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Bureau International du Travail
Publié dans L'expert le 12 - 07 - 2011

Les soulèvements populaires qui se sont produits dans les pays arabes ont de nombreuses causes communes. Les obstacles structurels à une croissance équitable et à la justice sociale ont exacerbé la pauvreté, le chômage, l'inégalité et l'exclusion, et ils résultent eux-mêmes d'un déficit de longue date en matière de gouvernance démocratique, de libertés fondamentales et de dialogue social.

La justice sociale et le travail décent
La justice sociale et le travail décent sont au cœur des revendications de la vague actuelle des mouvements populaires.
Les disparités locales en matière de pauvreté sont importantes. Les progrès significatifs accomplis au niveau national par nombre d'entre eux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour concrétiser l'OMD dissimulent de graves disparités au niveau local. L'absence d'infrastructure, l'accès insuffisant aux services et à l'éducation, et l'accès inégal aux technologies de l'information sont quelques-unes des causes de ces disparités. Les pays défavorisés sont pris dans un cercle vicieux: compte tenu de leur situation, leur productivité et leur production ne peuvent s'améliorer, d'où l'impossibilité d'un accroissement du revenu, qui aggrave à son tour la mauvaise situation... En général, la région est aussi confrontée à des problèmes dans des domaines tels que le commerce, les migrations et le changement climatique qui touchent tous les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.

Le taux de chômage des jeunes Arabes est le plus élevé du monde:
Le chômage est au coeur de la crise. La croissance économique récente dans les pays concernés n'a pas créé assez d'emplois pour absorber les nouveaux arrivés sur le marché du travail, ou bien elle n'a généré que des emplois de mauvaise qualité dont certains sont occupés par la main-d'œuvre immigrée. Les défis du marché du travail dans la région sont structurels plutôt que cycliques, et le défi que représente en particulier l'emploi des jeunes n'a pas encore été relevé: il n'y a pas d'approche globale à l'intégration des jeunes femmes et des jeunes hommes sur le marché du travail, et les efforts consentis à cet égard ne sont pas liés comme ils devraient l'être à un cadre national économique centré sur l'emploi; par ailleurs, la coordination et la cohérence des politiques sont insuffisantes entre les principaux organismes gouvernementaux, les partenaires nationaux et les institutions internationales.
Parmi les principaux déficits de travail décent, on peut citer :
• Un rapport emploi/population faible et des taux de chômage élevés, notamment pour les jeunes et les femmes et quel que soit leur niveau d'instruction: le rapport emploi/population en Afrique du Nord et au Moyen-Orient était en 2010 de 46,6 et 45,4 pour cent respectivement (comparé à une moyenne mondiale de 61,1 pour cent). Autant dire que, sur 100 personnes qui sont en mesure de travailler, il n'y en a même pas la moitié qui travaillent. En 2010, les taux de chômage ont atteint 9,8 pour cent en Afrique du Nord et 10,1 pour cent au Moyen-Orient, les chiffres relevés étant particulièrement élevés pour les femmes (15 et 17 pour cent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, respectivement, comparés à une moyenne mondiale de 6,5 pour cent).
Le taux de chômage des jeunes Arabes est le plus élevé du monde (23,6 pour cent en Afrique du Nord et 25,1 pour cent au Moyen-Orient, comparé à une moyenne mondiale de 12,6 pour cent).
Les jeunes courent un risque de se retrouver au chômage quatre fois plus élevé que les adultes; en Egypte, ce chiffre est six fois plus élevé.

Des niveaux importants de sous-emploi et de pauvreté persistent: l'absence de débouchés dans le secteur formel ainsi que le sous-emploi poussent souvent les gens dans l'économie informelle, qui est tentaculaire. Du fait de l'absence d'emplois de qualité, plus de quatre personnes sur dix qui occupaient en 2009 un emploi vulnérable étaient soit des travailleurs indépendants, soit des travailleurs familiaux non rémunérés et, dans tous les pays de la région, ce pourcentage est beaucoup plus élevé pour les femmes que pour les hommes. Les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont été les seuls au cours de la décennie passée à constater une augmentation du nombre des femmes dans l'emploi agricole, principalement en tant que travailleuses vulnérables. Environ 70 pour cent des jeunes travailleurs et 60 pour cent des jeunes travailleuses dans plusieurs de ces pays ne bénéficent d'un contrat d'emploi.
• Les services publics de l'emploi, en manque chronique de personnel, n'ont ni les moyens ni les compétences voulus pour fournir des services de qualité. L'absence d'un cadre réglementaire pour les agences d'emploi privées pose également problème.
• L'absence d'un environnement propice à la croissance des microentreprises comme des petites et moyennes entreprises, car l'esprit d'entreprise est peu développé et les connaissances sur la manière de créer et de gérer les entreprises sont insuffisantes, et le milieu n'encourage pas à leur création.
• L'absence d'une réglementation des migrations: de nombreux migrants doivent se contenter d'emplois de mauvaise qualité, rester sans protection sociale et être privés de la jouissance de leurs droits. C'est le produit de politiques d'immigration qui laissent à désirer et de systèmes de gestion insuffisants ou défectueux à cet égard.
• L'accroissement des niveaux de productivité a été minime au cours des dernières années dans ces pays, car la plupart des emplois créés sont des emplois de faible productivité dans le secteur informel. Les augmentations de la productivité dans cette partie du monde sont en général à forte intensité de capital, en dépit des objectifs atteints en éducation. La qualité de l'éducation dans les pays couverts par la stratégie est extrêmement variable. Les écoles, les universités et les institutions d'éducation et de formation professionnelles produisent des diplômés qui n'ont pas acquis les compétences dont ont besoin les marchés du travail compétitifs. Très souvent, les diplômes ne sont pas reconnus sur le plan international. Le pourcentage des jeunes qui sont à la fois sortis de l'école et sans travail est plus élevé dans les pays arabes que dans n'importe quelle autre région en développement (60 pour cent).
• Les pays arabes ont instauré des régimes de pensions et des institutions y relatives au cours des dernières décennies, mais peu nombreux à avoir mis au point une politique nationale et cohérente de la sécurité sociale comprenant une assurance sociale et des services et transferts non subordonnés au versement de cotisations. Un socle de protection sociale effectif fait défaut.
• Les faiblesses du dialogue social sont le reflet de lacunes plus graves en matière de gouvernance, de respect de l'Etat de droit, et de création d'un espace et d'un rôle pour la société civile. Les acteurs principaux ne sont pas du tout à même de jouer un rôle effectif dans les processus ou les institutions de dialogue social. Les organisations d'employeurs et de travailleurs restent faibles, et le rôle de l'Etat dans la promotion du dialogue social et sa participation à ce dialogue est relativement mal compris. Les institutions nationales de dialogue social qui fonctionnent vraiment sont rares.
• Tous les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord connaissent des problèmes en matière de normes du travail. Les pays du Maghreb ont ratifié les conventions nos 87 et 98 de l'OIT, excepté le Maroc, qui n'a pas encore ratifié la convention no 87 1, mais la plupart ont des difficultés avec plusieurs conventions fondamentales.


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