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Ramadanesque
Publié dans L'expert le 04 - 09 - 2008

Le mois saint de ramadan était toujours le symbole de la prière, de la tolérance et de la bienfaisance. Il est aussi le synonyme des affaires du commerce, du profit et surtout de la bouffe. A côté de l'aspect purement religieux du mois, il revêt aussi un aspect économique important. Plusieurs secteurs subissent l'impact de tout un mois. Ramadan de cette année est très spécial, puisqu'il coïncide avec la rentrée scolaire, les soldes et la fin de l'été.
La productivité au travail :
Tout le monde s'accorde sur un fait durant ce mois saint : la productivité au travail chute. Cette affirmation est-elle vraie ou fausse ? Difficile de se prononcer là-dessus car il n'y a pas eu d'études ou d'enquêtes autour de ce sujet. Chaque fonctionnaire, employé, chef d'entreprise, constate nettement une chute dans le rendement à cause du jeûne, et surtout le nombre d'heures travaillées qui diffère des autres périodes. Nous sommes loin d'accuser le mois de Ramadan, mais c'est une tendance générale et qui se confirme. Entre les veillées nocturnes, et fournir un travail avec le ventre creux et passer la journée sans excitant (café, cigarettes,..), l'impact sur le rendement au travail est quasi certain. S'ajoute à cette situation, le stress qui a aussi un impact sur la qualité des services rendus. La « Hachicha » est toujours présente dans nos relations avec les clients, entre collègues, ou avec les patrons. Le coût économique de cette baisse de productivité n'a jamais été calculé. Certains affirment que toute l'économie nationale tourne au ralenti durant le mois saint. Seules des statistiques fiables et des analyses sectorielles, peuvent l'affirmer. Une enquête menée dans un pays arabe a mené à affirmer une baisse de productivité, tous secteurs confondus, de l'ordre de 20%.
L'économie tirée par le commerce :
Un secteur d'activité qui ne chôme pas durant le mois de Ramadan est sans doute le secteur commercial. L'activité commerciale évolue nettement, tirée par une surconsommation. Les marchés sont pris d'assaut par les consommateurs, et les files d'attente s'installent, et chacun veut subvenir aux plus fins de ses désirs. Les commerçants profitent de cette situation, et fournissent leurs étalages par tous les produits. Plusieurs commerçants affirment que le chiffre d'affaires réalisé durant le mois de Ramadhan est 3 fois le chiffre d'affaires réalisé le même mois une année auparavant. L'activité commerciale cette année en Tunisie, battra son plein avec plusieurs rendez vous. En effet, le Ramadan coïncide avec l'été, une période de soldes, la rentrée scolaire, et viendra enfin l'Aid El Fitr. C'est le carton plein pour plusieurs activités commerciales. Le ministère du commerce s'est bien préparé pour ces évènements et a veillé à assurer un bon approvisionnement des marchés, même aux plus petits des produits. Depuis des années la Tunisie n'a pas connu réellement un problème grave d'approvisionnement dans des produits sensibles ou de grande consommation. L'activité commerciale en Tunisie durant le mois de ramadan va être boostée aussi suite à la décision présidentielles d'avancer le versement de la prime de rendement prévue essentiellement au mois d'octobre, et d'ordonner le versement d'une part de l'augmentation salariale en cours de négociations. Cette « bouffée d'oxygène » pour les ménages va sans doute donner « des ailes » pour nos « bourses » et permettre de passer ce mois, plein de dépenses, dans de bonnes conditions.
« La fièvre acheteuse » qui se manifeste durant ce mois saint a même poussé la Banque Centrale ainsi que l'Organisation de Défense des Consommateurs, à appeler les consommateurs à rationaliser la consommation. Facile à dire, que de le faire. En tout cas, ce mois de Ramadan, sera sans doute exceptionnel en terme de dépenses et d'activité commerciale. C'est au cours de ces périodes qu'on sent le rôle important des services du contrôle économique, pour mettre fin aux dérives de certains commerçants qui veulent profiter de cette situation pour augmenter les prix et spéculer sur les produits. Toujours est-il que la conscience du citoyen reste le seul garant de prix abordables et de produits de qualité. C'est encore une fois facile à dire que de le faire. En effet, une récente étude publiée par le Centre de recherche, d'études, de documentation et d'information sur la femme (CREDIF) et qui a concerné un échantillon de 500 époux et 500 épouses habitant le Grand-Tunis. a montré que 52 % des personnes interrogées trouvent que les revenus de la famille ne subviennent pas à leurs besoins et que seulement 19,5 % d'entre elles sont convaincues qu'il faut opter pour une bonne gestion du budget afin de répondre aux besoins de la famille. L'étude montre encore que 61 % des familles enquêtées n'ont pas vraiment de plan de gestion de leurs budgets. Des chiffres qui viennent confirmer les limites du budget du Tunisien face à ses désirs et la cherté de la vie.
