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Un groupe de banquiers et d'anciens responsables de la BCT
Publié dans L'expert le 09 - 04 - 2011

Quand l'acharnement gratuit est mêlé à l'ignorance des techniques bancaires!

Suite à l'article paru sur les colonnes du quotidien (Le Temps du jeudi 31 mars 2011 et le premier avril 2011 Rubrique Economie - page 5) sous le titre «Taoufik Baccar, est-il clean?», nous avons recueilli les avis d'un certain nombre de banquiers et d'anciens responsables de la BCT afin d'éclairer les lecteurs sur les informations et les allégations des rédacteurs de l'article qui portent préjudice non seulement à l'ancien gouverneur mais également à toutes les institutions financières et les responsables des établissements financiers dans le pays.
D'emblée tous étaient unanimes pour dire qu'ils ont pu mesurer, pour avoir côtoyé M TAOUFIK BACCAR ces dernières années, les valeurs qui ont toujours guidé son action : Sens du Service Public, loyauté à son pays sans aucune forme d'allégeance.
Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie entre 2004 et 2010, il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour préserver les intérêts de l'Etat. Les résultats atteints durant cette période sont là, sans nuances: Les réserves en devises sont passées de 3,5 milliards de dinars en 2003 à 13 milliards à la fin de l'année 2010. La dette extérieure est tombée à moins de 38% du PNB et la part des actifs accrochés du secteur bancaire a baissé de moitié.
L'Histoire dira ce que la BCT a fait pour éviter au pays de graves conséquences financières sur les générations futures : Deux de ses adjoints à la BCT ont signalé qu'il n'a pas cédé aux pressions exercées pour accorder des garanties à des projets proposés par des promoteurs douteux tels que le Chinois David Show ou l'Irakien Georges Saada et les preuves écrites sont là pour le prouver. C'est également la BCT, sous sa direction, qui a tenu à ce que les projets des investisseurs des pays du Golfe (sama Dubai, Bou Khater…) ne soient financés que par le recours à des avances en compte courant associé ou par des Vehicules qui évitent l'imputation du financement du projet sur l'endettement du pays, et sans recourir à des crédits du système bancaire tunisien au-delà de 10 à 20%.
L'article de façon insidieuse et malhonnête investit M Taoufik Baccar de larges responsabilités en matière économique et même le pouvoir de nommer des ministres a signalé un des banquiers interrogé. Or, comme chacun le sait, l'impulsion et la coordination des dossiers économiques ont toujours relevé en Tunisie, des prérogatives du Premier Ministre. En tant que ministre du Développement Economique, poste que M Taoufik Baccar a occupé durant trois années et demi (de septembre 1995-avril 1999) tout le monde sait qu'il s'est investi pour initier de nouveaux programmes comme celui du Développement Urbain Intégré ou le relèvement des primes à l'investissement dans le développement régional à 20% pour la première fois en Tunisie.
En dehors de cette période et depuis avril 1999, ses responsabilités se sont limitées au secteur financier et les résultats à ce niveau sont connus de tous: augmentation des réserves de change, réduction des actifs accrochés du secteur bancaire de 25% à 13% et de la dette extérieure à moins de 38% comme indiqué plus haut.
Bien que ne relevant plus directement de ses attributions, l'ancien gouverneur a tenu à impliquer la BCT dans l'animation des journées de partenariat régional compte tenu de son rôle de mobilisateur de l'ensemble du système financier. Et s'il est vrai que cette initiative n'a pas pu satisfaire toutes les attentes au niveau régional, elle a objectivement contribué à la création de divers projets et postes d'emploi dans les régions défavorisées.
La présence, à ces journées des premiers responsables des banques que nous sommes, devaient signaler quelques banquiers, a renforcé notre engagement dans le financement des projets dans les régions et permis de rapprocher davantage les services bancaires à la clientèle.
En matière de financement, l'article fait endosser à la BCT la responsabilité des crédits accordés, il faut à cet égard rappeler que depuis la circulaire du 23 décembre 1987 qui a aboli l'autorisation préalable de la BCT, l'octroi des crédits relève de l'entière responsabilité des banques. La BCT assume une fonction de supervision selon les textes en vigueur. Ainsi, à l'occasion des réunions annuelles de supervision, celle-ci a attiré l'attention des banques chaque fois que les ratios prudentiels n'ont pas été respectés et ce indépendamment des bénéficiaires des crédits. Les évaluations internationales menées par le FMI et la Banque Mondiale dans le cadre du FSAP, ont montré à deux reprises que cette fonction de supervision est menée de façon conforme aux standards internationaux.
A ce niveau, les responsables interrogés ont tenu à signaler que les 2500 millions de dinars de financement accordés par les banques à la famille du président déchu, pour la plupart couvert par des garanties, ne représentent que 5 % du total des engagements bancaires et que 1300 millions de dinars concernent quatre projets importants dont le gouvernement a autorisé ou encouragé la réalisation par l'octroi d'avantages décidés par la commission supérieure des investissements à l'instar de Carthage Cément.
Concernant les sociétés de recouvrement, les responsables interrogés ont tenu à signaler que cet instrument est utilisé dans tous les pays pour l'assainissement des bilans des banques et que les cessions à ces sociétés n'ont concerné que les créances entièrement provisionnées, ce qui est conforme aux pratiques internationales. Bien plus, la TUNISIE n'a recouru qu'exceptionnellement à la technique de la radiation des créances, ce qui montre que la méthodologie poursuivie dans notre pays est plus conservatrice et respectueuse de l'éthique et de la déontologie.
La privatisation du secteur bancaire, autre point soulevé par l'article n'a concerné que les banques aux structures financières non viables et relevait de l'objectif de l'assainissement du secteur financier compte tenu des ressources limitées de l'Etat. Ces opérations ont été menées dans le cadre d'un processus transparent par le secrétariat d'Etat à la privatisation avec l'appui des banques d'affaires. Le prix de cession reflète l'état du marché et la situation financière de ces banques, l'honnêteté aurait d'ailleurs exigé de signaler que le prix de cession de la BTK a été de trois cent millions de dinars, une valeur inestimée pour une institution financière à réseau très limité. La décision des cessions des actions du secteur public dans la banque du sud a été prise par la CAREP du 8 octobre 2005. De même, c'est la CAREP qui a décidé la cession des actions de l'UIB. Il s'agit donc d'opérations menées de façon collective et transparente et toute personne honnête reconnaitra que la situation des banques privatisées s'est sensiblement améliorée :Tijari bank distribuera des bénéfices en 2012 et l'UIB deux à trois ans après. On est bien loin de la situation catastrophique de ces banques avant leurs privatisations, devaient signaler ces banquiers avertis.

