Désormais, les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont considérées comme un outil important de développement, par tout dans le monde et notamment en Afrique. En Tunisie la radio et la télévision demeurent l'outil le plus efficace et le moins cher pour la diffusion de messages pour la mise à niveau du secteur et le rendement de l'agriculture en général. Une quinzaine de prestataires d'entreprises agricoles seulement, optent actuellement, pour des solutions technologiques en vue de développer leurs activités, ceci témoigne de la faible intégration de l'agriculture tunisienne dans les nouvelles technologies, car le potentiel du secteur n'est pas totalement bien structuré et les études de marchés manquent pour déceler les besoins des agriculteurs en matière technologique, a fait valoir Hassen Dhrif, consultant expert dans le domaine des TIC. Dans une déclaration à l'agence TAP, en marge d'un atelier sur «les tic dans le secteur agricole tunisien», tenu à Tunis, par l'Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) en collaboration avec l'Agence de coopération allemande (GIZ), Dhrif a cité l'exemple d'un apiculteur tunisien qui a installé des sensors (détecteurs) dans les ruches, lesquels permettent de collecter des informations (Températures, nombre d'abeilles, activités, qualité du miel..). Toutes ces informations ont été envoyées, par la suite, vers un serveur d'Internet, et traités, pour bénéficier de solutions pratiques aux problèmes rencontrés. A travers une traçabilité bien déterminée, cet apiculteur à réussi à exporter près de quatre tonnes de miel à un client américain qu'il a réussi à fidéliser. L'expert a estimé que la Tunisie n'a pas encore défini de modèle économique dans le domaine agricole, raison pour laquelle le secteur demeure fragile et assujetti aux conditions climatiques. «Si on arrive à un taux d'adhésion de plus d'une centaine d'exploitants agricoles, à ces nouvelles technologies, on réussira à créer un effet boule de neige pour tous les agriculteurs tunisiens, pour améliorer leur rentabilité», a assuré Dhrif. Dans les pays en développement, les applications mobiles pour l'agriculture jouent un rôle important dans la connexion entre les acteurs d'une chaîne de valeur et facilitent la prise de décision. Un nombre croissant de personnes, y compris dans les zones rurales ont aujourd'hui accès aux TIC: téléphones mobiles, smartphones, tablettes, Internet et services numériques (prix de marché, banques mobiles et prévisions météorologiques...). Mais l'utilisation des TIC dans l'agriculture pour diffuser par exemple des informations sur les pratiques et les prix du marché des produits agricoles exige d'autres outils comme les téléphones mobiles ou les ordinateurs. A signaler aussi que dans de nombreuses régions, les téléphones mobiles ne sont pas encore largement utilisés pour soutenir l'agriculture: la plupart des agriculteurs qui disposent de téléphones portables les utilisent uniquement comme un outil de communication sociale et de vastes régions ne sont toujours pas connectées, et les coûts de communication sont encore très. Les applications pratiques des TIC pour l'agriculture sont encore limitées et l'analphabétisme reste toujours très répandu, surtout chez les plus âgés, ce qui limite la pleine utilisation des Technologies numériques. Toutefois, selon certains chercheurs en la matière, il y a un potentiel énorme dans l'utilisation du multimédia visuel, comme la vidéo et la photographie, pour la formation et l'apprentissage sur l'agriculture et il y a plusieurs façons de rendre l'agriculture beaucoup plus attrayante pour les jeunes: en leur octroyant des subventions pour les aider à se lancer dans l'agriculture, en les reliant aux marchés des produits agricoles, en mettant en place des usines de transformation locale pour la valeur ajoutée et l'emploi, en les formant aux meilleures pratiques agricoles pour atteindre des rendements plus élevés et en organisant des visites-échanges pour apprendre auprès des autres. Les TIC peuvent s'avérer utiles dans tous ces cas. Un ordinateur, des panneaux solaires, un appareil photographiques et une caméra vidéo permettent aux jeunes agriculteurs de présenter leurs produits sur un site Web. L'utilisation des ordinateurs, avec des outils de gestion et de commercialisation peuvent contribuer à augmenter les niveaux de production et améliorer les ventes et les revenus. Mais avoir un site web et recevoir des informations sur le marché, ne suffisent pas pour aider l'agriculteur à sortir de la pauvreté. Il faut un certain niveau d'organisation. C'est pourquoi on obtient les meilleurs résultats lorsqu'on travaille avec les associations d'agriculteurs et groupements d'intérêt. Rappelons que pour 80 % des Français, les agriculteurs sont modernes.