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Quel consommateur après la révolution?
Publié dans L'expert le 29 - 04 - 2011

· Le niveau de consommation du Tunisien va certainement baisser, vu les problèmes économiques par lesquels passe le pays
· On enregistre une baisse de l'activité et ce pour multiples raisons: baisse du tourisme de plus de 50%, insécurité, grèves, sit-in, fermetures d'usines…
L'économie tunisienne passe par une phase critique, caractérisée par une baisse de l'activité économique, une paralysie de plusieurs secteurs, et un chômage galopant suite aux sit-in et fermetures d'usines. La baisse de l'activité économique est causée par la chute du tourisme, la baisse des exportations au niveau quantitatif, et aussi la chute de la consommation engendrée par la baisse des revenus. Si le changement le plus visible opéré par la révolution était plutôt sur le plan politique, d'autres changements sont perceptibles au niveau des pratiques économiques, de la société, et du comportement du Tunisien en général. En tant que consommateur, le Tunisien va-t-il changer de comportement de consommation?

Les éléments qui peuvent modifier le comportement du consommateur tunisien
La révolution tunisienne s'est déclenchée contre une situation insupportable, sur le plan politique, social et économique. Le Tunisien vivait dans un environnement où il n'y avait pas de liberté d'expression, et il n'existait aucun espace pour exprimer ses préoccupations et ses tendances. La pauvreté a atteint des niveaux importants, dépassant les chiffres officiels qui parlent de moins de 4%. Selon les rapports nationaux et internationaux, la Tunisie réalise un bon niveau de croissance, mais les fruits de cette création de richesses sont mal répartis. Un déséquilibre régional a amplifié la mauvaise répartition des richesses. La corruption était répandue dans tout le système économique et politique. Le clan présidentiel détenait les principaux secteurs de l'économie: banque, communication, agriculture, immobilier, commerce… Parfois on n'osait pas dénoncer la mauvaise qualité d'un produit parce que la société appartenait à un membre du clan présidentiel, comme c'était le cas pour «le jus» d'une société détenu par un des Trabelsi.
Cette révolution a apporté pour tous les Tunisiens la liberté d'expression. Le peuple a réussi à briser le mur de la peur et à imposer sa volonté. Il a, surtout, décidé de couper avec un régime corrompu et de combattre tous ses symboles. Cette analyse politique de la révolution nous mène à se poser la question sur son impact sur le Tunisien, en tant que consommateur.

Du politique au quotidien du consommateur
En attendant les résultats des enquêtes qui peuvent permettre d'analyser le comportement du consommateur sur des bases chiffrées, il est intéressant de se projeter dans la tête du consommateur tunisien post-révolution. Avec l'apparition d'un comportement revendicateur de la part des Tunisiens à travers les sit-in et les grèves, on estime que cet esprit va se manifester aussi au niveau des revendications du «Tunisien consommateur» de ses droits en tant que tel. Lui qui comptait avant sur les structures étatiques pour le protéger, aujourd'hui il peut le faire lui-même puisqu'il s'est réapproprié sa volonté.
Il est aussi attendu que le consommateur tunisien deviendra plus exigeant sur le plan de la qualité, et des spécificités qu'ils préfèrent dans les produits. Le Tunisien a prouvé qu'il est capable de clamer haut et fort sa volonté au niveau politique, alors il pourra certainement le faire dans sa vie quotidienne.
Sur un autre plan, le niveau de consommation du Tunisien va certainement baisser, vu les problèmes économiques par lesquels passe le pays. En effet, on enregistre une baisse de l'activité et ce pour multiples raisons: baisse du tourisme de plus de 50%, insécurité, grèves, sit-in, fermetures d'usines… Selon les chiffres du ministère de l'Industrie et de la Technologie, 10.000 postes d'emplois ont été perdus suite aux grèves, les incendies et les pillages. Ce sont 10.000 salariés en moins qui s'ajoutent aux autres chômeurs déjà existant. Tout en sachant que l'économie nationale n'arrivera pas à créer le nombre d'emplois nécessaire et prévu par les plans, et table sur seulement 40.000, contre 80.000 prévus. Ces éléments vont pousser à la baisse de la consommation des ménages. Cette consommation va certainement se limiter aux produits de première nécessité car pour le consommateur tunisien, le flou est total sur l'avenir. Même ceux qui avaient des projets de rénovation, de construction ou d'achat de produits électroménagers, vont peut être les décaler en attendant de voir un peu plus clair. Le consommateur, surtout celui œuvrant dans le privé, ne sait pas s'il serait demain au poste, et qu'il touchera un salaire.
Face à cette situation, certains ménages vont certainement opter pour les crédits à la consommation et les ventes par facilité, pour subvenir à des besoins urgents, ce qui augmenterait leur niveau d'endettement.
On s'attend aussi à ce que le consommateur tunisien s'oriente vers les produits TIC, tels que les ordinateurs et les abonnements internet. En effet, la révolution tunisienne s'est faite en grande partie sur le net, et les secrets de l'après révolution s'échangent sur le réseau social; ce qui attise la curiosité du consommateur tunisien, qui cherche à être à la page. Cette tendance pourra être un bon tremplin pour le développement du commerce électronique, qui peine à décoller.
Le tourisme intérieur était considéré constamment comme la cinquième roue de la charrette. En ces temps de vaches maigres les opérateurs multiplient les offres pour attirer le consommateur tunisien. Nous avons constaté durant le mois de Mars, que plusieurs Tunisiens ont passé leurs vacances dans des hôtels, dans un sentiment de patriotisme et de soutien à la révolution. L'opérateur de réservation Traveltodo a même enregistré une hausse de 80% de son activité au mois de Mars, ce qui dénote de cette nouvelle tendance du consommateur, qui cherche à se détendre après les évènements de la révolution.
Il est aussi probable que le consommateur tunisien va se rabattre encore plus sur les produits bas de gamme, et les produits «chinois» et asiatiques parce qu'ils sont adaptés à son pouvoir d'achat, déjà en régression. Cette tendance est amplifiée par la hausse de l'indice des prix à la consommation qui a atteint 3.1% au premier trimestre de l'année.
Ce sont là des projections sur ce que sera le comportement du consommateur tunisien durant la période post-révolution.
C'est surtout, un consommateur rationnel, bien avisé, et sachant ses droits que nous voulons après la révolution. Un consommateur patriotique, qui consomme les produits locaux, et qui consomme «tunisien», pour contribuer à la relance de l'économie nationale. Le consommateur tunisien devra aussi rationnaliser sa consommation des produits de premières nécessité tels que le pain, les huiles végétales, le sucre,… que nous importons et qui coûtent chers aux finances publiques à travers la compensation et à nos réserves en devises.
Le consommateur tunisien doit surtout adopter un nouveau régime de vie, lui, qui a renversé un régime de tyran.


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