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Archives nationales: pour que la boite noire de la République soit loin des tractations et de mainmise
Publié dans Tunisie Numérique le 09 - 03 - 2022

Les Archives nationales de Tunisie sont une institution nationale et souveraine par excellence, dont la mission principale est de conserver les documents produits par l'administration tunisienne. Les documents les plus anciens conservés par cette institution datent de plusieurs siècles et témoignent de l'enracinement des traditions de l'administration tunisienne.
Compte tenu de la diversité des activités de l'administration, l'importance de ces documents varie entre documents ordinaires qui reflètent la gestion quotidienne de la chose publique aux documents les plus importants sécuritaire, militaire ou politique.
A l'instar de nombreux pays du monde civilisé, ces documents sont classés sur la base de l'importance de leurs contenus et de leurs degrés de confidentialité concrétisée dans la pratique administrative courante par des scellés de classification apposés sur les dossiers et les documents.

Une partie de ces documents et dossiers qui ont vu le jour dans le cadre des activités de l'Etat et de ses administrations, est une source précieuse pour la recherche scientifique et historique du fait qu'elles révèlent certains aspects du dynamisme politique et social de notre pays à travers l'histoire.

Certains de ces documents historiques conservés par les Archives nationales de Tunisie sont également devenus une source pour l'étude du patrimoine national. Bref, les Archives nationales préservent la mémoire du pays et garantissent aux générations présentes et futures le droit de connaître des épisodes et des événements importants de l'histoire de la Tunisie.
Missions et enjeux stratégiques
L'une des missions principales des Archives nationales de Tunisie est de protéger les documents et de les mettre à la disposition des chercheurs et académiciens ainsi que le grand public dans le respect des lois en vigueur.
Parmi les documents conservés par les Archives nationales de Tunisie qui ont suscité un long débat voire une vraie polémique entre les Tunisiens, on peut citer le « Protocole de l'Indépendance », qui se compose de deux parties, un premier document annonçant le projet du protocole et un second document qui constitue le Protocole lui-même.
Alors que le premier document – le projet du protocole – ne dépasse pas une seule page tandis que le protocole lui-même dépasse les 200 pages, les Archives nationales de Tunisie ont mis en ligne sur leur site web officiel le projet du protocole seulement, ce qui laisse entendre que le protocole n'a pas été respecté, mais resté une simple promesse, ce qui a suscité une confusion qui s'est répandu parmi le public et la même la classe politique et a contribué à alimenter une longue polémique qui a duré de longues années et peut-être à même nos jours.
Une polémique qui a divisé les franges de la société entre sceptiques vis-à-vis de l'indépendance du pays et ceux qui y croient, alors que les Archives nationales de Tunisie auraient dû mettre en ligne l'ensemble du protocole pour éviter la polémique et afin que les Tunisiens puissent consulter la totalité du protocole.
La mise en ligne du protocole de façon succincte voire même bâclée a révélé le parti pris des Archives nationales de Tunisie en faveur d'un courant politique bien déterminé et sa partialité dans un contexte politique tendu et marqué par les polémiques en tous genre.
Manque de transparence
Depuis 2011, les Archives nationales de Tunisie semblent ne plus remplir leur mission principale à savoir la préservation de la mémoire des Tunisiens et garantir leur droit au savoir. Parmi les déficiences majeures qui ont marqué la politique de cette institution, est le manque de transparence. En effet, le site officiel des Archives nationales de Tunisie, censé refléter les activités de l'institution, est dépourvu de toute information utile.
Et bien que les administrations et les institutions publiques aient déposé des parties importantes de leurs dossiers et documents aux Archives nationales de Tunisie, grand public et chercheurs ne trouvent aucune information sur ces dossiers, mais en prennent connaissance par hasard par les médias dans le cadre des polémique et débats politiques qui ont dominé la dernière décennie.
A titre d'exemple, aucune mention du dépôt des archives de l'Instance Vérité et Dignité déposées aux Archives nationales de de Tunisie ne figure sur son site officiel et c'est aussi le cas des archives de la Présidence de la République ainsi que les archives d'importants ministères et organismes publics.
Ce n'est un secret pour personne que le site Web des Archives nationales de Tunisie est l'un des pires sites Web officiels. Au fait, ce « site »est dépourvu de documents, de base de données, ses liens qui ne fonctionnent pas, et n'offre aucune information pertinente pour le grand public et les chercheurs. A comparer à d'autres sites officiels d'institutions nationales similaires, il s'agit d'un site médiocre indigne d'une institution stratégique. Un petit tour dans les sites d'Archives internationales, révèle que ce « site » est des années-lumière de ses semblables.