Ceci dit, concernant les points particuliers signalés dans l'article, nos interlocuteurs ont tenu à apporter les éléments correctifs suivants :
Déformer des faits, comme celui se rapportant à feu Faouzi Belkahia, grand commis de l'Etat et grand banquier jouissant de bonne moralité, de tolérance et de qualités humaines reconnues de tous, s'interprète une fois de plus par un comportement hystérique des auteurs. Tout le monde sait que feu Faouzi Belkahia, que Dieu bénisse son âme, était gravement malade et qu'il a lui-même informé le conseil de sa décision de mettre fin à ses fonctions exécutives à la Banque de Tunisie (bulletin du CMF du 28-03-2008).
Pour éclairer l'opinion publique sur la réalité du départ de feu Faouzi Belkahia, est-il utile de remettre cet événement dans son contexte. En effet, à cette période, il fallait trouver une solution à une situation financière difficile et conflictuelle de l'UIB (entre la présidente du Conseil d'Administration et la direction générale assurée par la société générale) qui a dégénéré pour prendre des dimensions politiques graves ayant amené à bloquer le mandat déjà donné à la Caisse d'Epargne pour l'acquisition de 60% du capital de la BTK sur instruction expresse de l'ex-président. N'eut été la persévérance de la BCT et son gouverneur pour trouver une issue de sortie qui a évité des répercussions négatives graves sur la place financière de Tunis et sur notre capacité de mobilisation de ressources sur le marché financier extérieur, d'autant plus qu'il s'agissait de grandes banques de renommée internationale, cette situation aurait eu des développements imprévisibles. Un des adjoints directs du gouverneur à l'époque a signalé que la solution a consisté à convaincre l'ex-président d'honorer l'engagement vis-à-vis de la Caisse d'Epargne tout en débloquant la situation de l'UIB que le gouverneur a pris à sa charge malgré les recommandations des conseillers de Carthage de ne pas contrarier l'ex-président.
La situation de blocage de l'activité de l'UIB imposait aux autorités monétaires, l'assainissement financier urgent de cette banque et la nomination d'un tunisien à la tête de la direction générale ce qui devait entraîner le changement de la présidente du conseil.
La maladie de feu Faouzi Belkahia a accéléré la désignation de Mme Alia Abdallah, à la tête de la BT sur instruction de l'ex-président. Et le gouverneur n'a pas cessé de traiter avec beaucoup de sollicitude feu Faouzi Belkahia même après son départ de la banque en s'enquérant de sa santé chez lui. Pour rétablir la vérité, l'actuel président du conseil de l'UIB représentant la Société Générale peut toujours en témoigner.
Le moins que l'on puisse dire sur l'affaire de la SICAV BH est qu'il s'agissait d'insuffisance et de faute professionnelle grave de la part d'un expert comptable. Ces manquements sont d'autant plus impardonnables qu'ils impactaient négativement l'épargne publique et le dossier de cette affaire est disponible auprès du Conseil du Marché Financier (CMF) qui a eu à l'initier dans le cadre de ses prérogatives légales.

