Depuis longtemps, la recherche scientifique a démontré une forte corrélation entre la performance sportive d'un pays y compris au football et son niveau de développement économique national et par habitant. Des chercheurs ont ainsi pu prédire avec exactitude le nombre de médailles qui seraient gagnés par les pays participants aux Jeux olympiques. D'ailleurs, près des trois quarts des nations qui prennent part aux jeux ou aux grands championnats internationaux ne gagnent aucune médaille. Cet état de fait démotivant pour les sportifs du Sud, pour leurs fans et pour leurs sponsors pourrait à terme mettre en danger les grandes rencontres sportives qui sont un ferment appréciable de coopération internationale. C'est pourquoi, seule la croissance de la pratique de toutes les disciplines sportives dans les pays les moins développés permettra, à long terme, de remédier à cette tendance et ainsi de forger leur identité communautaire, une identité qui a aussi une valeur économique et sociale. D'un passe-temps réservé à quelques amateurs éclairés, le football est devenu au 21ème siècle un phénomène social de masse touchant des milliards de personnes dans le monde entier. Dans les pays développés, le football est désormais un secteur économique à part entière représentant avec les autres sports environ 2% de leur PIB, selon les estimations de 2008. Le défi est aujourd'hui de faire du football ou du sport en général un facteur de développement économique des pays défavorisés ; sachant que dans les pays montagnards comme la Suisse, des régions rurales entières ont été relancées économiquement grâce au développement d'activités sportives en pleine nature qui sont particulièrement prisées par une nouvelle catégorie de touristes. Ces activités, soutenues par les aménagements des espaces naturels qu'elles nécessitent, ont été partout créatrices de plus-value économique et d'emplois.
QUID DE LA COUPE DU MONDE DU FOOTBALL 2010 La Coupe du monde de football, prévue pour 2010 en Afrique du Sud est attendue par toute la planète. En effet, début juin 2010, la 19ème Coupe du monde de football commencera à Johannesburg. Les organisateurs annoncent déjà des retombées économiques importantes et la création de milliers d'emplois. Les retombées médiatiques sont aussi évidentes. Pendant plus d'un mois, en juin et juillet 2010, tous les médias vont se concentrer sur l'Afrique du Sud certes, mais aussi sur tous les pays participants. Des milliers de journalistes vont écrire et parler des pays en compétition. Ces reportages inciteront forcément des touristes à visiter ces pays longtemps après l'événement et des entreprises à s'y établir plutôt qu'ailleurs. A long terme, cela aura des conséquences positives notables pour tous les secteurs économiques. Hélas, cette dynamique économiquement vertueuse fonctionne beaucoup plus dans les pays développés qu'ailleurs. Autrement dit, le football engendre un secteur économique non négligeable et en pleine croissance. Ce sport est devenu à la fois un bien de consommation et un consommateur de biens. Il créé des richesses économiques et des emplois, consomme lui même des milliers d'articles matériels et immatériels, en plus de ses bienfaits sur la santé et l'éducation de ceux qui le pratiquent. Malheureusement, le football en général connaît aujourd'hui des dérives comme le dopage, la violence (effet Huligan) et la corruption qui font douter partout dans le monde de ses bienfaits socio-économiques. En plus, tout comme la fuite des cerveaux, ce que l'on peut appeler la « fuite des muscles » menace de nombreux pays d'Afrique. Des athlètes africains d'exception évoluent souvent en Europe ou dans les pays du Golfe. Ce phénomène est bien connu en football, mais il commence à toucher d'autres sports. Le sous-développement sportif des pays du Sud est à la fois un aspect et une conséquence de leur sous-développement économique. En promouvant de façon durable et saine le sport dans ces pays, on peut espérer briser cette spirale négative et faire démarrer des activités porteuses de croissance économique et sociale, sans mettre en danger l'environnement naturel. C'est le défi que s'est lancée l'Afrique du Sud à juste titre en organisant la Coupe du Monde de football 2010.