Les Archives nationales au cœur de la lutte politique entre Ennahdha et Nidaa Tounes
Les Archives nationales de Tunisie, avec ses dossiers et documents à dimension stratégique, sont en effet une carte importante dans la lutte politique nationale et internationale et peuvent avoir un effet décisif dans les batailles politiques entre les divers courants politiques qui se disputent le pouvoir après 2011.
Dans ce contexte politique marqué par de fortes tensions, les responsables des Archives nationales se sont rangés du côté du président, feu Béji Caïd Essebsi, tandis que Sihem ben Sedrine présidente de l'Instance est apparue aux côtés de Rached Ghannouchi dans le cadre de la bataille pour s'emparer des archives.
Lorsque le conflit avait connu son apogée entre les deux ailes de l'ancien régime, le parti Ennahdha d'une part et Nidaa Tounes, une vive confrontation a éclaté entre l'Instance Vérité et Dignité d'une part et les Archives Nationales d'autre part, et la controverse en vint à échanger de graves accusations entre les responsables des deux institutions.
Après cela, la page a été tournée dans le cadre de l'entente entre les deux partis, et le président, feu Béji Caïd Essebsi avait décoré le directeur des Archives nationales de Tunisie le 9 décembre 2016, ce qui pose beaucoup de questions sur les raisons de cette décoration en pleine lutte politique autour des archives entre les ailes du régime au pouvoir à l'époque, et renforce la conviction que cette décoration fut politique par excellence.
Les archives sont une carte très importante dans les équilibres politiques et a une dimension stratégique de taille et doit être directement soumise à la plus haute autorité du pays, et certains observateurs se demandent quant à la négligence des autorités à l'égard de cette institution après le 25 juillet 2021. Et malgré la succession de 8 gouvernements depuis 2011 jusqu'à aujourd'hui, le dossier des Archives nationales de Tunisie n'a pas été ouvert, ce qui soulève de nombreuses interrogations.
Fortement liée aux équilibres partisans et politiques, les Archives nationales de Tunisie reviennent à la surface des événements lors des débats politiques, mais la plupart du temps cette institution tombe dans une profonde hibernation et disparait de la scène publique, comme si sa tâche se limitait aux polémiques politiques et partisanes.
Publications politiques par excellence
Malgré l'opacité qui couvre les Archives nationales et la manque de données sur ses publications, on retrouve parmi elles le livre « La dimension africaine dans la politique étrangère de la Tunisie » paru en 2017, qui a été préfacé par le président Béji Caïd Essebsi, qui renforce la certitude de l'existence d'une volonté politique d'engager l'institution dans des querelles politiques dangereuses pour la mémoire et l'histoire des Tunisiens.
Un dossier de sécurité nationale qui doit figurer parmi les priorités du Président de la République
Les experts définissent la sécurité nationale comme l'ensemble des valeurs et des politiques visant à assurer l'existence de l'Etat, son intégrité, sa pérennité, sa stabilité, et sa protection contre les dangers internes et externes existants et potentiels.
La sécurité nationale, de par ses missions principales, ne se limite pas à la protection de l'Etat et du pays et contre les dangers et les menaces, quelles qu'en soient la nature ou les sources, mais doit s'étendre à la mémoire du pays constituée entre autres d'archives qui doivent être protégées étant donné qu'elle est une composante principale de l'identité nationale et dont la perte ou la manipulation peut entraîner une perte des droits de l'Etat et des droits de ses citoyens.
Dans ce contexte, nous rappelons les divergences historiques aiguës entre l'Algérie et la France sur les archives relatives à l'histoire de l'Algérie à l'époque coloniale et déposées en France, qui ont fait et font l'objet de revendications sans cesse par les gouvernements algériens successifs depuis l'indépendance jusqu'à nos jours en raison à son importance dans l'histoire et l'identité du pays.
Pour ces raisons, les observateurs estiment que les Archives devraient bénéficier d'une attention particulière de la plus haute autorité du pays après les mesures présidentielles qui ont été prises le 25 juillet 2021, et que le dossier des Archives nationales devrait être considérée comme prioritaire parmi les affaires relevant de la de sécurité nationale et au centre des intérêts de la plus haute autorité du pays, et afin de garantir la neutralité de cette institution et la protéger contre toute tentative de s'emparer des Archives nationales et mettre la main sur la mémoire des Tunisiens, et pour que cette institution stratégique soit mise à l'écart de les tensions politiques qui l'affectent depuis 2011 et la placent au cœur de conflits partisans et en font un sujet de polémique stérile et une cause de polarisation idéologique et politique.
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