Le tsunami du « Panama-Papers » remet à l'ordre du jour « l'évasion fiscale » dans le monde mais au-delà de l'éthique des affaires et de la politique on a tendance à occulter le vrai problème, celui de la fiscalité ascendante par des Etats et des gouvernements budgétivores et peu soucieux de la bonne gouvernance au nom de l'égalité sociale. Rien qu'à voir les budgets de fonctionnement qui se multiplient à longueur d'années, sous la pression du monde social, les grèves et les sit-in de par le monde et la mobilisation acharnée des peuples « travailleurs » à telle enseigne qu'on parle de l'autre côté de la barrière, c'est-à-dire, du monde productif et des entreprises économiques d'une véritable « terreur fiscale », qui pousse évidement à la fraude et à la fuite des capitaux vers ces « paradis » type « Panama », Iles Vierges etc... qui ont pris le relais de Genève et du Luxembourg qui appliquent de plus en plus à la lettre les lois européennes de l'éthique financière. Même « Charlie-Hebdo » le titre à la Une, et va jusqu'au « terrorisme fiscal » et cela nous renvoie à des célébrités mondiales qui ont choisi d'autres résidences que celles nationales, pour éviter la « sanction » fiscale de leurs pays d'origine. Parmi ces célébrités, la primeur revient à un certain Alain Delon, le plus bel acteur français, qui a émigré en Suisse, suivi, beaucoup plus tard, par Gérard Depardieu, un vrai temple du cinéma français, qui a même bénéficié de la nationalité russe, parce que « dégoûté », comme il le dit, de la pression et de l'acharnement fiscal dans son pays. D'autres célébrités dont « Boum-Boum », l'as du tennis allemand, Boris Becker, vainqueur à plusieurs reprises de Wimbledon et de Flashing-Medow aux USA, qui s'est établi à Monaco et qui a eu quelques problèmes lui aussi dans son pays. Par conséquent, les torts sont partagés, et très largement, par les Etats prétoriens qui veulent, à tout prix un nivellement social en pénalisant, souvent, ceux qui travaillent, cadres, entreprises et ouvriers qualifiés, pour donner à ceux qui ne travaillent pas, mais, aussi et surtout, à ceux qui font la planque tout en vivant de la générosité des gouvernements et des Etats qui dépensent sans compter. Or, l'argent du social avec un grand « S », il va falloir le trouver et la solution de facilité c'est toujours la pression fiscale ! Chez nous, les chiffres sont très approximatifs et souvent plus que politisés. L'UGTT, à travers l'un de ses hauts dirigeants estime « l'évasion fiscale » de 5 à 7 milliards de dinars, ce qui est déjà peu précis et demande une plus grande pression sur le privé, les entreprises et les professions libérales, puisque plus de 70% des rentrées fiscales sont comptabilisées sur le dos des salariés, d'après elle. Tout cela aurait été certainement acceptable, si on avait des entreprises et des secteurs des services en bonne santé, prospères et donc, citoyennement, redevables de payer des impôts justes et équitables sans pénaliser le monde productif. Mais, on pourrait aussi faire remarquer que depuis plus de cinq ans, l'économie nationale a subi des pertes énormes, avec toutes ces grèves, par milliers chaque année, les sit-in, l'occupation des lieux du travail etc... Les chiffres contrebalancent largement le déficit fiscal précité, et donne un manque à gagner à l'économie nationale dans son ensemble et donc, à l'Etat, de plusieurs milliers de milliards et le bassin minier, n'en est que l'un des exemples en la matière. Par conséquent, le remède pour l'équité sociale, et la justice n'est pas uniquement dans la pression fiscale tout azimut car, à force de traire les vaches maigres, on finira par les tuer. La bonne solution, est dans l'équitable qui amène les citoyens à s'acquitter de leur devoir fiscal, mais pas seulement dans l'esprit d'une obéissance à une certaine « terreur fiscale », mais, dans l'esprit d'un consentement à l'effort de développement national en respectant les lois « justes » pour tout le monde et pas seulement punitives pour le monde de la production et pour ceux qui travaillent et créent la richesse. Encore une fois : « Rien ne se créé, rien ne se perd... tout se transforme » ! Monsieur De Lavoisier, expert comptable de son état l'a compris ! Les lois excessives et abusives de la pression fiscale ne peuvent qu'endommager la production et la croissance. Elles poussent à l'évasion et à la rétention fiscale ainsi qu'à la fraude, d'où ces « Panama-Papers », pour milliardaires véreux certes, mais qui auraient pu s'établir dans leurs propres pays si la fiscalité était plus juste et plus équitable. Politiser la fiscalité et la transformer en idéologie militante, c'est en faire une arme de destruction massive de l'économie, des entreprises et de la croissance en général. La bonne fiscalité depuis l'Antiquité, c'est la rationalisation de l'impôt, pour en faire un outil essentiel du développement, de l'équilibre social et non une pénalisation de tous ceux qui travaillent, vraiment, pour encourager la fainéantise et l'assistanat social. Notre pays a un grand coup à jouer pour attirer les gros investissements dans la transparence et la légalité. Si les promoteurs trouvent en Tunisie, et ça été le cas dans les 30 premières années de l'indépendance avec le Premier ministre, feu Hédi Nouira, l'espace de liberté, de paix sociale et de sécurité, avec une fiscalité attrayante et juste, ils n'iront pas ailleurs au vu de la proximité avec l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. Pour cela, arrêtons de « faire peur », au nom de la justice sociale, arrêtons de martyriser et de « terroriser » les entreprises par des « menaces » fiscalistes politisées. Banalisons le phénomène fiscal pour en faire un devoir « naturel », individuel et collectif national dont on s'acquitte par un large consentement citoyen. La Tunisie a vécu durant les cinq dernières années, suffisamment de « terreurs », de pressions et de frustrations dans tous les domaines... Alors, un peu de sérénité apaisée ne ferait que du bien à cette Tunisie de tous les espoirs et qui est très capable de se relever... A condition qu'elle le veuille ! Politiser la religion, politiser le sport, politiser l'art et la musique et, maintenant, politiser la fiscalité... ça en fait un peu trop ! Ou je me trompe ! K.G