Il n'échappe à personne que le citoyen vit actuellement un de ces pics les plus éprouvants pour sa bourse. La conjonction de plusieurs échéances ont introduit une dimension de fébrilité dans sa gestion du budget de la famille. La succession été-Ramadan, Aïd, rentrée scolaire a induit chez lui la peur d'être saigné à blanc et d'être obligé de se compromettre dans un cycle d'endettement dont il craint les conséquences fâcheuses. Et, de fait, à mi-chemin de ce périple de deux mois de folles dépenses, le citoyen commence à ressentir les affres de la surconsommation générant un déséquilibre angoissant entre le pouvoir d'achat dont il dispose et les difficultés d'ordre pécuniaire. Déjà lessivé par les exigences de la bouffe pendant le mois saint, il ressent dans sa chair son incapacité à concilier ses besoins avec la capacité de son porte-monnaie à l'occasion de la rentrée scolaire. Et pourtant si l'on y regarde de plus près, on constate que, du côté des produits culinaires, rien n'invitait à l'irritation puisqu'une grande variété est offerte tant du point de vue de la qualité que des prix. Et cela n'est pas pour nous étonner: les structures de contrôle économique se sont dépensées sans compter pour lutter contre les infractions, telles que la hausse illicite des prix de certains produits, le non-affichage des prix, les arnaques de la part des commerçants notamment à l'occasion des soldes d'été, etc. Des équipes sillonnent à longueur de journée les marchés, faisant montre d'une vigilance exemplaire. A ce propos, il y a lieu de citer l'action menée par l'Organisation Tunisienne pour la Défense du Consommateur (ODC). Elle a en effet mis toutes voiles dehors en ce mois saint, faisant face à tout écart, prodiguant de judicieux conseils au citoyen et surtout le sensibilisant à une meilleure rationalisation de la consommation. On ne peut nier que la publicité est en train de contribuer à la surchauffe en la matière. Une boulimie de flashes publicitaires envahit nos chaines de télévision à chaque mois de Ramadan. La concurrence se fait de plus en plus féroce au fil des années. Mais la lutte est inégale entre le spectateur et la publicité, celle-ci étant une grande source de profits pour ces chaînes, qui ont intérêt à la ménager. N'empêche que, d'un certain point de vue, la balle est dans le camp du consommateur. Celui qui fait correspondre ses choix à son budget, qui ne se laisse pas entraîner par ses caprices, qui n'hésite pas à dénoncer les infractions constatées, celui-là fait œuvre de salubrité publique et peut se prévaloir d'une contribution efficace à l'effort méritoire déployé par les autorités et aussi par le tissu associatif.