La Tunisie a enregistré ses deux premiers décès des suites de la grippe H1N1, a-t-on appris, auprès du ministère de la Santé publique. L'information a circulé tout au long du week-end… L'épidémie de la grippe porcine, en se transformant en pandémie, pourrait –t- elle avoir de fortes conséquences sur l'économie tunisienne. ? Nous allons sans aucun doute, avoir des effets défavorables sur "l'offre", en raison de l'absentéisme dans les entreprises, des éventuelles restrictions sanitaires sur les déplacements ou des dysfonctionnements dans les transports. La grippe porcine, qui a fait son apparition en mars 2009 au Mexique, a déjà contaminé plusieurs centaines de milliers de gens et a fait plus de mille morts dans le monde. Des craintes se font jour quant au risque de voir l'épidémie de grippe porcine compromettre l'économie mondiale déjà fragilisée et ainsi neutraliser la reprise. A cet effet, le ministère de la Santé publique à Tunis a pris, depuis le début de l'alerte, toutes les dispositions préventives nécessaires en vue d'éviter l'infiltration du virus, à travers le renforcement de la vigilance et du contrôle au niveau des aéroports et des points de transit et en déconseillant aux citoyens tunisiens de se rendre au Mexique, où ont été enregistrés les premiers cas. Les mesures préventives prises portent particulièrement sur le renforcement des activités de contrôle sanitaire au niveau des points d'entrée (aéroports, ports et frontières terrestres), notamment la mise en marche des détecteurs de fièvre disponibles au niveau des aéroports à trafic international. Les procédures portent aussi sur le renforcement de la surveillance épidémiologique, clinique et biologique, dont notamment l'acquisition de quantités suffisantes de vaccins et de masques de prévention. Malgré toutes les mesures prises par les parties concernées, notre pays a enregistré ses deux premiers décès des suites de la grippe H1N1. Les deux victimes, souffrant auparavant de maladies graves, sont décédées jeudi et dimanche derniers, quelques jours après leur hospitalisation. En outre, le virus commence à se propager dans les établissements scolaires, le lycée sportif d'El Menzah, deux écoles primaires à la Marsa et au Kram ont été fermées après la détection des cas enclenchant la concrétisation des normes réglementaires établies. C'est aussi le cas de l'école d'Architecture et un foyer universitaire à Zaghouan est sous haute surveillance. L'épidémie : un véritable cauchemar économique Malheureux sont les pays qui sont la source d'une pandémie car ils sont les premiers à en subir des conséquences économiques et financières désastreuses, comme c'est le cas actuellement pour le Mexique. Ce pays est l'épicentre du virus, il reste le pays le plus touché économiquement. La capitale Mexico s'achemine vers un retour à la normale mais l'économie reste encore fortement paralysée alors que le transport est perturbé et les écoles sont fermées. Le secteur du tourisme, qui compte pour 8 % de l'économie mexicaine, aura du mal à se relever. Il a été durement touché par l'apparition du virus grippal qui a conduit plusieurs opérateurs importants à annuler leurs voyages. Seul secteur à profiter du virus, la pharmacie. Les fabricants des médicaments et d'éventuels vaccins se frottent les mains, leurs actions s'envolent. Le masque, les stocks mondiaux sont au plus bas et les chaînes de production tournent en non stop. L'épidémie commence à toucher divers secteurs économiques. La Tunisie doit elle aussi, s'attendre à divers effets qui vont toucher son économie.La première conséquence économique enregistrée en Tunisie, a touché les agences de voyages, qui ont subi des pertes importantes à cause de la suspension de l'Omra. Les professionnels chiffrent les pertes à 4 millions de dinars. La compagnie nationale Tunisair a transporté au troisième trimestre 2009 1,275 million de passagers contre 1,460 million pour la même période en 2008, soit une baisse du trafic de près de 12,7%. Cette baisse est imputée certes à l'activité régulière et supplémentaire qui a enregistré une réduction de 5% passant de 684 mille passagers au troisième trimestre 2008 à 649 mille en 2009, mais l'essentiel de la baisse est imputé à l'activité charter et pèlerinage. De plus, Tunisair fait le constat d'un manque à gagner de plus de 150 mille passagers pour l'activité charter et pèlerinage au troisième trimestre 2009 par rapport à 2008. Cette situation, essentiellement due à la décision du gouvernement tunisien de suspendre le petit pèlerinage de la Mecque (la Omra) afin de faire face aux risques de propagation de la grippe porcine A(H1N1), s'est traduite par une baisse substantielle au niveau du poste "activité charter" qui diminue de près de 30 millions de dinars passant de 171,132 au 3ème trimestre 2008 à 141,201 pour le même trimestre de 2009. La décision des autorités tunisiennes touche le coefficient de remplissage des avions Tunisair qui perd 3 points passant de 74,9% à 71,9% et provoque également une réduction au niveau des parts de marché de 1,1% (de 32,7% à 31,6%). Le chiffre d'affaires du troisième trimestre 2009 par rapport à 2008 a, à son tour, chuté de plus de 15% de même que le CA cumulé pour les neufs premiers mois de l'année qui a baissé de 8,25%. Plusieurs agences sont spécialisées dans ce genre de voyages et cette décision de suspension les a frappées de plein fouet. Ces opérateurs demandent aujourd'hui une aide gouvernementale pour le maintien de leur activité. De plus, une baisse considérable de l'activité touristique sera enregistrée durant les prochains mois. Les déplacements des personnes dans le monde seront limités et des décisions de vacances seront reportées. Il ne faut surtout pas s'attendre à un flux touristique important vu la peur de la grippe porcine. Des unités touristiques se trouveront même obligées d'arrêter leur activité avec tout ce qui se rapporte comme mise en chômage. Après une année 2009 difficile, les professionnels doivent s'attendre à une année 2010 encore plus difficile si la grippe se propage. Bien que plusieurs pays aient fourni des efforts assidus, pour exterminer le virus, la grippe porcine a pu toucher l'économie dans les zones les plus affectées par cette épizootie. A cet effet, la Tunisie doit s'attendre à un impact économique certain sur l'activité économique nationale. C'est pour cela qu'il faut anticiper et prévoir les mesures économiques nécessaires pour protéger certains secteurs qui risquent d'être affectés par la pandémie.