PARIS (TAP) - L'usage sans contrôle, notamment en Afrique où ces produits sont parfois vendus à la sauvette, d'antibiotiques à des fins vétérinaires pourraient favoriser l'apparition bactéries résistantes, a annoncé mercredi l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). «Nous considérons l'Afrique comme une priorité de notre action parce que c'est le continent où se déverse le plus de produits frelatés fabriqués sur place ou en Asie», a déclaré le directeur général de l'OIE Bernard Vallat. Il faut une « législation appropriée » et « des services vétérinaires publics capables de l'appliquer », a déclaré M. Vallat, insistant aussi sur la nécessité de bien former les vétérinaires. Evoquant des « vendeurs à la sauvette d'antibiotiques destinés à l'homme et à l'animal » il a recommandé une « utilisation prudente » des antibiotiques chez l'animal « partout dans le monde » afin de préserver « une panoplie d'antibiotiques efficaces chez l'animal et chez l'homme ». « La découverte des antibiotiques a été une étape essentielle pour préserver la santé animale et la santé humaine, a-t-il souligné devant la presse. C'est un véritable trésor à préserver », a-t-il expliqué, annonçant que l'OIE organisera une conférence sur l'usage des antimicrobiens chez les animaux en mars 2013 à Paris. « Dans plus de 100 pays dans le monde, il n'y a pas de législation appropriée », ni d'administration pour contrôler la distribution et l'usage des antibiotiques, a regretté M. Vallat, évoquant la « fabrication massive de produits falsifiés dans certains pays ». Des pratiques à risque relevées le plus souvent dans les pays pauvres se propagent aussi dans les pays développés. Ainsi, des éleveurs achètent directement des antibiotiques sur internet. « Le plus souvent, ces produits sont frelatés », dit-il. Si le dosage ne correspond pas à ce qui est écrit sur l'étiquette, la probabilité de favoriser l'apparition de résistances augmente.