Demain la communauté musulmane célèbrera dans le monde entier la fête de l'Aïd El-Kébir. Cette fête couronne l'accomplissement d'un des piliers de la foi islamique. Elle consacre le lien sacré qui unit la religion du Prophète à la Kaâba El-Moucharrafah, première mosquée que connut la terre après la destruction des idoles. Elle revêt donc une signification profonde dans le sens de l'affirmation de l'Unicité d'Allah. Deux Prophètes donnèrent à la construction de la Kaâba la valeur d'un sanctuaire vers lequel un milliard et demi de croyants se tournent aujourd'hui en accomplissant un autre devoir sacré de l'Islam: la prière. On lit dans la Sourate de la Vache (II 149): «D'où que tu sortes, tourne ton visage vers la Mosquée Sacrée! Où que vous soyez, tournez vos faces dans sa direction afin que les gens n'aient pas d'argument à vous opposer». Ces deux Prophètes sont Abraham et son fils Ismaïl. Ils ont participé, tous deux, à la construction de cet édifice. Quand le père dit à son fils «J'ai été ordonné de t'égorger», ce dernier lui répondit «Ô mon père fais ce qui t'est ordonné. Tu me trouveras patient si Dieu le veut». Le sacrifice du mouton symbolise cet anéantissement de l'homme dans l'adoration de Dieu, convaincu, comme dans l'acte de la prière, d'être entre les mains du Créateur. Et convaincu en même temps de faire partie d'une communauté qui, en regardant dans la direction de l'antique Demeure, réalise une communion de la foi à nulle autre pareille. Et c'est au nom de ce rassemblement des cœurs, de cette communion exaltante que l'Islam est appelé à se dresser comme un seul homme en face des injustices, humiliations, persécutions dont il est l'objet un peu partout sur la planète. Ainsi, pas plus tard qu'il y a une semaine, des policiers belges se sont livrés à l'endroit de musulmans incarcérés à des brutalités, des sévices corporels et insultes envers le Prophète. Un scénario dont la répétitivité est proprement odieuse.