L'islamiste égyptien Wajdi Ghenim a affirmé , mercredi 15 février 2012, que ceux qui sont mécontents de sa visite en Tunisie sont les restes de l'ancien régime laïque qui a “mis sous pression le peuple tunisien et l' a maintenu dans l'obscurantisme durant des décennies”. Dans une intervention en direct sur les ondes de radio Zeitouna dans le cadre d'une émission interactive avec l'intervention d'auditeurs par téléphone, il a traité ceux qui ont créé la polémique autour de son arrivée, de ses conférences et prises de positions de “laïcs et libéraux” les défiant de l'affronter sur le plan des idées et par l'argumentation. Il a vigoureusement critiqué les idées qu'ils avancent prônant un islam modéré, affirmant que “ce sont des déviations qui s'apparentent à l'athéisme”. L'invité qui appartient au mouvement égyptien des Frères musulmans, a indiqué qu'il n'y a qu'un seul Islam celui de Dieu qui a été révélé au Prophète Mohamed (PSL) et qui doit être appliqué sans aucune altération. Il a taxé ces laïcs de vouloir créer une nouvelle religion et d'être des apostats et des ennemis de l'islam de Dieu et du Prophète. Evoquant sa visite en Tunisie, il a indiqué qu'il espère que cette première visite ne sera pas la dernière, expliquant l'engouement suscité par sa venue par un phénomène qui dépasse sa simple personne et qui reflète l'amour du peuple tunisien pour sa religion et sa soif pour l'Islam. Il a affirmé que “n'en déplaise aux ennemis de l'Islam, le peuple a opté pour la religion” illustrant ses propos par la victoire obtenue par le parti Ennahdha aux élections de la Constituante. Wajdi Ghenim qui n'a pas ménagé ses ennemis incarnés par les laïcs et les libéraux tunisiens qu'il a injurié, les traitant de tous les mots lançant à leur encontre à plusieurs reprises “qu'ils aillent en enfer!”, a justifié son hostilité à leur égard par la nécessité de nourrir les mêmes sentiments qu'ils lui vouent. Appel aux Salafistes de modérer leur ferveur Tout en témoignant le respect à l'égard des Salafistes en Tunisie qu'il a traité de frères dans la foi, il a affirmé comprendre leur enthousiasme à promouvoir la pratique de l'Islam dans le pays, il les a appelé à tempérer leur ardeur en allant à l'essentiel et par étape. Wajdi Ghenim a, au cours de cette émission radiophonique, appelé les Salafistes à insister d'abord sur les fondements de l'islam tels que la prière, le jeûne, la zakat pour en venir par la suite aux autres préceptes de l'Islam. Evoquant le mode vestimentaire prôné par les salafistes, il a indiqué que cette question est objet de nombreuses interprétations et que l'essentiel selon les hadiths du Prophète est que la personne soit couverte. Démenti de l'évocation de l'excision en Tunisie L'islamiste égyptien a nié avoir évoqué, au cours de ses conférences et prêches en Tunisie, la question de l'excision, affirmant que ce sont ses détracteurs qui ont monté cette affaire sans pour autant renier ses positions soutenant la pratique de l'excision. Il a défendu sa position en affirmant que la pratique de l'excision des femmes est permise par l'Islam, soulignant que ce qui est permis par la religion islamique doit être appliqué partout. Tentative d'agression contre Wajdi Ghenim déjouée En réponse à une question de l'animateur pour savoir s'il a été victime d'une agression physique, il a indiqué ne pas être au courant mais qu'il est sous la protection rapprochée de ses frères. Toutefois, un invité répondant au nom de Soufiène Farhani, membre de son comité d'accueil, a reconnu qu'une tentative d'agression a été fomentée contre Wajdi Ghenim le jour de la conférence à la Coupole d'El Menzah mais que les services d'ordre ont réussi à la déjouer. Il a ajouté que cet incident a fait un blessé grave parmi le service d'ordre qui est toujours hospitalisé à la suite du coup de poignard qu'il a reçu. Ghenim persona non grata en Egypte Wajdi Ghenim a reconnu qu'il est depuis plus d'un an interdit de séjour dans son propre pays à la suite d'une condamnation par un tribunal militaire égyptien à 5 ans de prison pour blanchiment d'argent. Il a affirmé qu'il s'agit d'un complot ourdi par les autorités militaires qui veulent voler les acquis de la révolution. Il a fustigé le chef du comité militaire qui préside actuellement aux destinées de l'Egypte, le maréchal Houssine Tantaoui affirmant qu'il s'accroche au pouvoir et veut détourner la révolution de ses objectifs, exhortant ses compatriotes égyptiens à contrer les plans des militaires.