L'activité publicitaire :
Dans le cadre de cette frénésie consommatrice, les entreprises « retroussent les manches », et emploient les gros moyens publicitaires pour attiser les convoitises et pousser à la consommation. Le marché de la publicité explose durant le mois de Ramadan. Les télévisions, les journaux, les radios, et les publicitaires eux-mêmes, attendent cette occasion pour décrocher le gros lot. Certaines « boites » de publicité et marketing réalisent la moitié de leur chiffre d'affaires, seulement, durant le mois de Ramadan. La course folle aux annonceurs est déclenchée dés le premier jour, en guettant les taux d'audience, les programmes les plus suivis, pour réserver des espaces publicitaires. Selon l'agence Sigma Conseil, 118 minutes (soit 7.080 secondes) de publicité ont été diffusées durant le premier jour du mois saint sur les deux chaînes nationales (Tunisie 7 et Tunisie 21) et la chaîne privée Hannibal TV. La plus grande part de ces spots a été diffusée sur la chaîne privée Hannibal TV, qui a accaparé à elle seule 54% de la durée totale. Tunisie 7 n'a obtenu que 34% de parts publicitaire (en termes de durée) et Tunisie 21 s'est suffi de 12%. Les investissements publicitaires réalisés durant le mois de Ramadhan de 2006 étaient de 17 MD, dont 11.5 MD destinés à la télévision. Ce montant représente 16,5% de la totalité des investissements publicitaires réalisés durant toute l'année et qui sont de l'ordre de 104 MD. Un marché important qui se développe de plus en plus, et qui prend son ampleur durant le mois saint.
L'activité du loisir et du spectacle :
C'est devenu coutume en Tunisie, le Tunisien accorde plus d'importance à son divertissement et à son loisir. Durant le mois saint, cette tendance se confirme. Le commerce dans les cafés, les hôtels, les espaces de fêtes et de détente, se développe nettement. Entre les « chichas », les boissons, les pâtisseries et les fêtes, tous les espaces ne désemplissent pas. La concurrence est très acharnée dans ce secteur, et chacun cherche à attirer le plus de clients en innovant dans le décor, le spectacle et les services fournis. Difficile de passer le mois de Ramadan, sans qu'un foyer tunisien, quelque soit son budget, n'effectue pas une sortie après la rupture du jeûne.
Dans ce même cadre, les salles de cinémas ; avec ce qu'il en reste ; et les salles de spectacles, se ruent à offrir des spectacles de divertissements. C'est un business qui se développe surtout durant la deuxième quinzaine du mois de Ramadan.
L'activité de la production télévisée :
Le mois de Ramadan coïncide toujours avec de nouvelles productions télévisées. Toutes les chaînes cherchent à attirer plus de spectateurs avec de nouvelles séries, des programmes de variétés, la caméra cachée…. Acteurs et producteurs attendent toujours le mois Saint pour travailler après un long sommeil durant toute l'année. Le phénomène n'est pas spécifique à la Tunisie, il concerne tout le monde arabe, et spécialement les deux grands producteurs de séries, à savoir les égyptiens et les syriens. Selon certains chiffres, au cours du mois de ramadan 2007, l'Egypte a produit 50 séries télévisées et la Syrie, n'en a produit que 45. Ce grand marché rapporte beaucoup pour les sociétés de production, surtout avec le développement du nombre de chaînes arabes et surtout spécialisées dans les séries. Le prix d'un seul épisode varie, entre 5000 et 60000 dollars et les coûts des productions ont atteint dans certains cas 2 millions de dollars.
Ainsi, il faut dire que le mois de Ramadan, qui est un des piliers de l'Islam, reste caractérisé par d'autres phénomènes et habitudes. L'impact économique du mois de Ramadhan est difficilement calculable. Entre une croissance de l'activité commerciale, publicitaire, production télévisée ; et baisse de la productivité, l'équilibre économique est difficile. Pour nos chercheurs et analystes économiques, nous glissons à l'oreille, un important sujet de recherche « l'impact économique du mois de Ramadan ».


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