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Kaïs Saïed va taper vite, fort… mais pas dans le mille
Publié dans Tunisie Numérique le 09 - 11 - 2021

Manifestement il faudra s'y faire : le pays va vivre au rythme des Conseils ministériels, piloté d'une main de maître par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed. C'est désormais au palais de Carthage qu'il faudra se tourner pour prendre le pouls du pays, puisqu'il ne se passe rien à la Kasbah, chez la cheffe du gouvernement, Najla Bouben, réduite à sa plus simple expression, par la volonté du président de la République. Le dernier Conseil ministériel annonce clairement la couleur. On a noté au passage les inflexions de Kaïs Saïed, avec un ton plus doucereux, presque des trémolos dans la voix, des formules savamment suivies pour faire le moins de vagues possibles… Bref, ça sent à plein nez la réconciliation avec le rang de ses adversaires, qui enfle et ses partisans ont dû boire ses paroles comme du petit lait. Reste les questions de fond. Et là nous n'avons pas pu passer à côté des énigmes et annonces qui sont de vrais motifs d'inquiétude.
La pochette-surprise du président de la République
C'est un tournant, majeur : le chef de l'Etat prend, enfin, la mesure de la crise. Il a mis du temps à entendre, en tout cas en apparence, ce que tous les experts en économie se tuent à lui dire depuis un petit moment. Reste maintenant les solutions. Le chef de l'Etat en a brossé une, fortement applaudie sur le coup mais qui recèle des dangers. Un président de la République qui lance un appel aux contributions citoyennes et qui dit d'emblée qu'il gardera la main sur ces deniers, pour s'assurer qu'ils iront là où il faut, c'est à tout le moins très problématique. Ce mauvais signal du 'tous pourris' au point qu'il faille que le chef de l'Etat se mobilise pour gérer les sous du pays, c'est une image terrible que le pays se renvoie à lui-même et renvoie, plus grave encore, à ses partenaires étrangers.
Cet affichage est mortifère pour le moral de ceux qui se battent encore, qui y croient encore ; il y en a, peu certes, mais il y en a encore, sinon tout se serait écroulé depuis le départ précipité de Ben Ali. Cet affichage est tout aussi désastreux pour la restauration de la confiance avec les bailleurs de la Tunisie. Tous ces bruits sur la corruption dans le pays qu'alimente volontiers Saïed dans chacune de ses sorties n'est pas du meilleur effet sur les amis et soutiens du pays du Jasmin.
La proposition de Kaïs Saïed ne ferait pas tiquer dans les pays du Golfe, où les monarques confondent leurs poches avec les caisses publiques, elle ne choque guère dans les Républiques bananières. Mais en Tunisie, où on tente de bâtir des institutions solides et une vraie démocratie, avec une vraie séparation des pouvoirs, l'affaire a de quoi provoquer stupeur et tremblements.
L'autre lièvre qu'a levé le président de la République dans sa dernière allocution c'est l'état d'exception, la grande énigme du moment. Kaïs Saïed nous dit que, in fine, le gel des instituions sera écourté. Mais quels sont les délais, quand exactement ? Mystère. Le président se borne à tenter de nous faire croire qu'après mûre réflexion, il a décidé de raccourcir… etc. En réalité c'est la pression exercée ici et ailleurs dans le monde – le Parlement européen et le Congrès américain, avec le FMI derrière – qui a fait flancher le président de la République. Mais ça il ne le reconnaîtra jamais. Son principal soutien est-il en train de l'aider à avaler la pilule amère et à préparer un douloureux revirement ? Il est permis de se poser la question…
On zappe en beauté les vrais sujets qui fâchent
La nouvelle du moment : le FMI est revenu dans les bonnes grâces de l'exécutif. Ou plutôt la Tunisie fait tout en ce moment pour revenir dans les bonnes grâces de son principal créancier. Fini les rebuffades de Kaïs Saïed, qui lorgnait ostensiblement l'argent de l'Arabie saoudite, de l'Algérie… On est revenu, semble-t-il, à la raison. Je le dis pour les aficionados du chef de l'Etat : c'est nous qui avons sollicité le FMI. Et oui, ça se passe comme ça avec cette institution internationale. Vous allez mal, vous la sollicitez pour qu'elle vous donne les moyens de la guérison, une guérison durable. Il ne faut pas toquer à sa porte frénétiquement, une mauvaise habitude qui s'est installée en Tunisie depuis la dite Révolution. Mais, pour ceux qui ne le savent pas, faire appel au FMI a un coût.
Le coût est d'abord financier, bon ça à la limite on peut se dépatouiller avec, puisque cette caisse mondiale pas comme les autres a tout son temps pour le remboursement. Le coût c'est surtout l'obligation de réformes qui conditionnent l'aide, une thérapie de choc incontournable. Et de ce point de vue qu'a à faire valoir la Tunisie devant le FMI ? Rien. Le chef de l'Etat, pourtant très prompt à discourir sur les trains qui n'arrivent pas à l'heure, ne veut surtout pas en parler. Cela ne plairait pas aux citoyens qu'il chérit. Donc on zappe les sujets qui fâchent. A la limite on envoie au charbon Najla Bouden, et on détourne les yeux pour ne rien voir et savoir, et surtout pour ne pas donner l'impression qu'on mendie à la porte du FMI. Insupportable pour la fierté de Kaïs Saïed.
Les maladies de la Tunisie tout le monde les connait. Cela fait un paquet d'années que le FMI nous court derrière pour nous aider à les guérir. Mais rien n'y fait. L'ancien chef du gouvernement Youssef Chahed s'y est cassé les dents. Tous les autres avant et après lui depuis 2011 ont connu la même mésaventure. Et pour cause : il en faut du courage pour s'attaquer à la montagne des dépenses publiques, au chiffre ahurissant des agents de la fonction publique, au problème endémique des subventions, à l'épineuse réforme des entreprises publiques (privatisation est le mot juste, mais chuuut), au problème lancinant des lourdeurs administratives, etc. Il faut plus que du courage pour affronter ces problèmes : il faut un don de soi, un sacrifice de sa personne, voire même faire une croix sur son avenir politique immédiat. Et ni Saïed ni Bouden ne nous donnent l'impression de vouloir en découdre avec les vrais problèmes du pays. Ils n'en parlent même pas !
La mauvaise nouvelle, pour le chef de l'Etat : l'UGTT pointe le bout de son nez au même moment où la Tunisie reprend langue avec le FMI. Il est évident que ce dernier va suivre de très près cette affaire, histoire de savoir si les autorités tunisiennes vont, une fois de plus – une fois de trop -, sortir des clous en cédant aux demandes de Nouredinne Taboubi, en gonflant les dépenses publiques…
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