Si les incidents qui ont éclaté ces derniers jours dans le quartier populaire de Mellaha de la délégation de Radés sont motivés par des questions liées à l'emploi et à l'amélioration des conditions de vie, ils ont aussi des rapports avec les problèmes de l'insécurité ambiante. Pour s'assurer des véritables raisons de ces incidents TunisieNumerique a contacté Abderrazak Dkhil premier délégué auprès du gouverneur de Ben Arous qui a relaté les circonstances dans lesquelles on éclatés les incidents qui ont tourné en affrontements avec les forces de sécurité. Des problèmes de chômage L'affaire a commencé le vendredi 13 avril 2012 avec la proclamation des résultats de la société Tunisienne d'Acconage et de Manutention (STAM) en vertu desquels 24 personnes du quartier de Taeib Mhiri et 4 du quartier de Mellaha seront recrutés. Ces résultats ont provoqué la colère des habitants de Mellah qui ont déclaré avoir été lésé et ont érigé un barrage sur les routes, nous a affirmé le premier délégué au gouvernorat de Ben Arous Abderrazak Dkhil. Face a cette situation le gouverneur a convoqué un groupe des habitants de Mellaha pour discuter avec eux et leur expliquer la situation. Il leur a d'abord rappelé que dans le précédent concours 19 personnes ont été recrutées du quartier de Mellaha ce qui fait au total que 23 personnes ont été embauchées contre 22 dans le quartier de Taeib Mhiri. En outre, il leur a déclaré comprendre leurs inquiétudes et souligné la légitimité de leurs revendications. Pour le gouverneur ces questions ne peuvent être réglées du jour au lendemain, mais qu'il faut un peu de patience, estimant que graduellement les emplois seront créés. Il leur a annoncé aussi que deux sociétés pétrolières installées dans le gouvernorat, à savoir Agil et Oil Libya envisagent de recruter et a promis que la priorité sera accordée au quartier de Malleha. Rappelons qu'après l'enregistrement de cet entretien, des responsables de la société nationale de distribution du pétrole (AGIL) ont donné, mercredi 25 avril 2012, leur aval pour le recrutement de 25 chômeurs de la cité Malleha. Ce nombre pourrait être porté à 31 après l'accord du Gouvernement. Revenant à la rencontre avec le gouverneur, le délégué a indiqué que la délégation des habitants a été convaincue et ses membres sont rentrés chez eux. Seuls des critères sociaux ont été retenus En réponse à une question relative aux critères retenus sur pour le recrutement Abderrazak Dkhil a indiqué que se sont essentiellement des raisons sociales qui sont retenues, c'est à dire la situation familiale, le statut matrimoniale (marié), la situation socioprofessionnelle (en chômage), la situation familiale (compte plusieurs personnes en chômage, une personne invalide ect..). Une défiance à l'égard des autorités Revenant aux incidents, il a indiqué que vers onze heures du soir, des groupes d'individus sont sortis pour ériger des barrages sur les routes et brûler des pneus. Ces individus ont braqué des camions de transport de gaz liquide et des citernes de d'hydrocarbures, a-t-il dit. Face à cette escalade, les forces de l'ordre ont été obligées d'intervenir pour préserver l'ordre et la quiétude et permettre de rétablir la circulation. C'est dans ce cadre qu'ils ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protestataires. Beaucoup de question sans réponses En fait la question qui demeure est de savoir pourquoi après que les habitants aient été convaincus et que tout soit rentré dans l'ordre, les choses se sont envenimées par la suite. Des parties occultes seraient-elles derrière ces jeunes qui sont sortis défier l'autorité et les forces de l'ordre ? Ou bien s'agit-il d'un désaveu à l'égard des autorités incarnées par le Gouvernement de la Troïka et donc les prémisses d'une rupture de confiance entre les gouvernés et les gouvernants ? De nombreux analystes estiment que c'est une accumulation de plusieurs facteurs qui expliquent cette subite montée de violence dans le quartier de Mellaha. Ces mêmes analystes citent l'incapacité du gouvernement à trouver des solutions et à apporter des réponses appropriées aux problèmes rencontrés par les citoyens, le climat assez tendu dans les pays avec la multiplication des mouvements sociaux et grèves qui fragilisent l'autorité du pouvoir. Le climat d'insécurité qui règne dans le pays figure également parmi ces facteurs auxquels il faut ajouter les mauvaises conditions de vie et le phénomène de paupérisation dans ce quartier populaire.