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Par Abdelaziz Gatri : Si j'étais...
Publié dans Tunisie Numérique le 05 - 11 - 2021


Premier « si j'étais »
Si j'étais ancien président de la république, élu en 2011 en tant que député avec à peine 7000 voix, mais devenu président par hasard, à la faveur d'un arrangement au sein de l'ARP avec Ghannouchi et Ben Jaâfar, pour le partage du butin des voix volées dans un scrutin pipé par le financement illicite de la campagne électorale, l'usage de médias alignés et la corruption des électeurs, j'adopterais un profil bas et essaierais de me faire oublier en profitant de l'exorbitante pension que la Caisse de retraite de mon pays en faillite me sert tous les mois, ainsi que des larges avantages en nature que mon statut d'ancien président me procure, sur le dos de mes compatriotes qui triment pour subsister.
En tout état de cause, je m'abstiendrais de tout acte ou parole qui auraient pour résultat de ternir l'image de mon pays à l'étranger, d'engager sa souveraineté et de déconsidérer son Etat, même si je suis en profond désaccord avec son chef actuel.
Au lieu de tout cela, j'ai participé à une manifestation hostile à mon pays, qui plus est, était organisée à l'étranger, me suis saisi d'un mégaphone pour être mieux entendu, et ai appelé de toutes mes forces la France et d'autres Etats à ne pas participer au sommet de la francophonie qui devait se tenir dans mon pays prochainement, pour l'organisation duquel les autorités de mon pays avaient tout fait, et qui devait avoir des répercussions indéniables sur l'image de mon pays et sur le quotidien de mon peuple. Mieux : je me suis même enorgueilli d'avoir capoté le sommet.
Bien sûr, j'aurais pu rentrer au pays, y manifester à ma guise mon opposition à son président actuel, convoquer une conférence de presse, faire des déclarations intempestives, organiser des manifestations monstres... Mais comme j'en avais pris l'habitude depuis longtemps, je préfère recourir aux puissances étrangères pour mieux me faire écouter. L'indépendance, la souveraineté et l'image de mon pays m'indiffèrent totalement dans mes prises de position devant les bénéfices que je peux en tirer. Du temps où j'étais président, le prince du Qatar, en visite en Tunisie, n'a-t-il pas dit à mes compatriotes, alors que je l'accompagnais vers son avion, : « Voyez comme j'apprends à votre président comment se tenir et comment saluer » ; lui l'ignare, et moi le professeur en médecine ?
Second « si j'étais »
Maintenant, si j'étais président de la république en exercice, je m'abstiendrais d'accorder le moindre intérêt aux actes et paroles de l'un de mes successeurs, aigri par l'oubli dont il fait l'objet par les tunisiens, n'ayant pas encore digéré sa défaite de 2014 et à la recherche d'un tremplin médiatique pour se relancer. Je consacrerais tout mon temps et tous mes efforts pour l'amélioration du quotidien de mes compatriotes, pour la résolution des grands défis qui mettent en péril l'Etat dont j'ai la charge, et pour tracer un plan national de sortie de crise.
Au lieu de cela, j'ai vite dégainé en réunissant illico presto mes ministres, j'ai dressé un réquisitoire avant terme contre cet énergumène, je l'ai déclaré ennemi de la Tunisie, j'ai prononcé le retrait de son passeport diplomatique, et ordonné à ma ministre de la justice séance tenante d'ouvrir une enquête judiciaire contre lui pour conspiration contre la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, le tout en direct à la télévision. Voilà, tout est là : l'enquête, l'accusé et le chef d'accusation. C'est à peine si je me suis abstenu de le condamner à mort en direct, car c'est la peine encourue pour ce crime. Comment pourrais-je dire après ça à mes contradicteurs, après ce verdict cinglant, que je n'interfère pas dans les affaires de la justice. En réalité, je suis conséquent avec moi-même, sur ce point au moins, puisqu'au soir du 25 juillet, et parmi les mesures que j'avais prises en vertu de l'article 80 de la constitution, j'avais annoncé que j'allais occuper les fonctions de ministère public.
Et au diable si j'ai fait passer mon pays pour une république bananière où c'est le président lui-même qui rend la justice contre ses opposants, et l'abominable personnage pour un grand opposant, défenseur de la république et victime de la persécution d'un président totalitaire et vindicatif. Tant pis si d'un individu devenu presqu'anonyme, j'ai fait un héros qui se promène de plateau tv en plateau tv exhalant ses griefs contre moi, me faisant passer pour un putschiste sanguinaire. Et tant pis si certains de mes concitoyens ont du mal à admettre que les dizaines de pays membres de l'Organisation internationale de la francophonie aient pu décider du report du sommet en voyant l'ancien président se contorsionner dans les rues de Paris, mégaphone à la main. Ceux-là ne me comprendront jamais, ne leur ai-je pas dit que j'ai l'impression de venir d'une autre planète ? Moi, j'ai Lénine, mon frère et le peuple avec moi, le peuple qui veut.
Troisième « si j'étais »
Enfin, si j'étais ministre de la justice, ayant occupé les fonctions de juge dans plusieurs tribunaux de mon pays, dont celui de premier président de cour d'appel, et connaissant ses lois, règlements et procédures sur le bout des doigts, soucieux de faire valoir la justice et les droits des justiciables, fussent-ils les pires des criminels, je ne me serais pas tu devant de telles interférences flagrantes dans le travail de mes collègues juges, et j'aurais signifié au président, séance tenante, mon refus de subordonner le pouvoir judiciaire aux injonctions du détenteur du pouvoir exécutif, en lui rappelant que l'article 80 de la constitution n'autorise guère le président à s'ériger en juge martial, désignant les accusés et prononçant les chefs d'accusation avant même l'enquête.
Je l'aurais fait d'autant volontiers que tout ce que je risquais, c'était d'être renvoyé du gouvernement et de reprendre mon poste de juge, la tête haute, avec le sens du devoir accompli. J'aurais gagné en plus le respect et la sympathie de tous les citoyens épris de justice et de liberté.
Au lieu de cela, j'ai acquiescé aux volontés présidentielles, ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire comme voulu. Le juge d'instruction, ployant sous tant de pressions présidentielles, ministérielles et populaires, poussa le zèle jusqu'à émettre un mandat d'amener international contre le méchant loup, qui se retrouve recherché par toutes les polices du monde sans même avoir été cité à comparaitre en tant qu'accusé conformément à la procédure pénale selon son avocat. De quoi en faire un martyr de l'acharnement du président qui use d'un pouvoir absolu et « usurpé ». Si on avait demandé à une personne malveillante de saborder les institutions de l'Etat et de souiller sa réputation, elle n'aurait pas fait mieux.
En faisant passer toute cette tragicomédie de peu de goût pour une machination ourdie contre lui par le président, le président par hasard réussit en réalité à tromper tout son monde en faisant tomber tout un Etat dans le panneau de sa supercherie bien ficelée.
Et devinez sur quelle chaine TV il est allé crier injustice ?
Abdelaziz Gatri,
activiste politique, Alliance patriotique pour l'ordre et la souveraineté (A.P.O.S).




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