Ancien médecin généraliste à Pulversheim, le docteur Samuel Saltzmann, directeur de la branche française d'une ONG internationale, a passé un peu moins d'une semaine dans un camp de réfugiés en Tunisie, à quelques kilomètres de la frontière libyenne. La majorité des réfugiés du camp de Choucha, près de la ville tunisienne de Ben Guerdane, sont des travailleurs étrangers : « Beaucoup de Bengalis sont là mais aussi des Maliens, des Ghanéens ». Le contact avec les Libyens est plus limité : « La plupart sont en voiture et ne s'arrêtent pas au camp. Par crainte des mercenaires, toutes les automobiles qui passent la frontière sont fouillées de fond en comble ». L'approvisionnement du camp s'organise sous la férule de l'armée tunisienne qui coordonne l'action des ONG présentes. La vie au camp est surtout rythmée par les distributions de nourriture qui, compte tenu du nombre de personnes, se déroulent bien. « Il y a parfois des tensions, c'est sûr, surtout à cause du manque d'eau et des difficultés de communication entre les réfugiés de différentes nationalités ».