C'est désormais acquis, surtout depuis la manifestation « de colère » organisée par les instituteurs hier, mardi à Tunis, devant le siège du ministère de l'éducation. Les revendications des enseignants ne sont « plus » de nature matérielle, et n'ont aucun rapport avec des exigences salariales ou des primes spéciales. Leur principale revendication est, désormais, la destitution du ministre de l'éducation, Néji Jalloul. Il faut avouer que Néji Jalloul a fauté, et il a fauté grave ! Suffisamment grave pour « mériter » cette sentence de la part des enseignants. Il aura, même commis l'irréparable. Imaginez : Il n'a pas failli dans sa mission de mise à niveau des institutions scolaires qui étaient dans un état de délabrement lamentable... Il a fait pire. Il n'a pas failli à ses engagements de lancer un vaste programme d'amélioration du système éducatif, avec la participation de tous les intervenants... Il a fait pire. Il n'a pas failli aux engagements du ministère dans la réussite des examens nationaux et de leur redonner leur éclat d'antan... Il a fait pire. Il a fait pire que tout cela. Il a osé l'inimaginable. Il a osé se ranger du côté de l'élève, des parents, du citoyen... du peuple. Il a osé honorer son rôle de ministre chargé de l'éducation, en servant les intérêts des apprenants. Et ce, au détriment des intérêts personnels des enseignants. C'est à se demander qu'est ce qui l'a poussé à prendre une telle décision, Néji Jalloul ? Pourtant on ne lui connaissait pas, avant, des antécédents de conduites suicidaires. Car c'était réellement suicidaire, de sa part, de prendre une telle décision. La preuve... Il est maintenant obligé d'en assumer les conséquences. Et quelle décision, et quelle idée de génie il a eu ? On n'a pas idée de décider de tuer la poule aux œufs d'or qui permettait aux enseignants de s'en mettre plein les poches, au point de mettre à mal les finances des tous les foyers tunisiens. Décidément, quelle idée que celle de décider d'interdire tout dépassement en matière de cours particuliers ! Et après on veut s'étonner que ces enseignants font de son départ du ministère une question d'honneur ? Que dis-je ? Une question de... Vie ou de mort !