Une Kyrielle de promoteurs, d'industriels et d'exportateurs ainsi que les représentants de la FIFA, CNSS et ceux des créneaux des banques, de la douane, des finances et des impôts de la région étaient présents. M. Mohamed Faouzi Ben Aïssa, président de CCI du Nord-Est de Bizerte, au cours d'une vibrante parole de bienvenue, s'est félicité de l'avènement de la Révolution sacrée du peuple qui est un nouveau souffle sur la Tunisie, puis entra directement dans le vif du sujet en proposant aux participants de s'exprimer en toute franchise et liberté à propos de leurs inquiétudes et anxiétés en cette période de transition démocratique, tout en suggérant d'éventuelles solutions. D'autant plus que la situation est époustouflante dans le pays, marquée par un taux de croissance entre 0 et 1%, et que la situation sécuritaire n'est pas au beau fixe. L'emploi et l'équité entre les régions, la crise de confiance ainsi que la fermeture de nombreuses entreprises économiques gonflent d'avantage l'augmentation du taux de chômage. M. Ben Aïssa mit en exergue le soutien de l'Etat pour le financement des entreprises économiques, le développement régional, l'action sociale et la promotion des zones démunies. Cependant, la situation sécuritaire est une responsabilité qui engage tous les Tunisiens.
Après, on y eut droit à des éclaircissements à propos de la circulaire de M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la BCT, à l'attention des établissements de crédit à propos des mesures conjoncturelles de soutien aux entreprises économiques affectées par les retombées des derniers événements pour poursuivre leurs activités. L'accent a été mis ensuite sur les mesures approuvées par le Conseil des ministres au cours de sa réunion du 8 avril 2011 au cours de laquelle a été présenté le programme économique et social du gouvernement.
Le débat Un débat enrichissant, fructueux et franc a été instauré au cours duquel de nombreux sujets importants furent débattus. Toutes les questions ont reçu des réponses convaincantes, notamment l'emploi qui a eu la part du lion, car la Tunisie souffre effectivement d'une adéquation entre le système éducatif et le marché de l'emploi. Le premier a du mal à supporter les réponses aux attentes et aux besoins réels du marché de l'emploi et une réforme du système éducatif serait la solution idéale pour répondre aux exigences de l'offre et de la demande. Le commerce parallèle et les marchandises chinoises qui sont le violon d'Ingres des promoteurs et des industriels, envahissent le marché et défient toutes les concurrences. Le gouvernement est en train d'envisager des actions en vue de mettre un terme final à cette question, précisant que les stocks ont été constitués durant les années passées et qu'actuellement le marché est alimenté à partir de ce stock dont 500 conteneurs attendent leurs propriétaires. Pour la douane, des mesures de souplesse seront prises à travers des réformes adaptées pour faciliter énormément la tâche des exportateurs et importateurs. Concernant les nouvelles mesures financières et fiscales relatives aux investisseurs, on note l'encouragement des investissements dans les zones de développement régional et ce par l'encouragement au financement de l'investissement via le marché financier, la facilitation de l'acquisition des équipements importés ou fabriqués localement et nécessaires à l'investissement, le soutien aux entreprises totalement exportatrices pour faire face aux difficultés relatives à l'exportation de leurs services et produits. Amélioration de la liquidité des contribuables et simplification de leurs obligations fiscales. Et la suppression de l'avance de 1%. - Les PME qui représentent 75% des entreprises tunisiennes sont des unités qui vacillent au moindre faux pas. Elles ont été constituées à la hâte avec des statuts sur mesure, elles sont démunies d'étude de viabilité, leur existence est précaire. Elles sont un fardeau encombrant pour les banques et les institutions financières, elles vivotent grâce aux aides et soutien de l'Etat qui paye leurs charges sociales, les exonérant de l'imposition et leur ouvrant facilement le chemin pour l'obtention des crédits et de subventions. Elles ne possèdent ni cadres spécialisés, ni techniciens rôdés, ni partenaires d'envergure pour leur permettre l'acquisition d'éventuels marchés. Leur assainissement et leur mise à niveau est nécessaire pour catalyser l'économie du pays en cette période de transition démocratique… - Le tourisme: Bizerte souffre du manque de sensibilisation des tours opérateurs aussi bien tunisiens qu'étrangers. Pourtant, elle possède d'énormes potentialités offertes par Dame nature qui lui permettent de jouir des délices de la mer, de la forêt et de la montagne. Relativement, à la Marina, les travaux suivent leur bonhomme de chemin, la phase des anneaux pour les estivants possédant les embarcations nautiques est en voie d'achèvement. Quant au projet Cap Blanc, c'est le statuquo avec M. Makni, promoteur depuis l'avènement de la Révolution.
Participation d'une délégation d'hommes d'affaires italiens Les débats furent animés par un groupe de promoteurs italiens qui ont exprimé leur désir d'investir et de contribuer à l'essor économique d'une région qu'ils estiment grâce aux compétences de ses potentialités humaines, son approche de l'Europe, son infrastructure, son climat et l'hospitalité de ses habitants. Mais, actuellement, le problème sécuritaire fait hésiter de nombreux investisseurs. A l'avenir, l'espoir est grand pour une coopération à grande échelle d'autant plus que la situation sécuritaire n'est que passagère. La Révolution du peuple est un grand acquis pour la Tunisie. Cette table ronde de standing a été un grand succès à tous les niveaux, conformément aux critères souhaités par la Révolution du peuple. Tous les présents sont optimistes quant à l'avenir de l'économie de la région, ils déclarèrent à l'unisson «que la situation sécuritaire est une responsabilité qui engage tous les Tunisiens…».