Question un peu saugrenue alors que les nouveaux ministres du gouvernement ont prêté serment seulement mardi et de ce fait ils devraient logiquement bénéficier d'une période de grâce. Mais c'est compter sans nos politiciens pressés qui veulent brûler les étapes sans aucun égard à l'ordre ni aux usages. Le ton a déjà été donné par l'ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaâ qui a prédit un échec à court terme de ce gouvernement alors même qu'il n'a pas encore fait ses preuves. Le système des quotas Le président du parti Al Badil Ettounsi s'est défendu de vouloir créer une psychose ou décourager les citoyens, affirmant que ce gouvernement n'a pas été construit sur des compétences étant donné que des ministres ayant échoué ont été reconduits ou nommés dans de nouveaux départements ministériels. Pour Mehdi Jomaâ ce gouvernement est pénalisé par le contexte politique qui prévaut actuellement dans le pays, soulignant que sa formation sur la base de quotas entre partis politiques formant l'alliance gouvernementale. Il a estimé que ce système porte les germes de l'échec du gouvernement dont l'action sera plombé par les considérations d'ordre politiciennes et d'équilibre entre ses composantes. Les revendications sociales Autre obstacle majeur que rencontrera ce gouvernement , c'est l'attitude de l'UGTT qui a déjà commencé à monter ses muscles à l'issue d'une réunion de son Conseil administratif juste après le vote de confiance au gouvernement . La centrale syndicale a commencé à mettre la pression sur le gouvernement contestant sa décision du gel des recrutements en 2018 dans la fonction publique. En outre l'UGTT a pressé le gouvernement à enrayer la chute du dinar et de parer à la détérioration des conditions de vie et du pouvoir d'achat du citoyen. Des choix douloureux Autant de signe qui prouvent qu'aucun répit ne sera accordé au nouveau cabinet de Youssef Chahed qui a dressé un situation économique difficile dans le pays et sa volonté d'agir sur le long terme d'ici à l'horizon 2020 pour sortir de la crise. Pour cela, le chef du gouvernement a clairement affirmé que ce gouvernement de "guerre" contre la corruption, le terrorisme le chômage, les disparités régionales , est obligé de prendre des mesures douloureuses pour réformer l'économie les institutions publiques . Ainsi, il n' y aura pas d'amélioration sensible de la situation à court terme ce qui pourrait servir de prétexte pour certains pour commencer dans un avenir porche à contester le gouvernement. L'opposition radicale Le moindre faux pas d'un ministre sera exploité par des partis aussi bien de la coalition gouvernementale que par partis de l'opposition pour réclamer un remaniement ministériel si ce n"est des élections générales anticipées. Une alternative qui n'apportera point de solution mais remettra en cause les acquis et progrès glanés ici et par le gouvernement pour remédier à la crise et remettre l'économie sur les rails. L'impatience de certains partis politique de gouverner ou d'autres individus d'occuper un poste ministériel ou de responsabilité est un motif suffisant pour jouer les troubles fête et aux pyromanes pour attiser les tensions et souffler sur les braises. Tout est bon pour critiquer le gouvernement et mettre en exergue ses erreurs au point de le priver de la sérénité nécessaire pour lui permettre de poursuivre sont action et appliquer sa stratégie. Seule une action menée sur le long terme est à même de renverser la tendance et réaliser des succès sur la voie du règlement de la crise, de l'avis de nombreux analystes. Il est nécessaire de laisser ce gouvernement travailler et mener à son terme la politique arrêtée pour relancer l'économie et rendre plus compétitives les entreprises du pays. Certes , la critique fait partie du jeu démocratique et constitue l'une de ses règles mais elle doit être constructive et non pas être destinée à démolir pour créer le chaos et le vide.