lieutenant en Algérie. Un grand tapis aux franges et dessins magnifiques, suspendu au centre de la galerie, fait partie de cette collection de ces objets rares : c'est l'œuvre de Magritte (3, 25m/ 2, 50m). Quant à la toile d'Ali Ben Salem, un des pionniers de la peinture tunisienne qui s'est éteint en 2001 à Stockholm (Suède), elle est faite en gouache et représente des portraits de belles femmes sensuelles qui paraissent dans un jardin entourées de fleurs et de gazelles blanches, d'où l'on ressent la vision personnelle de l'artiste envers la femme.