La situation est récurrente en Algérie. Régulièrement, les pharmacies du pays connaissent des pénuries de médicaments. Mais le pays assiste depuis quelques jours à sa plus importante rupture de stock. Selon les pharmaciens, qui interpellent le gouvernement, la pénurie toucherait entre 150 et 200 médicaments. Les pharmaciens algériens ne savent plus comment répondre à la demande des malades. Une bonne partie des médicaments qui permettent de traiter les maladies chroniques, comme les problèmes cardiaques, mais aussi les pilules contraceptives, par exemple, sont en rupture de stock. Les pharmaciens tirent la sonnette d'alarme ces derniers jours, car selon eux le gouvernement tarde à répondre à l'urgence. Le gouvernement, lui, accuse les importateurs d'avoir pris du retard sur le planning de commande tracé par l'Etat, car l'Algérie importe encore 70 % des médicaments qu'elle consomme. Les pharmaciens accusent les importateurs d'organiser la pénurie Ces dernières années, les autorités ont lancé un plan de développement de la production nationale. Pour soutenir ce plan, elles ont interdit l'importation de plusieurs centaines de médicaments. Il y a dix jours, le ministère de la Santé a encore ajouté 251 médicaments à cette liste. Sauf que le niveau de la production est encore insuffisant pour compenser la baisse des importations. Les pharmaciens accusent aujourd'hui les importateurs d'organiser la pénurie pour défendre leur secteur, menacé par la future production locale. Selon eux, la situation pourrait encore durer plusieurs mois et ce sont les malades algériens qui vont continuer d'être pénalisés. Ne serait-ce pas une opportunité pour les entreprises pharmaceutiques tunisiennes ? [NDLR]