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Tunisie – “Sheraton Gate” : Rafik Abdessalem dans l'œil du cyclone !
Publié dans Tunisie Numérique le 28 - 12 - 2012

Rafik Abdessalem, le pauvre, il est beaucoup plus à plaindre qu'à condamner. A chaque pas, il trébuche, à chaque parole il commet un impair. Il n'arrive pas à assurer ses sorties ni médiatiques ni nocturnes. Pas de veine ! La dernière affaire, la “Sheraton Gate” pour certains, toute aussi sulfureuse, montre que le bonhomme utilise mal son arme, il se tire une balle dans le pied croyant tirer un coup. Qu'il serait tenté de goûter à une autre chair ou de nourrir une relation extraconjugale, cela n'intéresse personne, c'est sa vie privée, quoique pour un ministre, homme public, qui plus est représentant d'un gouvernement d'obédience islamique, l'opinion publique est en droit d'avoir voix au chapitre.
Pour se justifier, Rafik Abdessalem se surpasse en invectives et ressort de sa manche des farces en guise d'arguments. Dire que l'Etat ne lui a pas accordé un logement de fonction est un non sens dans la mesure il n'en a pas tout simplement le droit puisque ce privilège a été banni par Ben Ali lui-même il y a quelques années. En effet, s'il était en droit d'obtenir un logement de fonction, comment se fait-il qu'il ne l'ait pas eu depuis toute une année ?! Il serait impensable qu'il soit contraint d'arpenter les hôtels alors qu'il ait à sa disposition ce type de logement. Sinon quel ministre tunisien dispose d'un logement de fonction ? A priori personne, sous réserve de vérification bien sûr !
Autre point : Il a précisé que son séjour à l'hôtel Sheraton était de routine s'inscrivant dans le cadre de ses activités en tant que Ministre des Affaires étrangères, là l'argument est plutôt cocasse, et ce pour deux principales raisons : D'abord, un ministre, n'importe quel ministre, passerait la nuit dans un hôtel s'il assurait quelques activités à l'intérieur de la république, c'est dans l'ordre naturel des choses, mais dès lors qu'il est à son bureau à Tunis, il est tenu de rentrer à son domicile fixe. Et Rafik Abdessalem en a bien un sinon il aurait élu domicile dans un hôtel d'une manière permanente, durant toute l'année et non sporadiquement. Ensuite, selon des informations recueillies à ce sujet, le Sheraton n'était pas le seul hôtel à avoir reçu notre chef de diplomatie, d'autres établissements hôteliers, à Gammarth et à Hammamet, ont gouté au même honneur, et ces séjours n'étaient aucunement pour des contraintes professionnelles.
Dans le même ordre d'idées, est-ce qu'un ministre tunisien, n'importe quel ministre, est en droit de puiser dans les deniers publics pour payer ses notes d'hôtel suite à un séjour privé et non professionnel ? Le doute est permis dans la mesure où le salaire rétribué comprend une indemnité de logement. Donc, et à moins d'une rectification tranchante, Rafik Abdessalem ne serait pas habilité à s'acquitter de ce genre de facture (hôtel et blanchisserie) sur le budget de son ministère, même en usant de son propre fonds spécial (genre de caisse noire à la disposition de chaque ministre dont l'utilisation n'est pas soumise aux procédures administratives ordinaires préalables mais tout juste à un bref justificatif à postériori. C'est une sorte de facilité de dépense).
Par ailleurs, il n'est pas exclu que le timing des révélations ne soit ni fortuit ni innocent, les considérations politiques étant vraisemblablement la toile de fond mais ce qui est vraiment habile et bien conçu dans l'affaire, une première tout compte fait pour Rafik Abdessalem, c'est qu'il s'agit de la première fois que ses liens de parenté avec Rached Ghannouci étaient visés, et bien visés, preuve à l'appui et non avec de simples supputations . Il a été attaqué là où est le plus vulnérable, l'objectif consiste à le décharger du ministère. Ses détracteurs obtiendraient-ils finalement gain de cause ? Rached Ghannouchi franchirait-il le Rubicon ? L'avenir en dira plus.
Sinon, il est surprenant, voire incompréhensible, que Rafik Abdessalem ait choisi le support médiatique de son parti pour publier un communiqué explicatif. Aurait-il voulu se cuirasser derrière l'armure de son appareil partisan pour mieux encaisser le coup ? N'aurait-il pas commis là une bourde dans sa fuite en avant ? Il a été attaqué en tant que ministre, un homme d'Etat, il devait réagir en tant que tel et non derrière le perchoir de son parti. Il a certes rectifié le tir en écumant les ondes Radio mais les faits sont là, tangibles et têtus.
Cette attitude d'amalgame ne manquerait pas de se retourner contre lui et contre sa quête de sauver sa peau. Le scénario à double jeu préconisé est bien perceptible si l'on juge par la précipitation du ministre à mettre tout le gouvernement dans l'affaire comme cible des révélations en question en soulignant que celles-ci visent à salir le gouvernement et qu'il s'agit d'une campagne de diffamation politique et médiatique, méthodique et organisée.
En résumé, Rafik Abdessalem, témoignant encore une fois de son incapacité à faire face et à soutenir la confrontation, s'est barricadé derrière à la fois son parti et son gouvernement pour mieux faire passer l'orage et limiter la casse. Y arriverait-il ? A en croire certaines indiscrétions, dans la sphère médiatique, d'autres affaires, et non des moindres, impliquant directement Rafik Abdessalem, seront déterrées, à la grande liesse de ses ennemis jurés, notamment au CPR dont le porte parole, et Secrétaire d'Etat au Ministère des Affaires Etrangères, Hedi Ben Abbes, lorgne sur le poste et il ne s'en cache pas, loin s'en faut. .
Un dernier mot à l'adresse de la bloggeuse, auteur de l'enquête d'investigation relevant le pot aux roses : Ce n'était aucunement nécessaire de multiplier les indications (son cadre professionnel, son quartier de résidence, la nature de travail de son époux) sur la femme dont Rafik Abdessalem a payé de sa poche la facture d'hôtel, on dirait que tout est fait pour qu'elle soit reconnaissable, un peu prémédité quelque part. D'un point de vue éthique, ça reste en travers de la gorge pour ne pas dire plus. Les initiales de ses prénom et nom auraient amplement suffit.
En conclusion, dans n'importe quelle démocratie qui se respecte et respecte son peuple, un tel ministre, objet de telles casseroles, prendrait immédiatement, de sa propre initiative, la décision de démissionner. Mais le gendre de Rached Ghannouchi semble s'agripper au poste, s'accrocher aux basques de son beau-père, mêlant parti et gouvernement à sa volonté de survie. Si Rafik Abdessalem possédait le sens de l'Etat et la notion de responsabilité publique, il aurait foutu le camp pour moins que ça, mais le bonhomme ne semble pas éprouver le moindre respect ni à l'Etat ni à l'opinion publique, encore moins à sa fonction.
Si jamais il sera évincé du gouvernement, ce ne serait aucunement sa décision mais celle de Rached Ghannouchi si ce dernier consent à franchir le fatidique pas !


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