Les allégations formulées concernant les autres affaires évoquées (Sotetel, Spiga, Agromed, Hôtel de Palace, Briqueterie de Grombalia, affaire Jalel Ben Aïssa, Cimenterie de Carthage, etc.) montrent selon tous les banquiers interrogés une ignorance totale des auteurs des techniques bancaires se rapportant que ce soit, au traitement dynamique des créances des entreprises en difficultés ou pour les montages financiers nécessaires au financement des projets. De telles allégations n'ont aucune crédibilité et ne sont que source de désinformation pour le public et de dénigrement de très bas niveau des responsables visés et non visés. En voici quelques exemples :
Concernant le projet de fusion UIB/BTEI et selon un banquier qui a suivi cette affaire de près, les PV du Conseil d'Administration de la BTEI de l'époque montrent clairement que ce projet n'a pu voir le jour à cause du désaccord en 2001 entre le Président du Conseil d'Administration de la BTEI (Abdallah Mazroui et non Dajjani comme signalé dans l'article) et le Gouverneur de la Banque Centrale de l'époque. En tant que ministre des Finances à cette période, M Taoufik Baccar n'a ménagé aucun effort pour faire aboutir le projet. M. Salem El Mohannedi, actuel Président du Conseil de la BTE, présent à la réunion de travail des Emiratis avec le Gouverneur, peut témoigner à ce sujet.
Concernant l'affaire BATAM, tout le monde doit certainement se souvenir que le dossier a été traité et finalisé en 2002-2003 par une commission présidée par la BCT et composée de plusieurs P-DG de banques et dont certains des banquiers interrogés étaient membres. Les décisions concernant ce dossier ont été prises conjointement par la BCT et la Présidence, bien avant l'arrivée à la BCT de M Taoufik Baccar en 2004. S'agissant des allégations relatives aux deux emprunts obligataires, Mr Taoufik Baccar, était effectivement ministre des Finances alors que les emprunts étaient pilotés par la BCT dans le cadre du financement du développement de BATAM et la consolidation de l'endettement bancaire à Court Terme.

L'article soulève par ailleurs le problème de la restructuration d'une entreprise de BTP en l'occurrence celle de HMILA, et à cet égard il faut signaler que cette restructuration a été menée par ATTIJARI Bank sans aucune pression de la BCT et les services spécialisés d'ATTIJARI BANK et le président de son conseil pourraient en témoigner.
Pour le projet Carthage Cément, l'introduction en bourse a été réalisée au moment ou M Baccar était à la BCT. Concernant son financement bancaire, il a été décidé par les banques elles mêmes sans aucune intervention de la BCT et il faut rappeler à cet égard que ce projet figure parmi les trois cimenteries dont la création a été expressément retenue par le gouvernement (GAFSA, KAIROUAN, JBEL RESSAS). Bien plus, Carthage Cément a bénéficié des avantages de prise en charge de l'infrastructure décidée par la commission supérieure des investissements.

Il apparait de l'ensemble de ces données confirmées par ces banquiers et anciens responsables de la BCT, que la Banque Centrale, malgré le contexte national difficile, s'est acquittée convenablement de sa mission comme en témoigne les acquis réalisés par le secteur et que les allégations de l'article, dénuées de tout fondement, relèvent de la calomnie et sont synonymes de règlement de compte par des faux justiciers sans scrupule qui font de la chasse aux sorcières plus qu'un métier, un plaisir.


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