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Place aux tractations et pressions de dernière minute
Publié dans Le Temps le 18 - 08 - 2016

Les concertations menées par Youssef Chahed, pour la formation du gouvernement d'union nationale dont il a été, officiellement, chargé depuis le 3 août courant, semblent marquer le pas suite aux terribles pressions exercées, surtout, par les partis politiques.
Ainsi quinze jours après leur démarrage et en dépit des prévisions optimistes, au départ, quant à une présentation dudit gouvernement au plus tard le 20 de ce mois, l'évolution des négociations ne se présente pas sous le meilleur des jours.
Il faut dire qu'entre la déclaration initiale de M. Chahed, juste après avoir reçu la charge de former son cabinet et l'état actuel des lieux, les donnes ont bien changé. Entre les affirmations d'avoir une nouvelle équipe gouvernementale, loin des quotas partisans et « dominée » par des compétences nationales, des jeunes et des femmes et les diverses fuites quant au forcing exercé par les partis pour imposer leurs « favoris », il y a tout un monde. Qu'on en juge !...
En effet, selon les dernières nouvelles, Nidaa Tounès, parti vainqueur aux élections législatives de 2014, exigerait et obtiendrait, à lui seul, une dizaine de sièges gouvernementaux dont cinq ministres anciens, en l'occurrence Néji Jelloul, Saïd El Aïdi, Selma Elloumi Rekik, Anis Ghedira et Khemaïs Jhinaoui.
Quant à Slim Chaker, pourtant pressenti pour devenir le chef de gouvernement, aurait payé le soutien inconditionnel que lui a apporté Hafedh Caïd Essebsi et se retrouverait carrément en dehors de la liste des ministrables, mais il serait repêché en tant conseiller auprès du président de la République, alors qu'un ou deux conseillers, plus précisément, Fayçal El Hefiane, feraient leur entrée au Palais de la Kasbah.
Important signe d'un bras de fer de dernière minute, est le décalage de la réunion prévue, hier matin entre les membres de la délégation de Nidaa et Youssef Chahed qui aurait quitté le palais de Dar Dhiafa de façon précipitée et inattendue.
D'un autre côté et concernant le parti islamiste d'Ennahdha, les choses ne se présentent pas sous un meilleur jour. En effet, l'ultime rencontre que la délégation de ce mouvement a eue avec M. Chahed, a été écourtée après juste une demi-heure de discussions sans la présence de Rached Ghannouchi !
D'ailleurs, les dirigeants d'Ennahdha seraient mécontents du dispatching du chef du gouvernement chargé, notamment concernant le portefeuille offert à Zied Laâdhari, considéré comme étant inadéquat avec son profil et ses « hautes compétences ». Les mêmes dirigeants auraient brandi des « menaces » si leurs revendications n'étaient pas satisfaites !
Quant aux deux autres partis, Afek et l'UPL ils sont encore dans l'expectative entre l'acceptation des « miettes » qu'on leur offre comparativement avec leur présence au sein de l'actuel cabinet sortant d'Habib Essid et entre le boycott du cabinet, voire le passage pur et simple pour le parti de Slim Riahi au sein de l'opposition.
A toutes ces tractations s'ajoutent les inavouables recommandations de BCE qui semble avoir sa « liste » de ministrables qu'il veut placer, dont notamment les Mehdi Ben Gharbia, Iyad Dahmani, etc.
A souligner, également que si la manœuvre de Youssef Chahed consistant à faire participer le Front populaire, par le biais de Mongi Rahoui a échoué après l'annonce hier par le principal concerné de décliner la proposition, il semble qu'une participation indirecte de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) pourrait avoir lieu après les bruits faisant état de l'octroi du département des Affaires sociales à Mohamed Trabelsi, figure syndicale de proue et ancien membre du bureau exécutif de l'UGTT. Ce qui constituerait un acquis de taille pour le cabinet de M. Chahed en vue d'avoir une relative paix sociale.
Alors, où sont passés les slogans du genre : « non à la reconduction des membres du gouvernement d'Essid », « place aux jeunes et aux femmes », « place aux vraies hautes compétences », etc.
Une première lecture dans les listes fuitées, du moins les plus vraisemblables et crédibles, fait ressortir plusieurs constatations. Tout d'abord, pourquoi tout ce branle-bas avec l'initiative présidentielle du 2 juin 2016 si, au terme de la course, on va se retrouver avec un grand nombre d'anciens ministres qui feraient partie du cabinet gouvernemental d'union nationale ?
Comment peut-on créer le choc, au moins psychologique, et regagner la confiance des citoyens si on va leur servir du « Essid » juste « sans Essid » ?! Car on semble avoir perdu de vue que le futur chef du gouvernement était un simple ministre de second rang dans l'équipe d'Habib Essid !
Ensuite, et jusqu'à nouvel ordre, nous ne voyons aucune vraie haute compétence nationale parmi les celles proposées. Comme quoi, les promesses faites par M. Chahed ne pourraient être concrétisées, en toute petite partie, qu'après avoir assouvi la « soif » des mastodontes de la politique et répondu favorablement aux quotas exigés par les partis. Et c'est comme dirait Georges Brassens : « Les copains d'abord » !
Cette approche suivie dans la composition du nouveau gouvernement fait craindre le pire pour l'étape à venir selon certains analystes de la situation générale en Tunisie. En effet, si le chef du gouvernement s'avère manquer de forte personnalité nécessaire pour maîtriser et diriger son équipe et s'il s'avère ne pas disposer du courage nécessaire pour dire la vérité aux Tunisiennes et aux Tunisiens, ce serait alors le drame.
D'ailleurs et à ce propos, un des plus éminents économistes du pays, Mustapha Kamel Nabli, homme politique, ancien ministre et ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, qui n'a même pas été approché, ne serait-ce qu'à titre de conseiller, affirme qu'il aurait fallu identifier les problèmes du pays pour pouvoir ensuite choisir une équipe gouvernementale.
Il a, également, souligné que le grand problème du pays demeure la situation monétaire et financière qu'aucun responsable ne veut révéler. Et d'ajouter que « c'est vraiment inquiétant qu'au moment où la Tunisie traverse une crise sans précédent, certains sont encore au stade de se disputer les portefeuilles ministériels et de qui aura quoi...».
Il faut dire que les fuites les plus alarmistes courent dans les couloirs et les coulisses de Dar Dhiafa. Certains parlent de « ras-le-bol » de Youssef Chahed qui aurait brandi de décider, finalement, tout seul de la composition de son cabinet. Aura-t-il le courage de le faire ? Est-ce, surtout, judicieux, qu'il ait recours à une telle attitude ?


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