TUNIS, 27 Jan 2010 (TAP)- Il est communément admis que le rire favorise la relaxation et la bonne humeur. Dans cet esprit fut créé, depuis quatre années, le festival du rire, devenu un rendez-vous annuel pour se détendre en retrouvant dans cet art de vivre une bonne hygiène de vie. Le rire, comme l'identifient les spécialistes, est un langage universel, simple et compréhensible entre tous les hommes. Bref, un geste profondément humain. Ayant fait l'objet d'étude par plusieurs scientifiques, écrivains, chercheurs et philosophes, le rire a été à l'origine de la création de clubs de rire, créés pour faire de ce geste naturel un antidote du stress et le meilleur des remèdes contre l'anxiété, avec un seul risque: ''la contagion''. // Histoire de la chanson humoristique et le théâtre comique en Tunisie// En Tunisie, le rire dans l'art a ses racines dans la scène culturelle nationale à travers des pionniers qui ont marqué la chanson humoristique et le monologue comique. Parmi ces pionniers, figure Salah Khémissi (1912-1958) qui a enrichi le fonds phonographique tunisien avec un répertoire humoristique satirique, en critiquant des aspects de la vie sociale pendant la première moitié du 20ème siècle avec notamment la célèbre chanson qui fait rire, grands et petits ''Toutes les guerres sont finies sauf la guerre avec ma femme'' ou encore ''Radio, mon amour'' et ''papa est devenu sénile quant il a vieilli". Une autre figure de proue en l'occurrence Hédi Semlali (1919-1991), a laissé ses traces dans ce genre de comédie à travers sa célèbre chanson où il traduit des expressions arabes vers le français et ses tubes ''Andi ouldi ya haddhar'' et ''Oufach matloub''. La voie a été ouverte à plusieurs autres humoristes dont Mohamed Mourali avec un parcours qui a marqué les années 60 et 70 aux côtés de Hamadi Jaziri, Salahlah, Mohamed Jarrari et Ridha Hajjam, comportant un riche répertoire de chansons satiriques dont '' Ya jmaa Andi Tozzina'', ''Lis et apprends'', ''Frère, soignes ton look''. Une grande génération de paroliers a, également, contribué à l'émergence du monologue comique dont Ahmed Kheireddine, Ali Douagi, Hédi Labidi, Mohamed Boudhina et Ridha Khouini aux côtés de célèbres compositeurs tels que Salah Mehdi, Kaddour Srarfi, Hédi Jouini et Chedli Anouar. Parallèlement à la chanson humoristique, le pays a connu depuis les années 70, une grande dynamique dans le théâtre comique avec l'émergence de plusieurs oeuvres qui ont marqué les annales du quatrième art à Tunis dont "El Karrita" avec Lamine Nehdi, Noureddine Ben Ayed et Mongi El Ouni et "El borni wal atra" de la troupe de Gafsa avec Abdelkader Mokdad. De nos jours, le one man show comique est devenu un genre théâtral prisé grâce à plusieurs oeuvres telles que ''Mekki wa Zakia'' de Lamine Nehdi, ''Ahna Hakka'' de Kamel Touati et ''Mathalan'' de Raouf Ben Yaghlane, ou tout récemment encore ''Madame Kenza'' de Wajiha Jendoubi et "un homme dans le hammam des femmes" de Leila Chebbi. Cela dit, la chanson humoristique est un genre qui enregistre, paradoxalement, une régression aujourd'hui en Tunisie, malgré l'engouement du public, d'où la nécessité d'identifier les causes de ce constat et d'oeuvrer à relancer cet art d'une grande utilité pour toute société humaine.